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Me Nizar Kacem, membre du bureau politique de (UDU) : « Concurrencer le RCD dans le cadre d'une coalition ? Il faut d'abord que les partis de l'opposition prouvent leur crédibilité auprès du peuple tunisien » SOCIETE CIVILE
Le Conseil National de l'Union Démocratique Unioniste (UDU) se tiendra le 16 mai. Il examinera à cette occasion les préparatifs du parti pour les échéances électorales présidentielles et législatives d'octobre 2009 auxquelles il va participer. Aux élections présidentielles par la candidature de son secrétaire général Me Ahmed Innoubli. Quant aux législatives l'UDU compte présenter des listes dans toutes les circonscriptions et espère ainsi améliorer sa représentativité à la chambre des députés. Nous avons invité Me Nizar Kacem membre du bureau politique de ce parti. Il nous parle de ces préparatifs, des ambitions de l'UDU, du rôle des partis de l'opposition et des prochaines élections. Interview.
Le Temps : Il est parfois difficile de cerner votre personnage, dites-nous d'abord qui vous êtes et quelles voies vous ont amené sur le devant de la scène politique nationale et au sein du groupe dirigeant de l'UDU? Me Nizar Kacem : C'est vrai ! Je suis d'une nature discrète. J'accomplis les tâches qui m'incombent sans me soucier de leur écho dans la presse ou ailleurs. Ma priorité c'est la construction de l'UDU et de la scène politique en général pour l'édification d'une Tunisie moderne, émancipée, solidaire, juste et souveraine. Ma formation juridique et le métier d'avocat que j'exerce depuis des décennies m'ont beaucoup facilité la connexion avec la société, la compréhension de ses attentes et le choix d'une démarche politique basée sur le dialogue, la proposition et la participation, par delà la discrétion personnelle, cette position et cette démarche me paraissent positives et fructueuses.
• La Tunisie se prépare à vivre une importante étape électorale législative et présidentielle, serez-vous candidat lors des législatives d'octobre 2009 et quelles ambitions nourrit votre parti, l'UDU pour ces échéances. Il est clair que nous vivons une année décisive, une année d'espoir pour l'évolution des relations et des mœurs politiques vers une plus grande disposition à s'écouter mutuellement, à se respecter préalablement à tout calcul de résultats ou de scores. Quand il s'agit de l'intérêt national, il faut être capable de s'oublier en tant que personne, de tendance, de parti, de force et de se tendre la main en tant que citoyen co-amoureux de ce pays pour ce qui est des ambitions de l'UDU, je considère qu'elles sont légitimes. Nous aspirons à un meilleur classement parmi les partis représentés à la chambre des députés, à une meilleure présence sur la scène politique, au développement de structures partisanes plus collées aux besoins nationaux, régionaux et locaux. L'UDU qui ne dispose aujourd'hui que de sept sièges au parlement espère faire mieux et il s'y prépare avec assiduité et courage. Nous serons probablement présents dans toutes les circonscriptions et nous veillerons à ce que cette présence ne soit pas formelle ou faible. En ce qui concerne mon éventuelle candidature je tiens à préciser que j'ai déjà eu l'occasion de solliciter le vote des électeurs. Cette année je me tiens à la disposition de mon parti avec le même esprit républicain qui dicte aux hommes politiques d'assurer par leur présence et leur action la bonne réussite des échéances électorales car c'est là que se forge l'esprit civique dont notre pays a besoin pour poursuivre son effort de construction.
• Vous vous qualifiez souvent de "républicain". Dites-nous en quoi consiste ce choix et comment être républicain dans un pays émergent? Je suis un républicain convaincu ! La république d'abord ! Les peuples qui ne réussissent pas à construire un Etat juste, social, respectueux des droits et éduquant les citoyens dans l'esprit du devoir sont en danger de dépérissement, de perte de leurs droits et même de leur souveraineté. La république se base sur l'égalité des citoyens toutes conditions confondues pour la naissance d'un tissu social robuste et riche de l'apport de chacun. Dans le même esprit je dirais que si cela ne tenait qu'à moi l'UDU pourrait bien changer de nom pour s'appeler Parti républicain unioniste donnant la priorité à l'intérêt national. C'est une idée que j'ai toujours défendue au sein de l'UDU et qui a parfois suscité des polémiques orageuses. Ceci nous amène à dire que l'objectif d'union arabe visé par mon parti doit être abordé de manière intelligente et réaliste tenant compte des spécificités nationales et même locales à l'instar de ce que nous observons dans l'expérience de construction Européenne. Voilà des Nations qui après s'être entretuées sont en train d'écrire l'histoire. Depuis 60 ans cette expérience évolue lentement mais sûrement après l'union de l'acier et du charbon entre la France et l'Allemagne, les traités de Rome de Mastricht etc... Nous en sommes aujourd'hui à l'élaboration d'une constitution de l'Union Européenne. Cela aussi est le fruit d'un esprit républicain mûr et responsable.
• Votre parti a-t-il pensé à l'éventualité de présenter des listes communes avec d'autres partis de l'opposition? N'est-il pas normal que les petites formations essayent d'unir leurs forces pour créer un pôle qui fasse l'équilibre avec le parti dominant le RCD? A l'heure actuelle et en l'état actuel des choses, je vois plutôt les forces politiques s'engager séparément dans la bataille des législatives et je ne peux pas espérer une action commune dans les mois qui viennent. D'autre part, notre système électoral ne favorise pas la constitution de listes communes, aujourd'hui il est difficile d'envisager sérieusement une compétition avec le RCD. Il faudrait d'abord que nous soyons en mesure de prouver notre crédibilité auprès du peuple tunisien, notre enracinement populaire. Ce n'est qu'à ce moment-là que les partis qui auront réussi le test de crédibilité pourront envisager de travailler en commun sur des bases nationales claires.
• Le MDS, votre partenaire politique déclare, n'avoir pas fait pour la présidentielle le même choix que vous? Le MDS est libre de ses choix, pour cimenter notre jeune démocratie il ne faut pas bannir la différence. Mais l'UDU considère que la démocratie exige une participation à tous les niveaux le fait de participer et d'obtenir un score minime ne doit en aucun cas être considéré comme une défaite humiliante.
• Pour qui voterez-vous lors de la prochaine présidentielle. Il faudrait d'abord que la liste des candidats soit officielle, définitive et publique pour que je puisse vous répondre ensuite, je ne pourrai jamais divulguer à l'avance mon choix ce serait contraire aux règles et à l'esprit républicain mais le moment venu je voterai en mon âme et conscience en tant que parti politique, notre participation doit être réelle et effective, sans pour autant sombrer dans l'optimisme démesuré et prétendre un score élevé il va sans dire qu'une participation formelle ne peut être que nuisible à notre jeune démocratie.