Son émission a été décidée pour le 7 novembre 2008 et c'est demain que le billet de 50 dinars sera mis en circulation dans toutes les banques de Tunisie. La date du 25 juillet qui commémore la fête de la République est également significative pour la BCT : l'émission du nouveau billet consacre à sa manière la souveraineté de la Tunisie. A cette occasion et pour fêter doublement l'événement, toutes les agences bancaires du pays seront ouvertes aujourd'hui. mise en circulation du billet de 50 dinars est par ailleurs un prélude au retrait de celui de 30 dinars qui restera néanmoins opérationnel pour quelque 4 ou 5 autres années. Mais une chose est certaine concernant le billet de 30 dinars, la BCT n'en imprimera plus la moindre coupure et les billets qui continueront de s'échanger font partie du stock en réserve. Une fois ce stock épuisé, le billet disparaîtra définitivement. Mais d'autres questions méritent réponse concernant le billet de 50 dinars : Pourquoi l'avoir émis ? Pourquoi l'a-t-il été dans ce contexte actuel précis ? Et comment expliquer la forme, les dimensions, les couleurs et représentations sous lesquelles se présente le dernier-né de la BCT. C'est à ces questions et à d'autres relatives à l'événement que MM.Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque Centrale et Habib Maalej,Directeur général de la Caisse Générale ont tenté de répondre au cours d'une conférence de presse tenue hier matin au siège de la BCT et à laquelle furent invités tous les médias tunisiens et étrangers représentés sur notre sol. Auparavant, les journalistes firent le tour du Musée de la monnaie, situé au rez-de-chaussée du bâtiment annexe de la BCT et assistèrent à l'insertion du spécimen du nouveau billet dans la collection des autres monnaies, estampilles, médailles et billets émis par la Banque Centrale depuis sa création.
Plus opérationnel Pourquoi donc ce nouveau billet ? C'est, répond Taoufik Baccar, parce que plusieurs grandes opérations économiques et commerciales appellent la création de cette monnaie de valeur plus importante. La plupart des pays développés avec lesquels nous traitons ont eux aussi des billets de cette envergure ou de valeur supérieure. D'autre part, l'échange de ce billet s'impose à l'occasion des grandes récoltes agricoles (grandes cultures, huile d'olives, dattes etc), des fêtes traditionnelles importantes en particulier l'Aïd el Kébir qui occasionne au sein des ménages un volume considérable de dépenses, des grands achats effectués dans les super et hypermarchés et qui se font mieux à l'aide de coupures conséquentes. Le nouveau billet est de surcroît plus pratique que celui de 30 dinars dans la mesure où les opérations de division sont plus faciles avec un billet de 50. C'est enfin un billet qui coûtera moins cher à l'Etat : les 24 millions de billets déjà imprimés sont revenus à 2, 780 millions de dinars seulement. Si la BCT avait imprimé des billets de 20 et de 10 dinars à la place, cela lui aurait coûté la bagatelle de 7 millions de dinars tunisiens !
Pour suivre l'essor des échanges Pourquoi la mise en circulation est-elle effectuée maintenant ? Il faut savoir que le volume de nos échanges a beaucoup évolué, d'où ce besoin d'une monnaie qui puisse suivre cet essor remarquable. Pour ce qui est de la fréquence à laquelle la BCT a jusqu'à présent émis tous ses nouveaux billets, elle est de 13 ans, mais cette régularité n'a jamais été préméditée. C'est, assure M.Taoufik Baccar, une pure coïncidence. Quant à ironiser sur le nombre réduit de billets de 50 que les petits salariés recevraient à l'avenir, il importe là aussi de savoir que la courbe des salaires et celle des nouvelles émissions bancaires ont toujours évolué simultanément et ce n'est pas le billet de 50 qui changera quelque chose à ces deux courbes. « Nous voulons enfin, ajoute le gouverneur de la BCT, lutter contre la thésaurisation et inciter les citoyens à épargner ».
D'excellente qualité Voici à présent les principales caractéristiques du nouveau billet : dimensions 167 mm x 82 mm ; couleurs utilisées : vert, violet et bleu ; sur le recto, le portrait d'Ibn Rachiq est imprimé en taille douce ainsi que le texte en arabe « Banque centrale de Tunisie », la valeur du billet en toutes lettres, une vue La Cité de la culture de Tunis, le nombre 50 dans les coins supérieurs droit et gauche du billet et enfin 5 petits cercles pleins placés verticalement pour les mal-voyants, facilement reconnaissables au toucher. Sont imprimés en offset, le numéro de série et le numéro d'ordre du billet ainsi que les signatures du Gouverneur de la BCT et du vice gouverneur auxquelles il faudrait ajouter la valeur nominale du billet en arabe et en toutes lettres, le numéro de série et le numéro d'ordre du billet. A gauche, on y relève aussi la date d'émission en arabe (7 novembre 2008). Au verso, on lit plusieurs autres éléments dont le texte en français « Banque Centrale de Tunisie », une vue de l'aéroport d'Enfidha et une autre qui représente le pont de Radès inauguré récemment. On y a dessiné également des formes de style arabo-islamique et des motifs elliptiques de différentes couleurs. Rien à voir avec la santé de notre économie Concernant les signes de sécurité, ils sont visibles entres autres au niveau de la filigrane, de la bande holographique, de l'encre à couleur changeante, de l'image latente, du fil de sécurité à fenêtres, du couchage iridescent et des micro-lettres. Le billet de 50 dinars a été imprimé en France ; sa bande holographique est due à un process allemand ; quant au papier, c'est une cotonnade suisse d'un grammage particulier. Son émission ne doit par ailleurs pas être interprétée comme l'indicateur d'une quelconque récession économique. Elle obéit tout simplement à une cyclicité tout à fait compréhensible sans aucune signification économique particulière.