. Des centaines de personnes intoxiquées Le Temps-Agences - Deux policiers ont été tués et environ 350 personnes ont été intoxiquées dans trois attentats suicide au chlore commis dans la province d'al-Anbar, principal foyer de l'insurrection sunnite dans l'ouest du pays, a annoncé samedi l'armée américaine. Parallèlement, le Premier ministre australien John Howard a effectué une visite surprise en Irak. Trois camions conduits par des kamikazes transportant des bombes au chlore ont explosé vendredi près de Falloujah et de Ramadi, les deux principales villes de la province d'al-Anbar, tuant deux policiers, selon l'armée américaine. La télévision publique irakienne a fait état de six morts. "Environ 350 civils irakiens et six soldats de la coalition ont été soignés pour exposition au chlore après que deux kamikaze ont fait exploser leur camions poubelles à deux endroits différents, au sud de Falloujah. Un soldat et un civil ont été blessés dans une attaque de moindre envergure au nord-est de Ramadi", précise l'armée américaine. A Falloujah, les victimes "ont montré des symptômes d'exposition au chlore (...) allant d'irritations mineures de la peau et des poumons à des vomissements", selon la même source. Ces trois attaques portent à cinq le nombre d'attentats au chlore commis dans la province d'Al-Anbar depuis le 28 janvier. Deux autres attentats au chlore ont également été recensés à Bagdad. Le directeur des opérations du ministère de l'Intérieur, le général Abdel Karim Khalaf, a estimé qu'il pouvait s'agir d'une tentative de revanche des insurgés après des succès récents du gouvernement dans sa lutte contre la rébellion. Les rebelles ont récemment modifié leur stratégie, utilisant des bombes au chlore ou frappant à la périphérie des villes plutôt que dans les centres urbains contrôlés par les Américains et les forces de l'ordre irakiennes. Au moins dix personnes ont été tuées dans d'autres violences samedi à travers le pays. L'armée américaine a également annoncé l'arrestation de 18 personnes liées à Al-Qaïda, lors d'opérations à Balad, au nord de Bagdad et à Falloujah. De son côté, le Premier ministre australien John Howard, en visite à Bagdad, a assuré samedi son homologue irakien Nouri al-Maliki que l'Australie resterait en Irak jusqu'à ce que les Irakiens soient capables d'assumer leur sécurité. "Il y a des progrès (dans la sécurité) mais nous continuons à espérer que les Australiens restent jusqu'à ce que nous ayons complètement battu les terroristes", a affirmé pour sa part M. Maliki qui a réitéré son refus de "fixer un calendrier" de retrait des troupes étrangères en Irak. L'Australie avait participé à l'intervention militaire en l'Irak en 2003 et maintient encore environ 1.450 soldats, principalement dans le sud du pays. A New York, le vice-président irakien Adel Abdul Mahdi a présenté un plan quinquennal ambitieux pour faire renaître l'économie irakienne et a appelé la communauté internationale à y répondre par des engagements d'aide et d'effacement de la dette. M. Mahdi, qui s'exprimait lors d'une réunion sur le Contrat international d'objectifs pour l'Irak (ICI), lancé en juillet sous l'égide des Nations unies et avec le soutien de la Banque mondiale, a reçu l'appui du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. "Les défis sont immenses et nous ne pouvons laisser l'Irak faire face seul à ces défis" a affirmé M. Ban.