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Le courage de le dire; le courage de l'assumer
Dossier: Toxicomanie
Publié dans Le Temps le 19 - 03 - 2007

Le Centre de l'Espoir de Jebel-Oust (près de Zaghouan) prend en charge les toxicomanes qui veulent être soignés. Il leur assure la confidentialité ... Mais l'une des conséquences de la toxicomanie fait figure d'épouvantail : le SIDA!
TOLERANCE ZERO...C'est la devise appliquée au pays à l'égard des consommateurs et des trafiquants de drogue depuis la loi de 1969. Mais ces dernières années, l'épidémie du SIDA est venue tout chambouler. Des médecins et des avocats sont même en train de se demander s'il ne faudrait pas revoir les législations.
« Le phénomène du sida nous force à nous remettre en question. On ne peut plus seulement condamner les consommateurs de drogues, mais il faut aussi voir à prévenir et à favoriser les soins pour limiter les risques de la maladie », lance d'emblée le Dr. Jouda Ben Abid, présidente de l'association ATIOS qui lutte pour la prévention du Sida et des MST. C'est pourquoi, de plus en plus de personnes dans le milieu médical et juridique se demandent si la loi de 1969 ne devrait pas être assouplie. Le but n'est pas de banaliser ni de décriminaliser la consommation et la revente de stupéfiants, mais plutôt d'avoir des législations adaptées aux réalités d'aujourd'hui. Les lois devraient tenir compte de l'importance de réduire les risques de maladie comme le SIDA et les hépatites.

« Avant, on pouvait arrêter les consommateurs de drogue, les mettre en prison et les soigner. Maintenant, on doit aussi penser à protéger la personne et son entourage pour éviter les contaminations », rapporte Dr. Ben Abid. Par conséquent, les spécialistes du monde entier sont en train de revoir les concepts et le niveau de dangerosité de l'utilisation de stupéfiants. La modification des lois devra toutefois se faire en fonction de la connaissance scientifique des problèmes liés à la toxicomanie. La répression totale de l'usage et du trafic de stupéfiants n'a peut-être plus sa place dans le contexte actuel.

D'ici là, des mesures ont tout de même été mises pour protéger les personnes qui ont des problèmes de consommation de drogue. La Commission de la toxicomanie peut leur offrir une certaine protection. Les personnes qui ne sont pas recherchées ni arrêtées n'ont qu'à faire une demande auprès de la Commission afin d'obtenir des soins. Il suffit de présenter un certificat médical, de faire une demande personnelle et d'avoir le soutien d'un membre de la famille. Lorsque cette demande est faite auprès de la Commission, la personne s'assure de ne pas être poursuivie par la justice. Elle peut alors suivre une cure de désintoxication ou une thérapie sans crainte de représailles.

Ce service offert a le mérite d'aider les toxicomanes à s'en sortir. Comme la consommation de drogue est passible automatiquement d'une peine de prison, il est encore très tabou de parler des problèmes de drogue. « Les gens qui veulent être pris en charge devraient tous passer par la Commission. C'est mieux pour eux parce qu'ils sont protégés face à la loi. C'est vrai que c'est une contrainte, mais c'est la meilleure chose. En cas de rechute, les personnes ne seront pas dans le pétrin si la Commission est au courant », souligne madame Ben Abid.

Avec cette protection, le service de l'Espoir du Complexe sanitaire Jebel Oust est en mesure d'aider les personnes qui souffrent de problèmes de toxicomanie. Des services médicaux et psychologiques leur sont offerts. Elles peuvent consulter aisément en toute confidentialité ou encore être prise en charge. C'est le seul centre où une vingtaine de lits sont disponibles pour toute personne qui cherche à suivre une cure de désintoxication.

M. L.


Donner une deuxième chance aux détenus toxicomanes
Donner une deuxième chance aux détenus toxicomanes. Voilà toute une mission que relève quotidiennement l'équipe du service de l'Espoir du complexe sanitaire de Jebel-Oust, à une trentaine de kilomètres de Tunis, non loin de Zaghouan. Là-bas, une vingtaine de détenus ont la chance d'être soignés pour lutter contre leur dépendance à la drogue. Ils ont droit à une thérapie à la fois médicale et humaine.

La vie au complexe sanitaire de Jebel-Oust ne ressemble d'abord en rien à la vie de prison. Oubliez l'image des murs ternes, des portes de cellules qui claquent et des sirènes d'alarme. Au centre de l'Espoir, les détenus vivent plutôt dans deux petits bungalows entourés de jardins et d'arbres fleuris. Les oiseaux chantent et les chats s'y promènent allègrement. C'est calme, paisible et ressourçant. On dirait une sorte de havre de paix. Un environnement tout à fait propice pour suivre une cure de désintoxication.

