La station des voitures de louage de Grombalia à Nabeul est située à l'entrée du quartier Bab Salah. Un local exigu. Des passagers attendent leur tour. Une trentaine de voitures mal garées faute d'espace. C'est l'anarchie. Le plus beau c'est que ça marche malgré ces défaillances. 9h00. Plusieurs usagers de louage prennent d'assaut la station. L'attente est parfois difficile faute de clients. Pas d'espace pour se reposer ou attendre son tour. Il faut passer au café tout près pour passer des moments en attendant que le louagiste fasse le plein. Là, vous pouvez assister à des tractations de tout genre. La chaleur torride rend le métier de ces louagistes difficile. Pas d'abris pour stationner sa voiture. Aucun parking. Il en résulte une queue de voitures longeant l'entrée du quartier Bab Salah et rendant le trafic difficile. Certains usagers des voitures sont obligés d'attendre quelques minutes pour que la circulation se dégage. Difficile de travailler dans ce coin dépourvu de toutes les commodités. " On se débrouille et on essaie de garer malgré parfois le sens interdit " nous dit un jeune chauffeur de louage qui n'arrive pas à trouver une place disponible pour sa voiture. Du côté des voyageurs, les mêmes difficultés. Le premier arrivé est toujours servi. Mais parfois on n'est pas sûr qu'on a réservé sa place. Ce chauffeur -ci vous fait monter dans sa voiture, un autre vous en fait descendre. Une querelle s'ensuit, jusqu'à l'éventuelle réconciliation. Parfois, vous êtes mal accueillis. Le visage accueillant du chauffeur se transforme et devient sévère. " Si vous ne voulez pas attendre, vous n'avez qu'à payer le reste des places restantes. " Il est vrai que ces chauffeurs de louages accomplissent de longues journées de travail et leurs revenus dépendent du nombre de courses qu'ils effectuent. Leurs marges bénéficiaires sont d'autant plus limitées que les prix des courses sont fixés par les pouvoirs publics. Mais sont -ils disciplinés sur la route ? Non avoue Am Ali " Ils dépassent les vitesses autorisées sur les routes pour plus de profits immédiats. Personnellement, j'ai peur de ces dépassements que font ces chauffeurs. Je n'ai pas de choix car le bus ne passe pas là où je travaille "
Une nouvelle station, pourquoi pas ! Il est vrai que le métier du louagiste est dur. Il est toujours à la recherche de proies car nous dit un chauffeur de Grombalia " la concurrence est rude. Il y a plus de 60 louages et chacun doit attendre son tour dans cette chaleur.. " Le temps passe entretemps. Tout le monde s'impatiente. On est obligé de s'asseoir dans le café pour boire un café ou siroter un thé. Dans ce cadre difficile, chacun suit le trafic et attend son tour. Des heures passent sans un client. On s'ennuie et on est obligé parfois de partir et de ramasser ses clients le long de la route menant vers Grombalia. Une ambiance difficile. Enervement, stress des louagistes . Les passagers ne perdent pas le Nord. Leur souci, faire vite et arriver à temps à Grombalia. Certains louagistes jurent de ne plus travailler. " Ce métier n'est pas rentable mais on n'a pas d'autre choix. Peut être avec l'ouverture de la saison touristique, je compte travailler avec une agence de voyages. Je gagnerai mieux. Mais avec la crise, je ne peux rien attendre " Ainsi, une réorganisation de cette station s'impose désormais pour éviter dorénavant les goulots d'étranglement . Le parc autos ne fait qu'aggraver la situation alors que les parkings n'ont pas été vraiment développés au même rythme de croissance. Chaque année, de nouvelles voitures sont injectées dans le parc roulant, ce qui a engendré forcément des bouchons un peu partout. Peut-être l'aménagement d'une nouvelle station à la périphérie de Nabeul permettra d'atténuer un peu l'anarchie qui règne dans cette station désengorgant le centre de la ville qui connaît un afflux énorme de voitures surtout lors des heures de pointe.