Revenir sur les raisons et autres causes ayant généré l'irréparable, la séparation définitive du couple avec les déchirements qui en résultent inéluctablement n'est pas la finalité de cette approche. Nous partirons du fait que le divorce a été définitivement proclamé et les époux légalement " libérés " du boulet de canon qu'ils traînaient, du joug que représentait pour eux un mariage boiteux, battant dangereusement de l'aile. Généralement, sous d'autres cieux, la séparation se fait dans le respect et la correction. Les parents avant de se quitter parlent longuement et à maintes reprises avec leurs enfants fragilisés et terrorisés par l'incertitude, l'insécurité voire le spectre des turbulences qui les guettent. Ils leur expliquent patiemment que rien ne changera quant à l'amour que l'un et l'autre leur portent. Que papa et maman ne s'entendant plus parfaitement comme par le passé ont préféré pour le bien de tout le monde de faire une petite pause le temps que les choses se tassent. Que papa sera toujours là à proximité répondant au quart de tour à la moindre sollicitation et doléance du foyer. Que les week-ends, il viendra les chercher pour les faire promener avec un séjour agréable dans la campagne ou au bord de la mer selon les saisons. Que volet finances, ils ne manqueront de rien et seront même gâtés par les largesses et étrennes paternelles. Les gamins rassurés finissent par accepter la nouvelle situation presque dans l'allégresse alléchés par les perspectives prometteuses qui leur ont été faites et ravis au fond d'eux-mêmes, quoi qu'ils ne l'avouent point, de se débarrasser dans la foulée d'une paire d'yeux inquisitrice et à la limite les gênant un tantinet aux entournures par une surveillance vigilante réduisant leurs champs de liberté, de manœuvres. Une séparation dans les règles de l'art, où le civisme, le ménagement de la sensibilité, des sentiments et de la personnalité des rejetons priment et passent en premier lieu en dépit de la rancœur, ressentiment voire haine habitant les ex- époux vis-à-vis l'un de l'autre. Sentiments qu'ils prennent le plus grand soin de ne point étaler au grand jour devant les gosses.
La bataille des tranchées chez nous La donne du côté de chez nous et à quelques exceptions près est diamétralement opposée. C'est en quelque sorte le jour et la nuit ! La vie conjugale précédant la proclamation du divorce est synonyme d'un enfer quotidien. Disputes, propos obscènes, cris ameutant tout le quartier, violences physiques, coups et blessures, fermeture des vannes volet argent avec une mère ne sachant plus à quel sain se vouer pour assurer le biberon du petit dernier et la pitance de la maisonnée. Elle se rabat certes sur sa famille, les voisins, les amis, mais il lui arrive tout de même de rentrer souvent bredouille et de ne point pouvoir assurer le minimum à sa progéniture, entendre un peu de lait pour le bambin et un pain sec pour les autres. Pendant ce temps, " le paternel " ( ?) écluse boissons alcoolisées à volonté, s'empiffre des mets les plus raffinés, fume cigarettes coûteuses sur chichas, comble ses maîtresses de cadeaux de valeur, faisant semblant de tout ignorer du drame qui se joue à son domicile, de la faim qui tenaille les entrailles des siens... sa propre chair !
Absence et éclipse totales La garde des enfants revient dans la plupart des cas à la mère gagnant son lit le soir avec la réjouissante certitude de ne point être réveillée en sursauts et battue comme de coutume par le conjoint rentrant ivre mort aux aurores. Elle se consacre corps et âme à leur éducation leur assurant tous les moyens pour des études réussies. Mais ce qui interpelle dans l'affaire, c'est le comportement inqualifiable du père à l'endroit des petits. Qu'il refasse sa vie avec une autre, qu'il procrée à satiété, qu'il change de ville, de travail, qu'il coupe tous les liens avec son ex, passe ! Mais de là à inclure dans ce châtiment des gamins hauts comme deux pommes dépasse l'entendement et ne cadre nullement avec cette fibre paternelle si sensible, si forte normalement. Chaque début de mois, c'est invariablement toujours le chemin de la croix et de la bannière pour la pauvre divorcée acculée à le supplier presque d'honorer la rente mensuelle du ménage avant d'avoir recours à la voie juridique pour avoir gain de cause. Sur le plan relationnel, silence radio absolu. Aucun contact avec ses enfants ; aucune visite à leur rendre ; aucun cadeau le jour de leur anniversaire ; aucune félicitation pour leur brillante réussite ; aucun coup de fil ; aucune présence dans les évènements importants marquant leur enfance, scolarité et carrière universitaire, absence quasi constante lors de la première journée de l'école et des fêtes de fin d'année. Pareil pour la proclamation des résultats de la 4ème, de la 6ème, de la 9ème, du bac avec mention très bien, de la maîtrise, du doctorat voire de la soutenance de la thèse en médecine ou du mastère ! Dans la foulée, circoncisions, fiançailles, mariages passent également par la trappe... En se remariant, il a sans doute aucun fondé une autre famille avec d'autres enfants de sa seconde voire énième épouse, mais de là à procéder à une coupure définitive des ponts, du cordon ombilical, il y a un gouffre que d'aucun n'hésitent pas hélas, à franchir allègrement, ne faisant point la part des choses, s'emmêlant d'une façon grotesque les pinceaux.
