Les citoyens intoxiqués réclament réparation Les résidents à la cité Aïn El Khadra (gouvernorat de Kasserine) ont enduré une rude épreuve mardi soir. Ils ont été asphyxiés à cause du chlore émis depuis la Cellulose de Kasserine. Au total 87 citoyens se sont présentés dans le service des urgences à l'hôpital régional. Il y a eu plus de peur que de mal, car toutes les victimes ont été prises en charge. Mais elles réclament un meilleur suivi d'autant plus qu'elles souffrent encore de quelques séquelles. Située dans une zone résidentielle, la Cellulose de Kasserine représente une vraie source de pollution atmosphérique. En fait, les habitants à la cité Aïn El Khadra,-un quartier rudimentaire- ont été victimes mardi soir d'une intoxication due à l'émission du chlore. Conséquences ; " 87 citoyens ont été accueillis dans le service d'urgence de l'hôpital régional ", a-t-on appris de source informée. " Ils ont bénéficié des soins nécessaires et ont regagné leurs domiciles à 4 heures du matin ", ajoute la même source. D'ailleurs, " plusieurs moyens ont été mobilisés pour les secourir en urgence. Sapeurs pompiers, urgentistes se sont déplacés sur les lieux pour les transporter à l'hôpital ".
Les autorités Si l'affaire est classée pour les autorités de tutelle qui considèrent qu'il s'agit d'un incident bénin et sans conséquences graves, les citoyens continuent à réclamer leur droit à une meilleure prise en charge. Un bon nombre parmi eux, déclarent qu'ils ont encore des problèmes de santé notamment, au niveau de la sphère ORL. Ces derniers lancent un appel afin qu'ils soient soignés rigoureusement. Mais pourquoi un tel incident s'est-t-il produit ? Pour répondre à cette question, la direction générale de l'usine a précisé que " toutes les unités de production et essentiellement celles de chlorure de sodium et du chlore fonctionnent bien. Elles font l'objet d'un contrôle permanent de la part de la direction de la sécurité et des bureaux spécialisés ". Il importe de dire par ailleurs que l'usine transforme de temps en temps le chlore en gaz et ce pour produire l'eau de javel qui est utilisée dans une deuxième phase pour blanchir la pâte de cellulose " La Halfa ". Du fait, " cette substance est émise dans l'air mais selon les normes en la matière ", d'après les précisions de la direction générale. " Elle ne représente aucun risque aussi bien sur la santé des ouvriers que des citoyens ". Toutefois, les spécialistes dans le domaine parlent d'un déséquilibre de dosage. Cela pourrait être dû à une faute humaine ou à la défectuosité des appareils. Il s'agit même d'un problème récurrent ". Il faut dire par ailleurs que l'usine continue de polluer la nature et en évacuant ou rejetant des substances chimiques dans le Oued d'Andlou. La cellulose assure le travail un grand nombre de citoyens soit 1500 familles. Toutefois, elle représente une vraie source de danger sur la santé humaine plus particulièrement les citoyens qui habitent à proximité. Ces derniers risquent de souffrir de maladies chroniques, comme l'asthme. Sana FARHAT ---------------------------------------- Témoignages de quelques victimes Fathi, chômeur 31 ans : " Le chlore est une vraie source d'ennui " Un des victimes qui ont été asphyxiées, Fathi, un jeune chômeur âgé de 31 ans précise que vers 11 heures du soir une vague de chlore lui a coupé le souffle. Il respirait difficilement ce qui l'a poussé à se présenter dans le service d'urgence de l'hôpital régional de Kasserine. Le jeune déclare que sa maison se situe à une cinquantaine de mètres de l'usine et qu'un important nombre de voisins ont fait face au même problème. Fathi a ajouté que cette substance est émise quotidiennement et qu'elle représente une source d'ennui. " Mais un tel incident n'a jamais été produit ", témoigne-t-il.
Mohamed, père de famille : " Je souffre encore " Mohamed, père de famille est également victime d'intoxication. Ses enfants ont eu le même sort. Le père affirme qu'il souffre jusqu'à présent des séquelles, notamment au niveau de la sphère ORL. Il lance un appel afin qu'il soit pris en charge convenablement.