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Quelle solution à la crise de l'UGET?
Société civile
Publié dans Le Temps le 16 - 04 - 2009

* Mahdi TABBAKH, membre du Conseil central du Parti de l'Unité Populaire (PUP) : -L'amalgame entre action politique et action syndicale doit cesser-
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Anouar BEN NAOUA , membre du Comité politique d'Ettajdid, chargé de la jeunesse : Pour un dialogue, sérieux, constructif et serein-
L'organisation estudiantine n'a pas pu tenir son 25ème congrès fixé pour le vendredi 10 avril. Un congrès censé unifier les diverses tendances existantes au sein de l'université. Or certaines parmi ces tendances, dont des membres du bureau exécutif et de la commission administrative ont préféré la dissidence.Un facteur qui a été, selon des observateurs, derrière la non autorisation de la tenue de ce congrès.
Ainsi l'UGET s'est enfoncée encore plus dans une crise qui perdure depuis des années et qui lèse surtout les intérêts des étudiants.
Une crise accentuée notamment par des divisions politiques. Chacune des tendances veut imposer sa logique contre l'esprit unificateur qui doit l'emporter pour assainir le climat au sein de l'organisation et redorer son image d'antan ternie depuis le fameux congrès de Korba de 1971.
Aujourd'hui d'autres parties essayent d'étendre leur influence sur les instances dirigeantes de l'organisation.
Pour en savoir plus sur cette crise, ses causes et les solutions possibles, nous avons invité deux jeunes engagés dans des partis politiques et qui suivent de très près tout ce qui se passe à l'UGET. Ils appartiennent à deux partis l'un Edttajdid qualifié par les observateurs de radical, l'autre le Parti de l'Unité Populaire (PUP) qualifié de modéré.

Mahdi TABBAKH, membre du Conseil central du Parti de l'Unité Populaire (PUP) : -L'amalgame entre action politique et action syndicale doit cesser-
Le Temps : Quelles sont les causes de cette crise que traverse l'UGET ?
Mahdi TABBAKH : L'UGET a été et doit rester la pépinière des hauts responsables et des cadres de la nation
Nous constatons bien la fissure grave dans cette organisation, qui se manifeste à travers cette duplicité des déclarations.
Une lecture rationnelle et cartésienne s'impose, et doit porter la lumière concernant les vraies raisons et les causes réelles de cette faille grave.
Nous constations réellement une accumulation des fautes depuis le XIXème congrès.
Les répercussions des disputes et des risques au sein de l'UGET sont d'une gravité énorme. Cette organisation a été sous l'effet de la confrontation déviée de son rôle primordial et de sa mission initiale.
Les pouvoirs publics disposent d'un rôle important et même déterminant, à savoir cette capacité porter - à travers le dialogue - cette organisation, non seulement à servir les intérêts immédiats et directs des étudiants, mais pour qu'elle soit ce partenaire actif dans l'amélioration de la qualité de notre système universitaire et par conséquent porter la qualité des diplômes à un niveau encore plus élevé...
De ce fait l'UGET va s'inscrire pleinement dans son rôle de barrière contre l'extrémisme et toutes formes d'exclusion
Nous pouvons polémiquer quant aux vraies raisons de cette crise, mais tous les étudiants et les partis concernés, doivent œuvrer sans retard afin qu'un congrès unificateur voie le jour et qui soit à la fois le lieu de dialogue et l'outil de règlement de tous les différends.
Il faut prendre cette cause - en premier - dans sa dimension immédiate, à savoir l'absence de dialogues aussi bien entre les franges estudiantines que les pouvoirs publics... Les étudiants doivent surmonter et aller au-delà de cette vision stricte et réductrice et inscrire l'action dans l'intérêt total et suprême de notre pays
Certes, un congrès unificateur doit voir le jour, aussi bien pour résoudre cette crise que pour faire barrage à toutes les dérives possibles et surtout pour que l'UGET assume son rôle au sein du milieu estudiantin et société civile.
• Mais concrètement quelle solution préconisez-vous ?
Nous croyons que tout étudiant doit avoir une conscience politique qui constitue la base de sa réflexion et de l'action aussi. Mais aussi, l'action au sein de l'UGET ne doit pas se faire et se pratiquer uniquement à ce niveau politique, mais plutôt sur la base des intérêts des étudiants... Cet amalgame entre politique et action syndicale doit cesser...
Nous croyons que la proportionnelle, dans le bureau exécutif et les autres instances de l'organisation , constitue le système électoral le plus adéquat pour assurer à la fois représentativité et stabilité et surtout pour éviter le monopole de la décision par une partie quelconque.
Les partis politiques et la société civile doivent œuvrer afin de trouver une solution, sans que cette action ne puisse entraver la libre décision des étudiants. L'équation est assez sensible à ce niveau.
Nous au Parti de l'Unité Populaire nous nous sommes pas partie prenante mais on est prêt à aider l'UGET pour sortir de cette crise. Rappelons que le secrétaire général du Parti M. Mohamed Bouchiha a adressé un appel aux étudiants qui ont observé une grève de la faim afin qu'ils cessent leur action et il a appelé aussi d'œuvrer pour leurs trouver une solution.

