Mis en œuvre, il y a deux ans, précisément en juin 2007, le projet de jumelage entre le ministère de l'industrie, de l'énergie et des PME et le ministère français de l'économie, des finances et de l'emploi, arrive à son terme. Ce projet vise à renforcer les capacités des institutions techniques tunisiennes et de l'administration tunisienne pour la préparation d'accords avec l'Union européenne dans le domaine de l'évaluation de la conformité couvrant les secteurs des industries électriques, mécaniques, et des matériaux de construction. Après deux ans, où en sont les résultats ? Les participants, au séminaire de clôture du programme de jumelage, ont souligné l'importance de la conformité aux normes et la nécessité de développer des mécanismes d'évaluation de la conformité, deux créneaux fondamentaux pour améliorer la compétitivité de son entreprise, promouvoir la qualité de ses produits et des ses systèmes de management, protéger l'environnement dans son milieu de travail et renforcer la confiance des consommateurs. Certains experts ont affirmé que parmi les raisons qui empêchent les pays du continent africain de profiter des opportunités offertes par les marchés internationaux figure notamment le manque de moyens en matière de normes et de conformité. La contribution des pays africains dans les échanges commerciaux mondiaux demeure faible pour ne se situer actuellement qu'à environ 2%. Dans cette perspective, la mise en place de normes et des programmes d'assistance technique spécifiques à chaque pays, tout en échangeant des expertises avec les pays développés, est de nature à renforcer les capacités commerciales dans le domaine du respect des normes et de l'évaluation de la conformité. Par ailleurs, et en vue d'aboutir à la signature d'accords de reconnaissance mutuelle (ARM) entre les organismes d'évaluation de conformité tunisiens et leurs homologues internationaux, et de faciliter la libre circulation des marchandises, il est nécessaire que tous les organismes d'évaluation de la conformité concernés disposent des mêmes compétences et travaillent de manière similaire et appropriée.
Secteurs prioritaires La négociation des accords de reconnaissance mutuelle nécessite donc la transposition préalable de l'acquis européen dans le domaine de la réglementation technique, de la normalisation et des procédures d'évaluation de la conformité. Ce travail portera sur les secteurs prioritaires. En effet, l'accord couvre en particulier quatre principaux domaines. Premièrement l'harmonisation du cadre législatif et réglementaire notamment en matière de normalisation, d'accréditation, de métrologie et de surveillance du marché. Deuxièmement, le développement d'une infrastructure qualité adéquate à travers la mobilisation des laboratoires publics et privés. Troisièmement, le renforcement des capacités des services administratifs impliqués dans la préparation et la mise en œuvre des accords de reconnaissance mutuelle (ACAA). Et quatrièmement, l'accord comprend le volet de la sensibilisation des opérateurs économiques concernés par l'ACAA. Selon des experts tunisiens, la conformité aux différentes exigences techniques et normatives constitue une condition sine qua non pour pouvoir accéder aux marchés extérieurs. Cela requiert en particulier la mise à niveau et la modernisation de toutes les composantes de l'infrastructure qualité. C'est pourquoi, doivent être soulignent ils que les enjeux et attentes de ce jumelage stratégique sont très importants et demandent un fort engagement de toutes les structures appliquées, recommandant à signer des accords de reconnaissance mutuelle (ACAA), étant donné qu'ils constituent des facteurs essentiels pour passer du libre-échange à l'accès au marché intérieur de l'UE conformément aux principes de la politique de voisinage.
Extension du réseau de laboratoires Selon les chiffres présentées, à cette occasion, le nombre des entreprises certifiées ISO est passé de 6 en 1995 à près de 1150 à fin mai 2009. Le patrimoine normatif s'élève actuellement à 10700 normes contre 5400 en 2001. Durant le projet de jumelage, l'effort a été porté sur la modernisation de toutes les composantes de l'infrastructure qualité (normalisation, accréditation, métrologie, analyses et essais, etc); l'objectif final étant l'intégration de chacune de ces composantes dans son contexte international et la reconnaissance de leurs activités au niveau international et européen. Dans cette logique de nouvelles institutions ont été créées une agence nationale de la métrologie qui constitue un nouveau maillon institutionnel de l'infrastructure qualité, outre la mise en place d'un site web et d'un guide sur le marquage CE en Tunisie. Par un ailleurs, un programme d'extension est établi et portant sur le réseau de laboratoires qui portera sur la modernisation des laboratoires existants, la création de 20 nouveaux laboratoires et d'un cité technologique à "El Agba" regroupant 34 laboratoires spécialisés dans l'analyse chimique et la microbiologie. Ce programme augmentera le nombre des laboratoires sous tutelle du ministère l'Industrie de 60 à 80 à l'horizon 2009, permettant d'effectuer 2800 analyses et essais contre 2200 actuellement. Seulement une trentaine de laboratoires accrédités dont les résultats sont reconnus à l'échelle internationale et européenne. Des témoignages des représentants des entreprises, entre autres dans les domaines des industries électriques, mécaniques, et des matériaux de construction, de la navigation aérienne, des boissons gazeuses, de l'hôtellerie, de l'électricité et du gaz qui ont été certifiées, ont été présentés. Ils ont exprimé leur satisfaction quant aux résultats obtenus suite à la mise en place d'un système de qualité. Les entreprises ont pu augmenter leur rendement suite à l'amélioration de la qualité et à la satisfaction des demandes des consommateurs.