* Mais ce ne sera que des prises de parts dans les marchés... Les Chinois étant équipés pour les méga-projets Présidée respectivement par Samira Khayach Belhaj, ministre de la Construction, de l'Habitat et de l'Aménagement du Terroitoire et son homologue algérien Mohamed Nedhir Hamimid, la réunion a été entrecoupée de débats et problématiques soulevés par un contingent d'entrepreneurs tunisiens présents lors de la rencontre. Elle a été, également, consacrée au raffermissement des liens de coopération entre les deux pays dans le domaine de la construction et des travaux publics, outre la facilitation d'accès des entreprises tunisiennes au marché des travaux publics algérien dont la part du lion est accaparée par des entreprises chinoises. Il est à rappeler que plusieurs entreprises tunisiennes opérant dans le domaine des travaux publics sont peu compétitifs sur le marché algérien. La plupart d'entre elles de taille moyenne n'ont pas pu remporter des appels d'offres concernant des projets de construction d'autoroute, de logements ou bien d'aménagement des infrastructures algériennes. A l'issue de cette problématique, plusieurs entrepreneurs participants ont réclamé également le problème de l'envergure des projets algériens présentés dans les appels d'offres qui ont dépassé réellement la capacité d'investissement des entreprises tunisiennes. Des projets comme la construction d'autoroute de 900Km, est un projet grandiose dont la réalisation ne peut être effectuée que par des multinationales ou des consortiums internationaux dont la majorité chinoise. "Et cela dépasse la capacité des entreprises tunisiennes dans la réalisation de ce genre des projets et même si elles soumissionnent en groupes". L'handicap des appels d'offres présentés en blocs n'était pas la seule question qui a été débattue, mais bel et bien les problèmes de transfert de financement des entreprises tunisiennes et le taux de change au moment du remboursement. Le payement des sociétés tunisiennes investissant en Algérie se fait en en dinar algérien. Dans le même sillage, un entrepreneur a suggéré la possibilité de fixer un barème de change lors de la conclusion du contrat et ce, dans l'objectif d'éviter toute éventualité de perte causée par un changement de la valeur du dinar algérien. Par ailleurs, Chokri Idriss, président de la fédération nationale des entrepreneurs de bâtiments et de travaux publics, relevant de l'UTICA, a montré que la fédération œuvre à restructurer le secteur de bâtiment par la voie de l'exportation du secteur, le marché tunisien est actuellement saturé. Concernant le non-accès des entreprises tunisiens au marché algérien, il a attribué cela aux tailles plus ou moins moyennes des entreprises tunisiennes. Il les a invité à adhérer à la fédération pour voir comment les rassembler dans des groupes compétitifs -au regard de ceux étrangers- pouvant conduire des travaux à l'étranger. En revanche, et en réponse à toutes les questions soulevées, le ministre algérien a rassuré tous les intéressés d'investir dans le domaine de la construction en Algérie en invitant les entrepreneurs tunisiens à se présenter massivement sur le marché algérien et avec des avantages. Mais, par ailleurs, il a insisté sur le problème des prix non concurrentielles et bas de l'offre tunisienne en comparaison avec des offres chinoises. " L'handicap sérieux quant à l'acceptation de l'offre tunisienne c'est le prix. De fait, les chinois ont présenté les meilleurs prix" soulève-t-il. Comme solution au problème des appels d'offres algériens, le ministre s'est porté garant de doter les tunisiens quelques avantages là-dessus. "Les entrepreneurs tunisiens peuvent conduire des travaux de construction en Algérie en morcelant les projets en plusieurs lots. Cela veut dire que les entrepreneurs tunisiens peuvent avoir une partie du projet de la construction de l'autoroute de 900Km", note le ministre. Quant à la question de financement et de taux de change, le ministre a souligné" Nous ne connaissons pas de ruptures de financement (crédits). L'entreprise est payée dans 20 jours au maximum". Il s'est engagé par ailleurs de revoir les cas de retard de transfert de crédits. Il a aussi indiqué que c'est possible de libeller à l'avance les marchés en dinars algériens lors de la conclusion du contrat. S'agissant des entraves que connaissent les procédures douanières et les permis de séjour de travail, le ministre a noté que les facilités douanières entre l'Algérie et la Tunisie sont en train d'évoluer. Il est à signaler que le budget du programme quinquennal algérien alloué au ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme pour le développement de l'Habitat et les Infrastructures est estimé à 150 Million de dollars.