Le Président américain a dévoilé vendredi la nouvelle stratégie des Etats-Unis en Afghanistan. Quelques heures auparavant, un attentat-suicide dans une ville pakistanaise de la zone tribale de Khybar a fait des dizaines de morts et de blessés. Il s'agit de l'un des attentats les plus meurtriers du pays. Il met en lumière aussi l'incapacité des autorités pakistanaises à juguler une violence de plus en plus croissante et à démanteler les groupes terroristes implantés dans les zones tribales du nord-ouest. C'est dans le cadre d'une lutte globale contre le terrorisme international que le Président américain a placé sa nouvelle stratégie en Afghanistan avec comme cœur de cible la nébuleuse Al Qaïda. "Le monde ne peut se permettre de laisser l'Afghanistan sombrer dans le chaos et Al Qaïda agir impunément" a-t-il dit, car la menace provient de ces sanctuaires du nord ouest d'où les Talibans avec l'appui de leurs alliés d'Al Qaïda lancent des attaques chez le voisin afghan. En effet, la milice islamiste multiplie depuis deux ans les actes de guérilla et accroît la pression sur le gouvernement à Kaboul et sur les forces étrangères présentes sur le terrain. La situation est tellement chaotique que Washington a envisagé à un certain moment de négocier avec certains éléments "réconciliables" des Talibans. Seulement, la Maison Blanche et le Pentagone se sont montrés sceptiques sur les chances d'une telle option. Aujourd'hui, il s'agit pour les Américains d'une nette augmentation de l'engagement militaire et civil en Afghanistan et d'une hausse de l'aide économique au Pakistan. Mais Kaboul et Islamabad sont prévenus qu'il ne s'agit pas d'un "chèque en blanc". Car ils demanderont des garanties importantes en terme de sécurité et d'informations sur les groupes terroristes.