Y a-t-il une définition précise de la colère ? Selon certains psychologues, c'est une folie passagère, dont on est pris pendant un laps de temps, qui diffère d'une personne à l'autre mais qui, de toutes façons, ne perdure pas. Cependant la colère est tributaire du caractère de tout un chacun. Ceux qui sont flegmatiques se mettent difficilement en colère, contrairement à ceux qui sont d'un tempérament nerveux, ou qui sont parfois pris d'angoisse ou d'anxiété. Ceux-là, sont enclins à se mettre en colère pour la moindre broutille, qu'ils considèrent comme un obstacle monstre. Pourtant plusieurs facteurs extérieurs agissent sur la personne pour la conditionner, en quelque sorte, dont le climat et le milieu environnant. La théorie du climat ne se vérifie pas dans tous les cas. Da ns les pays chauds par exemple, le soleil influe sur le moral, mais n'empêche pas de faciliter le tempérament coléreux. En l'occurrence, la cause est plus physiologique que psychique, étant logique d'avoir le sang chaud dans des endroits où le climat favorise la présence du soleil, qui réchauffe les cœurs, mais aussi les esprits. C'est une arme à double tranchant, car les esprits réchauffés ne constituent pas une garantie contre la fougue. Par contre dans des pays froids on peut avoir, quand même, un bon moral et un tempérament plutôt flegmatique. La preuve, les anglo-saxons sont difficilement irritables. Et là, la raison est plutôt psychique que physiologique. Il n'y a donc pas de règle précise, ni une cause déterminée qui puisse expliquer la colère. Toutefois, quand bien même, elle ne puisse être commandée ni prévue, puisqu'elle est imprévisible et irrésistible, comme tous les cas de force majeure, elle dépend également du comportement de l'autre, dans une société donnée. Il n'est pas possible en effet, que dans un milieu déterminé, tous les gens puissent se mettre en même temps en colère, à moins qu'il s'agisse d'une émeute. Le comportement d'un individu peut inciter à la colère de l'autre. Voyez les automobilistes, par exemple, en cas de circulation "Bouchonnée", comme on dit chacun d'eux réagit de manière irréfléchie et égoïste, ne voyant que les torts de l'autre. C'est que la colère traduit l'insatisfaction devant l'obstacle. Mais s'il y avait un peu plus d'effort de compréhension et un meilleur appel à la raison, que de gâchis seraient évités ! A quoi sert de se mettre en colère, en cas d'accrochage de deux automobilistes par exemple, quand le mal est fait. Ne vaudrait-il pas mieux d'essayer de résoudre le problème calmement et à l'amiable ? Il y va de même, en cas de cohue dans le métro. Les gens se bousculent, et n'excusent, en aucune manière, un geste quelque peu déplacé, d'un vieillard qui marche inopinément sur les pieds d'une dame, ou celui d'un jeune homme, cherchant à se frayer un chemin, ose s'accrocher aux vêtements d'une pin-up, afin d'éviter de chuter. Parfois, la colère est gratuite, lorsqu'on s'en prend à tort à un tiers pour faire face à certains obstacles ou certaines difficultés. En un mot des comportements coléreux peuvent être évités, si l'on fait appel davantage à la raison. La colère peut être également une forme d'expression licite contre l'injustice. Elle est également comme l'explique Albert camus, l'expression d'un refus d'une certaine situation, et c'est là où elle mène à la révolte. "Lorsque dans le vertige et la fureur, la révolte passe du tout ou rien, à la négation de tout être et de toute nature humaine, elle se renie à cet endroit". Dans ce cas, une colère aveugle est destructrice. Il faut également distinguer entre la colère et la haine. Cela devient, comme l'affirme Ciceron "un désir de punir celui qui semble nous avoir causé un dommage injustement" Quant au philosophe Spinoza, il fait la différence entre la colère et "l'animositas". Celle-ci n'a rien à voir avec l'animosité dans son sens pégoratif. C'est une "ardeur, une fermeté ou même un courage qui en fait une des vertus fondamentales en force de l'âme. La colère est donc un comportement qui peut dénoter de toute une mentalité, voire de toute une civilisation. Comme l'amour, elle a des raisons que la raison ignore.