Anouar BEN NAOUA , membre du Comité politique d'Ettajdid, chargé de la jeunesse : Pour un dialogue, sérieux, constructif et serein-
Le Temps : Comment analysez- vous la crise que traverse l'UGET ?
Anouar BEN NAOUA : Il est difficile dans le contexte actuel de faire une analyse sereine et distante. On ne peut pas ignorer qu'à l'heure où je vous parle, les autorités empêchent la tenue du 25ème " congrès unitaire ". Les congressistes n'ont pas obtenu un espace pour le déroulement des travaux du congrès. Ces derniers temps, plusieurs militants de l'UGET font l'objet de mesures disciplinaires abusives, d'où l'action de désespoir que cinq d'entre eux ont menée au risque de leur vie. D'autres se voient envoyer des courriers, par certaines institutions universitaires, à l'adresse de leurs parents afin de les dissuader de militer. Ces pratiques d'un autre temps doivent cesser. On ne peut pas encourager les jeunes à s'intéresser à la chose publique, les inciter à s'inscrire dans la citoyenneté et continuer d'agir de la sorte. Cette dualité du discours est fort inquiétante.
Pour ce qui est de la situation de l'UGET, à proprement parler, tous les observateurs s'accordent à dire qu'elle traverse une crise. Entre les pressions externes visant à l'affaiblir, à porter atteinte à son indépendance et les querelles intestines qui la rongent, s'ajoute un problème d'inadaptation face à l'évolution actuelle de l'université tunisienne. Beaucoup disent que l'UGET n'a pas su répondre présent quand il était question de défendre le pouvoir d'achat en berne des étudiants, de résoudre les problèmes liés au logement universitaire, etc. Est-ce qu'elle en avait la force et les moyens ? La volonté oui mais ni la force, ni les moyens. Pour le comprendre, il suffit de regarder la disproportion entre les moyens théoriques mis à la disposition de L'UGET et ceux dont a toujours bénéficié l'Organisation des étudiants du RCD qui, au demeurant, est le seul parti autorisé à mener des activités politiques à l'université. En plus, l'UGET était constamment menacée et il était primordial pour les différentes générations d'étudiants syndicalistes de défendre son indépendance et de maintenir son existence. D'autres questions sont passées parfois au second rang des priorités malgré le dévouement de beaucoup de militants. L'influence exercée par certains groupes politiques sur l'organisation a accentué cet état de fait avec des blocages récurrents à chaque fois que les intérêts politiques contradictoires sont en présence. Il en est ainsi pour ce qui est du 25ème congrès entre ceux qui défendent une démarche " unitaire " et ceux qui s'en tiennent à une démarche " légaliste ". En apparence, la querelle relève d'une question de procédure. Sur le fond, c'est une opposition quasi frontale entre des groupes politiques qui défendent des approches opposées avec des accusations réciproques de vouloir récupérer et dominer l'organisation.

• Quelles solutions préconisez-vous?
Je signale tout d'abord que le Mouvement Ettajdid n'est pas partie prenante dans la crise de l'UGET. Nous sommes respectueux de son indépendance. Nous y tenons fermement. Ceci nous confère une marge appréciable, une position centrale ainsi que la possibilité d'exprimer une opinion détachée.
Pour ce qui est de la situation actuelle, il sera difficile de ne pas tenir compte de la tenue, ou non, du 25ème " congrès unitaire ", de ses répercussions et du risque réel de dédoublement entre les structures de l'organisation. A cet égard, nous incitons les parties directement concernées à commencer un dialogue sérieux, constructif et serein. Une charte pour une organisation tournée vers l'avenir pourrait servir de cadre pour pareille démarche. Le Mouvement Ettajdid est prêt à assumer ses responsabilités afin de pousser dans cette direction. Il n'en demeure pas moins que le climat est délétère. Il est nécessaire de faire cesser les fuites en avant, les provocations réciproques et les violences dont sont victimes certains militants. L'heure est grave, toutes les parties doivent assumer leurs responsabilités. Les autorités en premier lieu.
Toutefois, on ne doit pas se leurrer. L'invitation au dialogue et au dépassement aurait beau avoir des résultats probants, la situation de l'UGET n'est que le reflet d'un paysage politique qui doit être assaini. Le temps est venu de " légaliser " les partis ou groupes politiques " non reconnus " désireux de l'être. Ceci leur permettra de se concevoir et d'agir en dehors du cadre de l'organisation qui a vu leur genèse.
Il est primordial aussi de donner un sens entier à la disposition constitutionnelle relative à la garantie du droit syndical et de son libre exercice en mettant en place une conception nouvelle pour l'action syndicale au sein de l'université. C'est pourquoi, les poursuites disciplinaires à l'égard des militants de l'UGET doivent définitivement cesser. C'est une situation anormale et injuste quand on constate que les étudiants du RCD agissent à l'université de la façon la plus normale et que d'autres étudiants sont actifs dans des circuits souterrains et semi-clandestins.
L'UGET, quant à elle, doit faire une mue. Une évolution de son mode de gestion et de ses moyens d'action est de rigueur. Ce sera cette mue qui lui permettra de conserver son indépendance, de préserver son identité progressiste, de servir les étudiants et de retrouver sa place centrale sur la scène estudiantine. L'UGET a besoin d'un sang nouveau, de nouveaux visages et d'un retour aux fondamentaux de l'action syndicale authentique : le contact avec les étudiants, la défense de leurs intérêts, le débat, la formation et le travail de terrain. Elle doit cesser d'être une courroie de transmission d'aucun parti ou groupe quel qu'il soit, au pouvoir ou dans l'opposition. Cela passe obligatoirement par l'organisation d'un congrès véritablement unitaire et démocratique.


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