Toxicomanie : une maladie sérieuse
Le centre accueille d'ailleurs, tous les mois, une vingtaine de jeunes hommes condamnés, pour la première fois, pour « usage de drogue ». La majorité d'entre eux ont écopé d'une peine de prison d'un an. Au cours de leur incarcération, ces détenus ont donc la possibilité de suivre une thérapie pour les aider à lutter contre leur dépendance à la drogue. Ils doivent tout simplement en faire la demande. Personne n'y est forcé. « Nos patients viennent habituellement sur une base volontaire. Mais quand ils arrivent, ils ne sont pas pour autant convaincus qu'ils sont malades. Pour eux, consommer de la drogue n'était qu'un plaisir », souligne Dr. Jouda Ben Abid, le chef du service de l'Espoir. « La toxicomanie est pourtant une réelle maladie qui touche les gens vulnérables. Et la gravité de cette maladie n'est pas nécessairement liée à la gravité des produits », précise-t-elle.

La plupart des patients du centre sont, entre autres, surtout dépendants au cannabis, au hashich ou aux médicaments. Des drogues considérées « douces » par rapport à l'héroïne, le crack ou la cocaïne. N'en demeure pas moins que ces drogues sont illégales, nocives et qu'elles peuvent causer d'importants ravages. « C'est sûr que les consommateurs de cannabis n'ont pas besoin d'un sevrage physique comme c'est le cas pour les héroïnomanes. Mais ils peuvent avoir des problèmes d'insomnie, une perte d'appétit ou encore des troubles intellectuels », mentionne le Dr. Ben Abid qui est aussi professeur agrégée en psychiatrie. « Nous devons ainsi leur donner des traitements et leur faire suivre des thérapies en fonction de leurs symptômes. Au centre, on essaie aussi surtout de leur donner une hygiène de vie », ajoute-t-elle.

Des soins et des activités essentiels
Pendant au moins quatre semaines, les détenus du Centre ont ainsi la chance d'être logés, nourris et suivis par une équipe médicale des plus aguerrie. Deux médecins veillent à soigner les maladies liées à leur consommation de drogue comme les déficits du système immunitaire, les inflammations ou les MST. Un psychologue et un travailleur social évaluent également leur état mental et leurs troubles psychologiques. Des infirmiers sont aussi sur place pour donner les soins quotidiens. Deux éducatrices sont, quant à elles, chargées d'organiser des ateliers de création et d'expression. Deux fois par jour, les détenus sont donc obligés d'assister à ces ateliers où ils font en quelque sorte du bricolage ! Cela peut paraître enfantin, mais il s'agit d'une bonne méthode pour les aider à reprendre confiance en eux et à laisser aller leur imagination. Les détenus sont emmenés à fabriquer des affiches publicitaires, des tableaux de peinture ou encore des meubles. Point de vue médical, ces travaux manuels les aident à améliorer leur concentration, à les rendre plus autonomes et responsables. « La plupart du temps, c'est le psychologue qui me dit qu'un détenu a de la difficulté à se concentrer, alors je lui donne une mosaïque où il doit être attentif et minutieux. S'il est plutôt instable, je lui fais faire des dessins », explique Olfa Redissi, l'une des éducatrices du centre. « Au début, ils ont souvent de la difficulté à rester 15 minutes sur leur chaise, mais après plusieurs séances, ils peuvent être plus d'une heure à le faire », poursuit-elle.

Au cours de ces ateliers, les détenus ont aussi la possibilité de discuter de toutes sortes de sujets qui les préoccupent. Il est parfois question de leur consommation de drogue, mais aussi de l'amour, l'amitié et la famille. Le but est simplement de les inciter à extérioriser leurs sentiments et leurs réflexions. Et tous les moyens sont bons pour y parvenir. On organise parfois des parties de foot, on leur fait lire des romans ou encore, on monte une pièce de théâtre. À la fin de leur séjour, on leur fait aussi écrire leur expérience pour qu'ils prennent conscience du cheminement qu'ils ont parcouru. Il faut dire que la plupart des détenus ont aussi connu des problèmes sociaux comme le chômage, l'alcoolisme, la violence et la pauvreté. Par le fait même, il s'agit d'une occasion pour faire le point sur leur vie et de penser à l'avenir.

Des témoignages saisissants
Comme il a été évidemment interdit de parler aux détenus, il a toutefois été possible d'avoir accès à quelques-uns de leurs écrits. Ces témoignages sont fort révélateurs sur leurs états d'âme, l'impact de leur incarcération et les efforts qu'ils ont faits pour régler leur problème de toxicomanie. L'un d'entre eux écrit : « Je me rends compte, aujourd'hui, que c'est complètement fou de fumer du cannabis. On est dans un monde parallèle. Il a fallu l'emprisonnement pour que je m'en rende compte. Je commence à réaliser mon absurdité. La vie sans drogue est juteuse et pleine. Par l'intermédiaire de ce centre, qui est à mes yeux la solution du problème et non l'incarcération, pour pouvoir dire non à la drogue. » Un autre raconte plutôt : « Je suis arrivé en fin d'incarcération, après une période carcérale très tumultueuse. Mon arrivée dans ce centre m'a permis de retrouver et de réaffirmer cette personnalité perdue. Je pense que le passage à Jebel-Oust est indispensable et incontournable pour bénéficier de l'aide psychologique et sociale nécessaire à la réinsertion dans la vie active. »

