Qu'est-ce qui pourrait pousser quelqu'un à assassiner celle qu'il avait pourtant choisie en tant que compagne pour le meilleur et pour le pire ? Les causes de cet agissement, réfléchi fut-il ou pas, sont multiples. Les relations peuvent s'altérer, pour des raisons matérielles ou morales, afférentes au ménage, ou à la personne même de l'un des deux époux. Il arrive que l'entente au sein du couple soit altérée pour un petit rien, une bêtise quelconque, un malentendu par exemple dû à un manque de concertation. Mais il peut y avoir incompatibilité d'humeur entre les deux époux, et en l'occurrence les problèmes peuvent éclater à un moment donné où ils ne peuvent plus se supporter. La mésentente peut surgir lorsque l'un des deux époux, commence à faillir d'une manière ou d'une autre, à ses devoirs conjugaux. Cela peut aller de la simple négligence à la trahison flagrante. L'attitude de l'époux s'estimant lésé dépend de sa personnalité et du degré de maturité dont il est doté. Il y a en effet des personnes pourtant adultes et sensées, qui, dans cette situation, perdent leur sang froid et se laissent guider par leurs instincts. Outre le fait que cela peut, quelquefois, influer sur l'état psychologique de l'intéressé, le poussant à agir d'une manière contraire au bon sens. C'est ce qui peut en définitive, causer des drames. Dans le cas d'espèce, un mari vexé, selon ses dires, par le comportement de sa femme, a décidé de l'éliminer physiquement, tellement qu'il ne pouvait plus supporter une situation où il était abandonné par sa moitié. Il attendit le moment où elle dormait du sommeil du juste pour la surprendre dans sa chambre à coucher, et tenter de l'étrangler avec les mains. Mais l'épouse fut réveillée en sursaut et essaya de résister de toutes ses forces. Il attrapa alors un drap qu'il s'empressa de le lui mettre autour du cou et commença à serrer de plus en lus fort. La pauvre dame ne pouvant résister longtemps, passa de vie à trépas. L'époux, désemparé et dans un état second quitta le domicile conjugal affolé pour se présenter au poste de police de la région, et avouer son forfait. Les agents de la brigade criminelle se dépêchant sur les lieux, purent procéder aux constats d'usage et le procureur de la République, ordonna l'ouverture d'une enquête ainsi qu'une autopsie sur le cadavre. Le médecin légiste confirma dans son rapport que la victime décéda par strangulation, dont les traces étaient remarquables sur le corps de la victime. Inculpé d'homicide volontaire, l'époux déclara devant le juge d'instruction ainsi que devant le tribunal de première instance de Tunis, qu'il était négligé et abandonné par son épouse qui de surcroît lui manquait d'égard et de respect, outre le fait qu'elle avait de jour en jour, failli à ses devoirs conjugaux. Doutait-il de sa conduite ? Il ne le déclara pas expressément mais peut-il voulait-il le laisser entendre. Le tribunal le déclara coupable d'homicide volontaire et le condamna en première instance à la prison à perpétuité. Il interjeta appel et comparut dernièrement devant la chambre criminelle de la cour où il réitéra ses déclarations précédentes. Il affirma qu'il était dans un état dépressif et qu'il n'avait de ce fait, mesuré la portée de son acte. Avait-il l'intention de tuer ? Le fait d'avoir persisté à l'étrangler, avec ses mains d'abord, puis avec un drap, lorsqu'elle lui avait résisté, est, d'après le tribunal de première instance une présomption de son intention manifeste de tuer. La cour en jugera-t-elle autant ?