Réactions légitimes Chemin faisant et en grandissant, les enfants finissent par gommer de leurs tablettes jusqu'à la notion du père et se rabattent sur le grand-père, les oncles maternels qui, faut-il le souligner, les gavent grandement de tendresse. Mais n'empêche, et même s'ils n'en parlent jamais par pudeur histoire de ne pas froisser leur mère, il n'en demeure pas moins qu'ils gardent toujours le secret et non moins ardent espoir d'un geste même anodin du père génétique qui les comblerait d'aise...Mais le faire comprendre et surtout admettre à ces endurcis et oublieux " pères par procuration " n'est guère une mince affaire et relève de la gageure difficilement réalisable ! ------------------------------------------ Témoignage d'une divorcée : " Ne plus me réveiller en sursauts, battue " " Mon cousin et moi encore gamins, nos parents respectifs avaient déjà décidé que nous serions unis ultérieurement par le mariage. Ils réalisèrent leur vœu alors que nous n'avions que 18 et 21 ans. Très vite, les dissensions de paraître avec un mari très vite lassé de l'objet de sa convoitise. Etant plein aux as, il festoyait dehors pratiquement tous les soirs tardivement en galantes compagnies. Le plus révoltant dans l'affaire, c'était l'attitude laxiste voire bienveillante et à la limite protectrice de nos parents à l'endroit de ses dépassements insultants et blessants pour mon ego. Même les coups et blessures, je devais les accepter stoïquement, selon eux, dans l'attente qu'il s'assagirait ultérieurement. Au bout de cinq (5) ans d'enfer, et en désespoir de cause, j'ai résolu de demander le divorce. Mais depuis, il a arrêté toutes sortes de contacts avec ses quatre (4) enfants. Même pas un coup de fil le jour de leur anniversaire ou un impersonnel SMS les félicitant de la réussite avec mention très bien au bac. Oui, tous ont franchi cette épreuve avec cette mention. C'est ma fierté et le fruit de mes sacrifices Dieu soit loué. Mes enfants ne parlent jamais de lui, mais souvent et dans les grandes occasions, je les surprends rêveurs et comme qui dirait attentistes braqués sur la sonnette de la porte d'entrée ou sur la sonnerie de leur portable. Le jour de la proclamation des résultats au lycée, ils scrutent discrètement l'assistance, mais toujours sans piper le moindre mot. Volet finances, je dois à chaque échéance le rappeler à maintes reprises pour qu'il daigne enfin m'envoyer le chèque par l'un de ses chauffeurs. Et ce ne sont pas les moyens qui lui manquent, loin s'en faut ! " --------------------------------------- Témoignage d'un fils : " Autant s'adresser à une banque de sperme ! " " Je garde un souvenir cauchemardesque de ma prime jeunesse passée sous le toit paternel. Violences physiques quotidiennes pour ma mère et nous autres les enfants dans la foulée. Mais depuis notre départ de chez lui, nous nous sommes tous jurés de ne plus permettre à qui que ce soit de nous nuire. Je n'ai aucun contact ave lui. Je porte seulement son nom, son ADN, ses chromosomes. Il nous arrive de nous croiser dans un stade ou aux détours des couloirs d'une administration, un imperceptible salut de la tête signe ces retrouvailles. Il a tout fait pour nous éloigner de lui nous ignorant avec superbe, et il y a réussi avec mention du moment que désormais c'est un parfait inconnu pour nous. Non, je ne veux plus renouer les liens et ressouder la famille ! C'est un étranger pour nous ou plutôt un père biologique point barre. Ma mère aurait pu tout aussi bien s'adresser à une banque de sperme pour nous concevoir que l'affaire aurait été strictement la même ! " --------------------------------------- Ce que dit la loi à propos de la pension alimentaire ? Me Fethi Mouldi : Infraction grave Nous avons pris attache avec maître Fethi Mouldi pour nous informer de ce que stipule la loi dans le cas où le père n'honore pas ses engagements vis-à-vis de sa famille après la séparation : " Il faut souligner dès le départ que le législateur prend en considération et en premier lieu l'unité et la préservation de la famille. Une fois le jugement proclamé, condamnant le père à payer la pension alimentaire aux siens, la partie bénéficiaire l'en informe par huissier notaire. Il a 30 jours à partir de cette date pour honorer ses engagements et exécuter la décision du tribunal. Passé ce délai sans qu'il ne paie, l'infraction alors est établie à son encontre : abandon de famille. Il est bien sûr passible de suite d'une lourde amende et/ ou d'un emprisonnement. Jugement laissé à la discrétion de la justice selon le montant de la pension et le retard accumulé. Cependant, et dans le dessein de préserver l'union de la famille, les intérêts des enfants, les poursuites seront immédiatement suspendues dès que le père récalcitrant honore ses engagements. Un des rares cas où l'action publique est immédiatement stoppée exactement à l'instar de ce qui se passe en matière d'adultère où le pardon de l'un des conjoints tire l'autre d'affaire. "