Après leur passage au centre, les détenus doivent, tout de même, retourner en prison pour finir de purger leur peine. Quelques-uns ont l'opportunité de poursuivre des ateliers de menuiserie, de maroquinerie ou encore d'informatique, dans certaines institutions. Cependant, le centre ne fait pas de suivi direct avec les patients. Difficile alors d'évaluer le taux de réussite des cures de désintoxication et des thérapies. Une fois libres, les détenus doivent eux-mêmes trouver les moyens de réintégrer la société. Aucun organisme ne les prend en charge. Les portes du centre Jebel-Oust demeurent heureusement ouvertes s'ils ont besoin d'aide. Car le taux de récidive n'est certes pas important. Les risques de récidive, si ....

M. L.

Attention danger: Le SUBUTEX ....

Un traitement préventif détourné en drogue !
Une nouvelle drogue circule depuis quelque temps en Tunisie : le SUBUTEX. Ce médicament est aussi dangereux que l'héroïne et même plus, s'il est mal utilisé. Les médecins sont très inquiets. Les ravages qu'il cause peuvent être irréversibles.

Le SUBUTEX est un médicament qui est connu depuis longtemps. Dans les pays occidentaux, les médecins le prescrivent pour aider les toxicomanes à arrêter l'usage d'intraveineuse. Il s'agit en quelque sorte d'un substitut à l'héroïne. Lorsqu'il est bien utilisé, ce médicament permet aux héroïnomanes d'arrêter de se piquer. Le problème, c'est que le SUBUTEX est maintenant utilisé comme drogue. Des charlatans l'ont modifié en ajoutant des produits plus toxiques. Et le pire, c'est que des toxicomanes le dissolvent maintenant dans l'eau pour se l'injecter. « Le SUBUTEX qui servait comme traitement préventif est devenu une drogue intraveineuse. Son utilisation est très risquée puisqu'elle bouche les vaisseaux sanguins, donne des infections et surtout, elle ne protège pas du sida et des hépatites », explique le Dr. Jouda Ben Abid.

Tout ce qu'on sait pour le moment, c'est que le SUBUTEX a fait son entrée en Tunisie. Des médecins ont été mis au courant de sa « nouvelle » utilisation par des patients. C'est pour cette raison qu'ils tirent la sonnette d'alarme. « Quand il s'agit de drogue, il ne faut jamais attendre pour prévenir », tient à dire le Dr. Ben Abid. Il est toutefois difficile de savoir dans quelle mesure le SUBUTEX est consommé au pays. Comme toutes les autres drogues, ce médicament peut-être importé des pays européens, maghrébins ou africains. Il peut se retrouver dans les boîtes de nuit, là où il y a du tourisme ou des échanges avec l'étranger. C'est aussi souvent dans ces milieux où l'on peut retrouver de la cocaïne, de l'extasy ou des drogues hallucinogènes. Quoi qu'il en soit, l'utilisation de ces drogues est plutôt limitée au pays. Seuls les richards peuvent habituellement s'en procurer. La raison est simple : elles sont très dispendieuses.

Le cannabis, le hashish et les médicaments demeurent les drogues les plus consommées dans le pays. Et comme partout sur la planète, le fléau touche principalement les jeunes tunisiens à la recherche de sensations, d'expériences et d'affirmations. Même les jeunes tunisiennes n'y échappent pas. « Mais ce ne sont pas tous les jeunes qui deviennent dépendants à la drogue », tient à rassurer Dr. Ben Abid. « La toxicomanie c'est un individu, un produit et un environnement. On sait maintenant que les personnes qui deviennent dépendantes sont accrochées à un souvenir qui s'inscrit dans leur mémoire. Elles sont alors à la recherche de ce souvenir qu'il soit bon ou mauvais », explique-t-elle.

Il n'en demeure pas moins, que les parents doivent demeurer vigilants s'ils se doutent que leurs enfants consomment. Non, ce n'est peut-être pas du SUBUTEX, mais toute drogue peut créer une dépendance. « Vous savez, on peut devenir dépendant à la drogue en consommant trois comprimés par jour. Mais la consommation ne demande pas nécessairement toujours une désintoxication. », indique madame Ben Abid. « Les parents doivent donc éviter de dramatiser au début. Si leurs jeunes consomment, ils doivent saisir l'occasion pour en parler. Ils doivent être curieux, s'intéresser à eux et à leurs amis. Tout leur interdire n'est surtout pas la solution, parce que cela pourrait empirer leur cas. »


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