Les Jeux Méditerranéens ont pris fin dimanche à Pescara avec un bilan positif pour la participation tunisienne et une moisson de pas moins de 37 médailles dont 13 en or. Classée sixième, la Tunisie a devancé tous les pays de la rive sud de la Méditerranée. Il s'agit, de surcroît, de la meilleure performance réalisée par la Tunisie loin de ses bases dans l'histoire des Jeux. Dans cet même ordre d'idées, il s'agit également de la participation la plus performante de l'EN de Judo dans les annales des JM. Sur sept athlètes, notre judo a ramassé pas moins de cinq médailles (1 or, 3 argent, 1 bronze). Ainsi, Hajer Barhoumi (-52 kg) est montée sur la plus haute marche du podium pour décrocher la médaille d'or, la 2ème du genre, après celle d'Anis Lounifi obtenu lors des JM Tunis 2001. Celui-ci a réédité à Pescara la même performance mais cette fois, en tant qu'entraîneur. D'ailleurs il dut quitter la ville italienne, le sourire aux lèvres et avec le sentiment du devoir accompli, puisque les Chahnez Mbarki, Houda Miled (argent) et Nihel Cheïkhrouhou (bronze) n'ont guère démérité. Il faut dire qu'avec une meilleure concentration lors de la finale, face à son homologue française Houda Miled aurait pu obtenir la médaille d'or. Cette même remarque s'applique d'ailleurs sur Anis Chadly (+ 100 kg) qui a été handicapé par la hantise de l'échec, en finale, contre le champion du monde français Teddy Reiner. Tout s'est joué dans le mental, car l'athlète français n'est pas supérieur à Anis Chadly. Tout compte fait, cette moisson de médailles qui demeure historique pour le judo tunisien, est en réalité, le fruit d'une stratégie méthodiquement mise en place par la Fédération tunisienne de judo, avec un plan de travail suivi à la lettre qui englobe des tournois et des stages effectués durant toute l'année. En revanche, il serait incensé de faire la fine bouche sur la menace qui pèse sur l'avenir de cette discipline sportive. Il serait en effet très risqué de se contenter uniquement du travail effectué par la FTJ et aussi par sa direction technique pour prétendre à un avenir prospère de notre Judo. Désormais, la balle est dans le camp des clubs, qui tardent à apporter leur contribution dans l'essor de cette discipline. Est-il normal qu'un club aussi huppé que le Club Africain n'a pas de section de judo ou l'Espérance qui n'a pas une salle réservée à ses judokas? De tout temps, les sports individuels continuent d'être un motif de fierté pour le sport national. Or, le paradoxe, c'est qu'il ne bénéficie que des miettes par rapport aux sports collectifs dont les résultats sont bien inférieurs et en deça des attentes. En bref, nous appelons à une prise de conscience des responsables des clubs pour accorder l'intérêt requis aux sports de combat et aux autres sports individuels. A titre d'exemple l'Espérance a remporté le titre en judo, en lutte et en boxe. Mais avec quel budget et dans quelles conditions???