Le Temps-Agences - Quatre proches du chef de file des taliban pakistanais, Baitullah Mehsud, vraisemblablement tué par un drone américain au début du mois, ont été arrêtés par les talibans qui les soupçonne d'avoir collaboré avec les autorités en vue de son élimination, a-t-on appris de source proche des services de sécurité. Islamabad et Washington tiennent sa mort pour acquise. Elle serait survenue le 5 août après un tir de missile sur la maison de son beau-père, dans la zone tribale du Sud-Waristan. Les taliban nient la disparition de Mehsud, mais les Etats-Unis et le Pakistan font état d'une bataille de succession à la tête du mouvement. Soupçonnés d'avoir livré des informations à son sujet, son beau-père, Ikramuddin Mehsud, le fils et le frère de ce dernier ainsi qu'un neveu ont été placés en détention, selon un haut responsable des services de renseignement pakistanais. "Ils ont été arrêtés il y a deux jours et sont interrogés par les taliban à Sararogha", a-t-il précisé, évoquant le fief de Mehsud dans le Sud-Waristan. L'information a été confirmée par un deuxième membre des services de renseignement et par un dignitaire pachtoun local. La deuxième épouse de l'"émir" et plusieurs de ses gardes du corps ont également trouvé la mort le 5 août. Mehsud, qui souffrait de l'estomac, se trouvait sur le toit-terrasse de la maison de son beau-père en compagnie de sa femme lorsque le missile s'est abattu, peu après minuit, précisent les trois sources. Saadullah Mehsud, un frère d'Ikramuddin ayant des connaissances médicales, avait été appelé un peu plus tôt pour soigner les maux d'estomac du chef taliban. Le missile a été tiré peu après son départ, ce qui a éveillé les soupçons, selon l'un des membres des services de renseignement déjà cités. Saadullah compte parmi les suspects arrêtés. Egalement soupçonné, le chauffeur de Mehsud, nommé Mohammad Qassim, a par ailleurs été exécuté peu après sa mort, a précisé le dignitaire tribal. Nombreux sont ceux qui ont connu le même sort depuis que l'armée américaine multiplie les tirs de missiles à l'aide d'avions sans pilote dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan. Hafiz Gul Bahadur, chef militaire de la milice islamiste au Nord-Waziristan, a par ailleurs annoncé un cessez-le-feu à l'occasion du ramadan qui débute aujourd'hui au Pakistan. Ses hommes opèrent essentiellement en Afghanistan, mais seize militaires pakistanais ont trouvé la mort dans une de leurs embuscades, en juin.