L'Equipe nationale de Judo vient de rentrer de Rotterdam (Hollande) après avoir participé aux Championnats du monde. Une compétition de haut niveau vu la concurrence du Gotha mondial en matière de Judo. Or, malgré cette rude concurrence, la Tunisie est parvenue à tirer son épingle du jeu, en obtenant une médaille de bronze par le biais de Houda Miled, alors que des pays huppés et traditionnellement connus dans cette discipline sont rentrés bredouille. Le mérite des Tunisiens est d'autant plus appréciable que l'effectif n'a compris qu'un seul judocas garçon, Anis Chadly et cinq filles : Hajer Barhoumi, Chahnez Mbarki, Nihel Cheikhrouhou, Amani Khalfaoui et Houda Miled. Un nombre bien réduit par rapport à d'autres pays représentés par un effectif de loin beaucoup plus étoffé. En vérité, il ne faut pas s'étonner des excellents résultats enregistrés par le judo tunisien, dans la mesure où il ne cesse de nous procurer des satisfactions. La médaille remportée par Houda Miled est en effet la 7ème mondiale dans le prestigieux palmarès du judo national. Le coup d'envoi, à titre de rappel, a été donné par Anis Lounifi en 2001 à Munich et 2003 à Lusaka, avant d'être promu, aujourd'hui, entraîneur de la sélection féminine, sans oublier Ahlem Azzabi et Yousra Zribi en 2002 à Jeju, Mohamed Bouguerra en 2004 à Budapest. Ceci sur le plan mondial, que dire alors des autres manifestations de moindre envergure où les Tunisiens sont restés en étroite relation avec le podium. En comparaison avec d'autres disciplines sportives qui jouissent des moyens financiers énormes, on peut dire que les résultats de notre judo ont dépassé les espérances. Et ce n'est pas du simple hasard. Car, le mérite revient essentiellement à la Fédération chapeauté par un fin connaisseur en la matière, en l'occurrence M. Hédi Mhirsi "un vieux de la vieille", comme le dit un dicton. Car, les clubs, sincèrement, tardent à mettre la main à la pâte pour apporter leur contribution à l'essor de cette discipline sportive. Allusion faite aux grands clubs qui n'ont même pas de salle réservée à la pratique de ce sport. Inadmissible, inexcusable ! C'est un problème qui doit être résolu dans les plus brefs délais. C'est une question de volonté, avant tout. Revenons, donc, aux Mondiaux de Rotterdam dont "le bilan est certes positif, mais ceci ne doit pas nous enivrer et nous entraîner à dormir sur nos lauriers, car, la performance et l'excellence sont devenues des exigences quotidiennes" a noté M. Hédi Mhirsi dans une rencontre au lendemain du retour de la délégation tunisienne de Rotterdam et le président de la FTJ tout en affichant mine radieuse d'enchaîner. "Je tiens d'abord à saluer le comportement des filles durant ce mondial. Je crois qu'avec cette prestigieuse médaille, l'objectif est atteint, elle est venue pour nous rassurer davantage qu'on est sur le droit chemin. Cette belle récompense aura l'effet de donner, incontestablement, encore de l'élan au judo tunisien pour qu'il réponde constamment à l'attente. Et puis, on vient de vérifier encore une fois, que les consécrations sont résultantes uniquement du travail, il n'y a que le travail qui mène à l'excellence. Avec sa médaille, Houda Miled s'est acquittée de sa tâche, Hajer Barhoumi n'était pas prête peut être, sur le plan physique. Chahnez Mbareki a fait une belle entrée en matière avant de s'incliner au 2ème combat, alors que Nihel Cheikhrouhou a été battue par une Cubaine, une rivale dont l'expérience a finalement prévalu. La seule déception, c'est Anis Chadly. Pourtant, il a tout pour réaliser des exploits. Tout compte fait, on est très content de rivaliser avec les meilleures. Et puis notre classement nous autorise à éprouver de la fierté, sachant que l'équipe tunisienne féminine est classée 14ème sur 97 pays alors qu'au classement général on est 23ème mondial sur 97 pays également". Avant de conclure M. Hédi Mhirsi a tenu à dévoiler un autre motif de fierté. "Un honneur pour le sport national de voir Anis Lounifi élu dans la 1ère commission des athlètes au sein de la Fédération Internationale de Judo, et ce, sur proposition de la Fédération tunisienne. N'est-il pas l'unique champion arabe et africain qui a décroché le titre mondial". C'est la cerise sur le gâteau. Signalons enfin que pour les pays et africains, seule l'Egypte a remporté deux médailles de bronze avec cinq représentants garçons, alors que les autres n'ont rien remporté comme beaucoup d'autres pays de la rive Nord de la Méditerranée. Ceci pour affirmer qu'une médaille mondiale est loin d'être une mince affaire!!!