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Du nucléaire à l'aéronautique en passant par la formation professionnelle et la co-diplomation: win win, ou gagnant-gagnant Partenariat économique tunisio - français
Réunis dans le cadre du forum économique tuniso-français organisé, hier, à Tunis, en marge de la visite du Premier ministre français François Fillon, par les deux centrales patronales (UTICA-MEDEF), responsables et hommes d'affaires tunisiens et français sont plus que jamais déterminés à préserver leur partenariat win-win (gagnant-gagnant) et à aller de l'avant sur la voie de la complémentarité et de partage des connaissances et des compétences. Ils ont opté pour l'investissement dans l'innovation et la productivité, perçues par les deux parties, comme une réponse idoine pour sortir de la crise, indiquant que l'excellence des relations bilatérales ne relèvent pas d' «une situation innée » mais plutôt de performances et d'échanges fructueux à sauvegarder et à renforcer. Le forum a été marqué par des témoignages d'entreprises mixtes « heureuses » implantées en Tunisie et de modèles de partenariat public-privé réussis entre la Tunisie et la France.
Défendre l'UPM M.Luc Chatel, secrétaire d'état français à l'industrie et à la consommation s'est prononcé également pour l'éradication des clichés ressassés par les Français à propos des implantations dans le sud de la méditerranée, longtemps perçu à tort en tant qu' «asile pour les entreprises françaises ». Il a fait remarquer que la Méditerranée constitue de nos jours un réservoir de croissance pour la zone euro-med et pour l'émergence d'une nouvelle compétitivité de l'offre industrielle régionale, et ce, par rapport à celle des autres groupements régionaux. Il a formulé l'espoir de voir les contacts d'affaires entre les promoteurs tunisiens et français jouer le rôle d'accélérateur sur la voie d'une solution rapide pour contenir les effets de la crise.
Plus de délocalisation Intervenant M.Ridha Touiti, ministre du Commerce et de l'artisanat a traité de l'attractivité du site-Tunisie (stabilité politique, libre accès au marché européen, liberté d'investir, procédures administratives simplifiées, appui institutionnel efficace, qualification des ressources humaines..) et des créneaux de partenariat qui peuvent être exploités par les investisseurs français M.Afif Chelbi, ministre de l'industrie, de l'énergie et des PME a soutenu que le partenariat tuniso-français constitue un «remède anti-crise» et ajouté que, contrairement aux idées reçues sur les délocalisations (perte d'emplois), lorsqu'une entreprise française s'implante en Tunisie, elle pérennise l'emploi en France, ce qui n'est pas dans les délocalisations lointaines et totales, citant le cas de la société française, de confection«C2S». En 2000, cette société avait 140 emplois en France dans un bassin qui perdait sa vocation textile. En s'implantant en Tunisie, C2S a échappé au sort des ses nombreuses consœurs qui ont fermé et a préservé ses emplois en France et crée 200 emplois en Tunisie. Par ailleurs et conscients du rôle de la logistique dans l'impulsion du partenriat commercial entre les deux pays, les participants en mis en exergue le rôle qui incombe à la productivité et à la logistique dans la réalisation de la croissance économique et la création d'emplois. A ce titre, M. M. Abderrahim Zouari, ministre du transport a mis l'accent sur l'importance de la chaîne logistique actuelle qui constitue un facteur déterminnat de compétitivité à même de contrer la crise et préserver le commerce mondial, lequel clignote au rouge sur fond de crise. « La Tunisie envisage de réduire le coût de la logistique de 20 % à 15 % du PIB et les prévions tablent sur le doublement des flux logistiques pour passer de 95 millions de tonnes en 2007 à 190 millions de tonnes en 2016 », affirme le ministre du transport. Pour sa part, M. Dominique Busserau, secrétaire d'Etat Français chargé des transports a relevé, à cette occasion, que la logistique constitue, désormais, un facteur de performance décisif, une industrie à part entière et un créneau créateur d'emplois.
Plusieurs accords signés La Tunisie et la France ont signé, lors de cette visite, huit accords de coopération dans les domaines de l'énergie nucléaire, de l'industrie, de la mode, du transport et de l'ingénierie. Ils comprennent un accord intergouvernemental de coopération pour le développement des utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire, un accord relatif au comité de pilotage de la coopération tuniso-française dans le domaine des utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire, un protocole financier relatif au programme de mise à niveau des petites et moyennes entreprises et industries, ainsi qu'un protocole d'application relatif à l'Institut de formation aux métiers de la mode. Quatre autres accords dont un accord-cadre de coopération et de partenariat dans le domaine du transport, un protocole d'application relatif à l' institut de formation aux métiers maritimes, un mémorandum d'entente relatif à l'Ecole nationale des ingénieurs de Bizerte et un mémorandum pour l'établissement d'un dialogue stratégique entre le ministère tunisien du développement et de la coopération internationale et l'Agence française pour le développement (AFD). Egalement, trois accords de partenariat entre institutions d'enseignement supérieur et de recherche scientifique tunisiennes et françaises ont été paraphés, lors de cette visite. Le premier accord, conclu entre la Régie autonome du transport parisien (RATP), d'une part, et l'Université de Sousse et l'Institut supérieur du Transport et de la logistique de Sousse, d'autre part, vise notamment à améliorer l'insertion professionnelle des jeunes diplômés tunisiens dans le domaine du transport. Le second accord, signé entre l'Ecole nationale des sciences et techniques avancées de Paris (ENSTA) et l'Ecole nationale d'ingénieurs de Tunis (ENIT), a pour objectif de renforcer la formation d'ingénieurs tunisiens de très haut niveau notamment dans le domaine des transports et de l'énergie. Le troisième accord, paraphé entre le Pôle de recherche et d'enseignement d'Aix-Marseille, d'une part, et les universités El Manar Tunis, 7 novembre à Carthage et Sfax, permettra de développer la formation des jeunes chercheurs des deux pays en particulier dans le domaine des sciences de l'environnement à travers la mise en place d'un centre méditerranéen de coopération scientifique et technique. Pour sa part, l'émigration professionnelle connaît, avec 3000 autorisations en 2008, une évolution de 61% par rapport à 2007, mais bénéficie de meilleures perspectives. Les possibilités offertes actuellement sont de l'ordre de 9500 emplois, soit 10% de la demande additionnelle d'emplois en Tunisie.
7,2 milliards d'euros d'échanges commerciaux Pour mémoire, une enveloppe de 7,2 milliards d'euros d'échanges commerciaux entre la Tunisie et la France en 2008, soit +2% par rapport à 2007. Les relations entre les deux pays ne cessent d'être confortées depuis la dernière visite du président français en Tunisie, il y a une année. Une série d'accords a suivi la visite de M. Nicolas Sarkozy dans notre pays. La France maintient son rôle de premier fournisseur d'aide publique (120 millions d'euros par an), premier émetteur de touristes (1,2 millions de touristes Français en 2008), premier employeur de main d'œuvre tunisienne à l'étranger, premier investisseur en termes de nombre d'entreprises implantées en Tunisie (1207 entreprises employant 108 000 personnes) et premier en termes de projets crées (une entreprise française se crée tous les 5 jours en Tunisie).