Le Temps-Agences - Le Premier ministre Ismaël Haniyeh a invité hier les chefs de factions palestiniennes à arrêter le choix de leurs représentants au sein du futur gouvernement d'union afin de ne pas renforcer les détracteurs de cet accord. Haniyeh, issu du Hamas, avait demandé au Fatah du président Mahmoud Abbas et aux autres mouvements palestiniens de lui présenter hier leurs listes de ministres, avant une rencontre prévue avec Abbas dans la bande de Gaza. Des responsables du Fatah et du Hamas ont cependant réclamé un délai et un responsable du mouvement islamiste a prévenu que la composition définitive du prochain gouvernement pourrait nécessiter une semaine supplémentaire. S'exprimant dans une mosquée de Gaza avant la grande prière hebdomadaire, Haniyeh a déclaré que son objectif était de former rapidement son gouvernement d'union afin de "bloquer la route aux parties qui souhaitent nous contraindre à la retraite et exercer des pressions sur le peuple, le président et le gouvernement". Ni le Hamas ni le Fatah n'ont fourni d'explication au retard dans la formation du gouvernement et on ignore la durée de ce délai. Les deux camps se sont engagés à accélérer la formation du gouvernement d'union, sans autres précisions. "Nous avons fini les consultations avec les factions, avec les groupes parlementaires et les personnalités palestiniennes, et nous avions demandé aux factions et aux groupes parlementaires de fournir dans un délai de quelques jours les noms de leurs candidats", a poursuivi Haniyeh.
L'épineuse question du ministère de l'Intérieur
Ghazi Hamad, collaborateur du Premier ministre, a dit s'attendre à une rencontre entre Haniyeh et Abbas demain, et non aujourd'hui comme initialement prévu. On ignore cependant si les problèmes en suspens seront réglés d'ici là. Le Hamas et le Fatah n'ont pas encore dévoilé l'identité de leurs ministres mais les deux camps se sont entendus sur le nom du prochain ministre des Finances, Salam Fayyad, un économiste formé aux Etats-Unis et proche du gouvernement américain. Un accord doit encore être trouvé pour le poste de ministre de l'Intérieur, une fonction sensible en raison de ses prérogatives sur les différents services de sécurité. Le Fatah doit aussi annoncer son choix pour le poste de vice-Premier ministre. De source proche du Hamas, on assure que le mouvement islamiste a quasiment bouclé sa liste mais qu'il attend encore l'annonce des décisions des autres factions. Un porte-parole du Fatah a pour sa part déclaré que le mouvement nationaliste engagerait d'ultimes consultations sur sa liste de candidats après l'arrivée d'Abbas à Gaza. Après plusieurs mois de tractations et des combats meurtriers entre leurs combattants dans les rues de la bande de Gaza, le Hamas et le Fatah ont conclu en février à La Mecque un accord sur la formation d'un gouvernement d'union, dans l'espoir d'obtenir la levée du blocus financier occidental imposé après la victoire électorale du mouvement islamiste. Cet accord ne contient cependant aucune reconnaissance explicite d'Israël, l'une des conditions posées par les pays occidentaux pour la reprise de leur aide. Haniyeh a toutefois assuré que de nombreux pays européens soutenaient cet accord et il s'en est pris aux Etats-Unis et à Israël pour leurs réserves à l'égard du futur gouvernement palestinien.