Le Temps-Agences - Les adversaires démocrates du président Bush ont obtenu des résultats mitigés pour imposer un calendrier de retrait militaire d'Irak, rejeté par la Maison Blanche, avec une réussite à la Chambre des représentants et un échec au moins provisoire au Sénat. Une commission budgétaire de la Chambre a voté en faveur du retrait des troupes de combat au plus tard en 2008, dans le cadre d'un collectif budgétaire finançant les opérations militaires en Irak et en Afghanistan pour l'année en cours. Le texte, dont l'état-major démocrate espère qu'il permettra de rassembler ses élus partagés entre le souhait de mettre fin à la guerre au plus vite et la crainte de passer pour des "colombes" irresponsables, doit être examiné en séance plénière la semaine prochaine. Il devrait dans la foulée être examiné au Sénat, fin mars. De son côté, la majorité démocrate du Sénat a mis aux voix, en vain, un texte appelant au retrait de la plupart des troupes de combat d'ici à mars 2008. Cette proposition a été rejetée sans surprise, par 50 voix contre 48. "Aujourd'hui, le Sénat des Etats-Unis a sagement rejeté la résolution qui aurait établi un calendrier artificiel pour notre mission en Irak", a déclaré le président George W. Bush qui a décrit cette proposition des démocrates, comme une trahison envers les troupes déployées dans ce pays. Les pouvoirs réservés à l'opposition à la Chambre haute du Congrès font qu'il sera toujours très difficile pour les démocrates d'imposer leurs vues. L'état-major républicain, resté fidèle au président Bush, avait ainsi été en mesure, depuis le début février, de faire obstruction au débat sur l'Irak, jusqu'à cette semaine. Les démocrates de leur côté ont fait voter à la quasi unanimité un texte exprimant le soutien du Congrès aux troupes. Il "rappelle à tout le monde que nous soutenons nos militaires non seulement sur le champ de bataille, mais aussi quand ils rentrent à la maison", a dit la sénatrice démocrate Patty Murray, en allusion au scandale provoqué par la révélation des conditions désastreuses. Sur le terrain Le général David Petraeus, commandant des forces américaines en Irak, cherche à obtenir l'envoi de 2.500 à 3.000 militaires supplémentaires pour participer aux efforts de stabilisation du pays, rapporte le Boston Globe. Le quotidien, qui cite des responsables du Pentagone, précise que Petraeus, qui n'a pas encore rendu publique sa requête, souhaite obtenir une unité de combat de l'aviation qui comprendrait en outre des dizaines d'hélicoptères. Ces renforts sont attendus dans la province d'Anbar en mai, selon le Boston Globe. Toutefois un soldat américain a été tué avant-hier par une explosion et un autre blessé alors qu'ils menaient des opérations de combat à Salahuddin, province à majorité sunnite au nord-ouest de Bagdad, a annoncé l'armée américaine hier. Un Marine est également mort dans un incident non lié à des combats, dans la province d'Anbar, fief de l'insurrection sunnite à l'ouest de Bagdad. Une enquête a été ouverte sur cet incident.