Une maladie multifactorielle, l'asthme touche demi-million de tunisiens. Si quelques-uns réussissent à se soigner convenablement et à vivre confortablement avec cette pathologie chronique, d'autres ne le sont pas. Ils n'acceptent pas leur sort à cause de la mentalité et surtout des jugements péjoratifs. L'asthme est pour eux synonyme de fatalité et de mort. Des idées le moins que l'on puisse dire erronées, " alors qu'il suffit tout simplement de cohabiter avec la maladie et savoir se prendre en charge ", insistent les professeurs Majed Beji et Hichem Aouina, respectivement, président et vice-président de la Société Tunisienne des Maladies Respiratoires. Les patients ont même la possibilité de se tailler une carrière sportive glorieuse à l'instar des champions olympiques, déclarent les spécialistes lors d'un point de presse tenu jeudi après-midi. Il s'agit du message que la société veut passer à l'occasion de la Journée Mondiale de l'Asthme célébrée le 5 mai. " Vivez votre asthme en mouvement... ". Perçu comme étant une pathologie handicapante, l'asthme est le plus souvent mal vécu. D'ailleurs rares sont les patients qui acceptent cette réalité et cohabitent avec elle. Du fait, la majorité de patients se retrouvent face à une situation difficile à gérer ou pénible qui risque d'avoir une fin dramatique. En revanche il est possible de vivre avec l'asthme de façon ordinaire et même confortable à condition de lui confronter. C'est pour cette raison que les médecins spécialistes essayent de convaincre les malades qu'il est nécessaire de contrôler la maladie pour pouvoir la maîtriser en temps opportun. Mieux encore, dès le moment où le malade veille à appliquer minutieusement les conseils et les recommandations du médecin spécialiste il peut vivre normalement et même pratiquer du sport de compétition. Il importe ainsi de changer de mentalité et surtout de nouer un vrai partenariat avec le médecin. Ce dernier trouve en fait des difficultés à convaincre le patient à se prendre en charge ou même de lui expliquer la nature de sa maladie. " Il n'accepte pas qu'il s'agit bel et bien d'un asthme. Très souvent le patient néglige ce fait important et considère qu'il souffre d'une allergie quelconque ", déclare les Pr, Beji et Aouina. " C'est difficile de communiquer directement avec lui. Nous essayons depuis longtemps d'expliquer la maladie ", d'après eux.
Et la science La science ne cesse de se développer d'un jour à l'autre, c'est ce qui ouvre des nouveaux horizons pour les malades. Dans ce domaine, le contrôle de l'asthme ou plutôt sa maîtrise devient une nécessité absolue. " Plusieurs études et recherches internationales ont été lancées ces dernières années ayant comme objectif d'obtenir et maintenir le contrôle de l'asthme ", d'après un communiqué fourni par la STMR. Le GINA, (Global Initiative for Asthme), l'Initiative Globale pour l'Asthme recommande que la prise en charge de la maladie se base pour le moment sur le niveau de son contrôle. Du fait, la société mettra l'accent le 3 mai sur cette question. Pour ce faire une journée portes ouvertes se tiendra dans un hyper marché à partir de 9 heures du matin jusqu'à 21 heures. Des pneumologues seront mobilisés durant toute la journée pour faire passer ce message. Ils effectueront aussi des mesures de souffle, et réaliseront des démonstrations des procédures d'inhalation. Des tests d'évaluation du niveau de contrôle seront assurés aux intéressés. Les spécialistes essayeront de faire passer un message clair, il est possible de bien vivre avec son asthme et de vivre même en mouvement.