Le ministère de Commerce et de l'Artisanat vient de publier les résultats d'une étude sur l'affichage des prix dans les différents espaces de vente. Le point noir a été enregistré dans le secteur des fruits et légumes où les marchands décident toujours leurs lois et gèrent à leur guise les prix. Ils échappent au contrôle économique, laissant le consommateur dans le flou. Ce " diktat " est imposé dans les circuits de distribution organisés aussi bien que ceux qui ne le sont pas. D'une autre façon, rares sont les commerçants qui affichent les prix au marché municipal de Sidi El Bahri (Bab El Khadra). Ils mettent le consommateur devant le fait accompli. Une pratique qui nuit à son pouvoir d'achat dans un contexte économique le moins que l'on puisse dire délicat et de plus en plus dur. Un des principaux points de vente dans le centre ville, le marché municipal de Sidi El Bahri (sis à Bab El Khadra) enregistre une grande affluence quotidiennement. Des centaines de consommateurs s'en approvisionnent chaque jour. Mais depuis plus de trois mois, les habitués de ce point de vente se trouvent dans l'obligation de payer plus cher leurs courses. Les tarifs de fruits et de légumes n'ont guère été révisés à la baisse tout au long de cette période contrairement à ce que laissent entendre le ministère de tutelle et les directions directement concernés par ce sujet, comme la Direction Générale de la Concurrence et des Enquêtes économiques. Plusieurs instances parlent des mesures prises pour régulariser le marché et normaliser les prix dont la campagne de contrôle économique et le suivi rigoureux des points de vente... Toutefois, les manquent toujours. La quasi-totalité des commerçants continue à imposer leurs prix exorbitants. Entre autres, l'oignon se vend à 600 millimes le kilo, les tomates à plus d'un dinar et les poivrons dépassent les deux dinars. L'offre de pommes de terre est toujours limitée et les prix n'ont pas été révisés à la baisse depuis des mois. Elle se pratique d'ailleurs à 700 et même 900 millimes à Sidi El Bahri. Et tout cela sans affichage.
Le flou total Autre fait marquant dans cet espace de vente, c'est le flou absolu par rapport aux prix. Aucune transparence n'apparaît à ce niveau. Seule une minorité déclare clairement ses tarifs. Les autres vendeurs fixent à leur guise les prix et même la méthode de vente. Ils imposent par exemple au consommateur d'acheter quelques variétés de légumes (oignon, ail...) en bottes et non pas au kilogramme. Il est inutile de se hasarder à chercher le quiproquo et à demander des explications auprès des vendeurs par rapport aux raisons de leur pratique. Ils n'hésitent pas, en fait, à agresser leurs clients verbalement et même à les insulter au vu et su de tout le monde. Face à cette situation, la ménagère n'a pas vraiment le choix : savoir gérer le fait ou alors se retirer délicatement. Les autres offres ne sont pas plus alléchantes mais les clients se trouvent dans l'obligation de s'approvisionner certes en quantité moindre et à un prix exorbitant. Un état des lieux qui perdure malgré les tentatives de protéger le pouvoir d'achat du consommateur. Tentatives toujours isolées et surtout occasionnelles. C'est ce qui laisse le champ libre aux vendeurs à commettre des fraudes très souvent. Même les agents de contrôle permanent n'arrivent pas à appliquer la loi rigoureusement dans ces marchés municipaux, chose qui explique l'anarchie totale dans le secteur de légumes et de fruits sans oublier les autres denrées, viande, poisson et lait et dérivés... Le ministère de tutelle est appelé plus que jamais à accentuer la pression dans le domaine et à brasser large pour protéger le pouvoir d'achat des Tunisiens. Des visites périodiques voire quotidiennes auprès des récidivistes sont nécessaires pour remettre de l'ordre dans un marché qui n'arrive pas à retrouver son équilibre et ce depuis des mois.