Le Temps-Agences - Israël n'a pas l'intention de bombarder l'Iran, a déclaré hier son ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, alors que l'Etat hébreu s'est toujours réservé la possibilité de recourir à l'option militaire face aux ambitions nucléaires de Téhéran. "Nous n'avons pas l'intention de bombarder l'Iran", a déclaré Avigdor Lieberman au cours d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à Moscou tout en soulignant que le programme nucléaire de Téhéran était "un défi" pour tout le monde y compris la Russie. "Ce n'est pas un problème pour Israël, c'est un problème pour le Proche-Orient", a-t-il ajouté. "Personne ne doit compter sur nous pour résoudre ce problème", a-t-il insisté. "L'entrée de l'Iran dans le club nucléaire sera un défi pour la communauté internationale", a-t-il poursuivi. "Nous ne prétendons pas aux terres iraniennes, nous n'avons pas de frontières avec l'Iran, ce sont les Emirats, la Russie et d'autres Etats qui en ont une", a également fait valoir Lieberman. L'Iran n'a pas de frontière terrestre avec les Etats mentionnés, mais il est séparé de la Russie par la mer Caspienne et des Emirats arabes unis par le Golfe. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu considère le programme nucléaire de l'Iran comme "une menace pour l'existence" de son pays et a déjà dit qu'Israël "se réservait le droit de se défendre". Certains analystes ont estimé que le nouveau gouvernement de Netanyahu aurait une politique plus rigoureuse à l'égard de l'Iran. Téhéran assure poursuivre ce programme à des fins civiles, mais son président a maintes fois déclaré vouloir "rayer" Israël de la carte. L'Etat hébreu a demandé à plusieurs reprises à Moscou de renoncer à vendre à Téhéran des missiles sol-air S-300 destinés à protéger des sites sensibles. Le déploiement de tels armements gênerait considérablement une opération aérienne contre des sites nucléaires en Iran. Concernant l'organisation à Moscou d'une conférence sur le Proche-Orient, un sujet cher aux Russes, Lieberman a été prudent jugeant qu'on ne pourrait avancer sur ce dossier qu'après la visite du président américain Barack Obama à Moscou du 6 au 8 juillet. "Rien n'a été éclairci" sur la date de cette conférence, a-t-il dit. Le ministre ultranationaliste a aussi clairement dit qu'Israël boycotterait une telle conférence si les mouvements Hamas et Hezbollah y participaient. La Russie est un des rares pays à entretenir des rapports avec la direction du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne. Désireuse de jouer sa carte, elle essaie d'organiser une conférence d'ici à la fin de l'année pour relancer le processus de paix dans la région, une initiative qui n'enthousiasme pas les Israéliens, contrairement aux Palestiniens avec qui elle entretient de bonnes relations depuis l'époque soviétique.