Le plan diabolique monté par les deux accusés consistait à faire des transactions commerciales En payant avec des chèques en bois. Ils avaient ciblé un commerçant en produits agricoles. Comment procédaient-ils alors qu'ils n'avaient ni comptes bancaires ni carnets de chèques ? Le plus futé des deux, suggéra à son ami de contacter un individu spécialisé dans la " vente de chèques volés ". " On peut lui acheter deux ou trois chèques volés, avec lesquels on achètera des produits agricoles, pour les vendre par la suite à d'autres individus dans le domaine qui cherchent les bonnes affaires. " dit-il à son ami qui l'écoutait avec intérêt, et qui adhéra à cette idée, inconditionnellement et sans aucune réserve. Aussitôt dit, aussitôt fait, le cerveau contacta le " vendeur de chèques ", pour se procurer deux chèques vierges à un prix abordable. Après quoi il se dirigea en compagnie de son ami chez le commerçant agricole, et acheta quelques produits en payant avec un de ces chèques. Après quoi, ils écoulèrent la marchandise à d'autres commerçants à un prix modique certes, réalisant quand même un bon bénéfice puisqu'ils n'avaient pas mis un centime en capital. Le manège se répéta avec le commerçant initial, qui finit par s'apercevoir, tardivement hélas, que les chèques étaient retournés impayés, étant déclarés volés. Il ne put que déposer une plainte au parquet, lequel ordonna une enquête. Les agents de la brigade économique interpellèrent les deux complices qui indiquèrent le nom de celui qui écoulait des chèques volés et qui fut arrêté à son tour. Ce dernier fit part de son étonnement niant avoir eu une relation quelconque dans cette affaire. Quant au deuxième complice, il se défendit d'avoir procédé à une quelconque falsification desdits chèques, déclarant que son rôle se limitait à faire de la prospection pour écouler la marchandise achetée avec les chèques litigieux. L'accusé principal quant à lui,il déclara que c'était son complice qui lui avait proposé de lui procurer des chèques volés et falsifiés, reconnaissant toutefois qu'il avait utilisé ces chèques dans l'achat de marchandise agricole, en connaissance de cause. Les trois accusés furent inculpés de falsification de chèques et complicité. Chacun d'eux persista dans sa position tout au long des étapes de la procédure, et ce depuis l'enquête préliminaire jusqu'à devant le tribunal où ils comparurent dernièrement. L'avocat de la défense plaida les circonstances atténuantes. Le tribunal, après en avoir délibéré, condamna chacun d'eux à cinq ans d'emprisonnement.