La cause de l'environnement et de l'écologie dans la région arabe vient d'être consolidée par la création d'un réseau régional inter- arabe d'échanges d'informations et d'expertise dans le secteur des déchets dont le lancement officiel a eu lieu, hier, à Gammarth, à Tunis, au cours d'une réunion tenue, à cet effet, à l'initiative de l'Agence nationale de gestion des déchets (ANged), en présence des délégués des pays arabes membres et des partenaires européens, particulièrement allemands ayant assuré le financement du projet. Alors que les Etats du monde entier ont célébré, cette année, chacun à sa manière, la Journée mondiale de l'environnement, le 5 juin, l'enjeu environnement semble avoir plus que jamais le vent en poupe, puisque la naissance de ce réseau régional d'échanges d'informations et d'expertise dans le secteur des déchets à l'échelle arabe intervient après le succès électoral éclatant enregistré, dernièrement, par les formations écologiques européennes.
Partage du savoir Aussi, M. Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement durable, et les nombreuses autres personnalités ayant assisté à la réunion, au nom des divers partenaires, ont-ils exprimé leur grande satisfaction pour la création de ce réseau appelé à promouvoir une gestion intégrée des déchets à l'échelle arabe, à travers le développement des échanges d'informations et d'expertise entre les membres du réseau. La Tunisie a proposé d'abriter le secrétariat permanent de ce réseau, après avoir abrité, il y a un an, en juin 2008, la constitution du comité provisoire chargé de sa mise en place. Le financement a été assuré plus particulièrement par le ministère allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et l'Agence allemande de coopération technique (GTZ) auxquels le ministre de l'Environnement et du Développement durable a adressé, à cette occasion, ses vifs remerciements. Mr Wolfgang Morbach, représentant de l'Agence allemande de coopération technique (GTZ), a émis l'espoir que ce réseau sera, à son tour, une source de rentrée d'argent, car, a-t-il dit, il permettra le partage du savoir et sa transformation en actions d'innovation génératrices de projets économiques rentables et de création de richesses. Pour sa part, la Tunisie, selon M. Nadhir Hamada, s'est engagée à consacrer annuellement 50 mille dinars au profit de ce réseau, durant le 11ème plan de développement 2007 //2011. Un effort sera déployé au sein des organismes arabes concernés et plus particulièrement la Ligue Arabe pour inciter l'ensemble des pays arabes et des organisations arabes intéressées à adhérer à ce réseau. Des responsables tunisiens du secteur des déchets nous ont indiqué à ce propos que l'expérience arabe est très riche en matière de gestion rationnelle des déchets, et chaque pays peut apporter une contribution précieuse dans ce domaine. Les Tunisiens ont réalisé d'importants progrès sur les plans juridique, institutionnel et opérationnel. Les Egyptiens ont une expérience avancée en matière de valorisation des déchets organiques et leur transformation en engrais. D'autres pays arabes, comme la Syrie et la Jordanie, ont initié des projets importants et utiles dans ce domaine, de sorte qu'à travers ce réseau, chaque membre va pouvoir profiter de l'expérience des autres et les faire profiter de sa propre expérience. Mais le réseau doit attendre encore quelques années pour devenir opérationnel à souhait, ce qui commande un esprit d'engagement et de détermination de la part de tous pour lui réunir les conditions optimales de réussite.
Programme tunisien d'élimination des pesticides périmés Pour le démarrage de ce réseau, la Tunisie a présenté, sous forme de documents, un important programme relatif au reconditionnement et à l'élimination des stocks de pesticides périmés dans le pays, réalisé dans le cadre du Programme africain relatif aux stocks de pesticides périmés, mis en œuvre en collaboration avec de nombreux partenaires. Il vise à éliminer les stocks de pesticides périmés en Tunisie sans porter atteinte à l'environnement. La première action a porté sur un stock de 30 tonnes de DTT, datant de 1951 qui a été reconditionné, alors que l'opération d'élimination est prévue à la fin de 2009, à travers l'exportation du stock vers le pays où il sera éliminé. L'inventaire des dépôts de ces stocks de pesticides périmés en Tunisie a été validé en 2008 et a permis d'identifier 205 dépôts totalisant 1280 tonnes de pesticides périmés. Le financement du programme est assuré, notamment, par le fonds pour l'environnement mondial, le Fonds français pour l'environnement mondial, le gouvernement tunisien et la Banque mondiale.