Le partenariat Tuniso-français a toujours servi de bons rapports économiques entre les différents opérateurs des deux pays. Promouvoir une coopération bilatérale joignant la Tunisie et la France s'établit, en fait, au travers de diverses modalités. Récemment, la France a accordé, par l'intermédiaire de l'AFD (Agence Française de Développement), une ligne de crédit pour la maîtrise de l'énergie d'une valeur de 40 millions d'euros, soit environ 73 millions de dinars. Cette ligne de crédit, à taux bonifié, est destinée au cofinancement des projets en matière d'efficacité énergétique et d'énergies renouvelables. Elle vise à réduire de 20% la demande d'énergie primaire à l'horizon 2016. A la suite du lancement de cette ligne de crédit, l'UTICA (Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat), et l'Ambassade de France en Tunisie ont organisé hier une journée d'information sur le partenariat Tuniso-français au service de l'entreprise : instruments financiers, accompagnement et circulation des compétences. Cet événement permet aux différents acteurs économiques en Tunisie, la prise de connaissance des dispositifs français et tunisiens d'appui aux unités de production. Le Service Economique de l'Ambassade de France, le Groupe AFD-Proparco et la Banque Centrale de Tunisie, l'Office Français de l'Immigration et l'Intégration (OFII), l'Agence Nationale pour l'Emploi et le Travail Indépendant (ANETI), Ubifrance et le Cepex ont présenté l'ensemble des dispositifs en question. Ont pris part à cet événement, notamment, M. Taoufik Baccar Gouverneur de la BCT, M. Hédi Djilani, Président du Patronat et M. Serge Degallaix, l'ambassadeur de France. M. Taoufik Baccar a affirmé que : « l'un des effets majeurs de la crise actuelle a été le tarissement des sources de financement de marché et le renchérissement de leurs conditions, et ce en dépit des efforts déployés par les pouvoirs publics, les autorités monétaires et les institutions financières internationales pour rétablir la confiance dans les marchés, à travers l'assouplissement des politiques monétaires, l'injection de masses considérables de liquidités et le soutien aux institutions bancaires les plus touchées par la crise. » Et d'ajouter : « ces efforts malgré les signes d'amélioration de la conjoncture internationale semblent devoir se poursuivre dans la mesure où la crise a affecté l'entreprise partout dans le monde tant en raison de la baisse drastique de la demande interne et externe que du renchérissement des conditions de financement. » en rappelant que malgré la conjoncture internationale difficile, la France demeure le premier partenaire commercial, le premier investisseur étranger ainsi que le premier bailleur de fonds de la Tunisie. Chose qui a été étayée par les propos de M. Hédi Djilani, précisant : « la France est le premier bailleur de fonds de la Tunisie, elle apporte son soutien financier à travers une panoplie d'instruments mis à la disposition du secteur public et privé.» Tremplin pour la croissance En effet, la coopération Tuniso-française constitue un véritable tremplin pour la croissance et le développement des opérateurs économiques tunisiens. La mise à disposition d'une ligne de crédit pour l'achat de produits et de services moyennant un taux d'intérêt avantageux en est une bonne illustration. Les entreprises tunisiennes pourront donc jouir de moyens de financement autres que ceux offerts par les banques de la place. Ainsi, le choix se multiplie-t-il et se diversifie-t-il au profit des acteurs économiques installés en Tunisie confortant par ricochet les rapports entre les entreprises des deux pays. Par ailleurs, l'emploi a de même été au centre d'intérêt de la journée d'information. « Accroître les possibilités d'emploi, non seulement en Tunisie mais aussi à l'étranger permet de limiter l'émigration clandestine et de faciliter la circulation professionnelle des jeunes cadres. La création d'emploi est un devoir national.» Dixit M. Hédi Djilani. En fait, il a de même été question de la fuite de cerveaux à l'étranger. Le président du Patronat appelle à envoyer davantage de compétences tunisiennes à l'étranger en vue de promouvoir une meilleure image des ressources humaines du pays et de profiter de l'expérience et des connaissances qu'ils peuvent acquérir au sein des entreprises étrangères. De ce fait, à leur retour, les cadres tunisiens pourront faire bénéficier ceux résidents en Tunisie de leur savoir faire développé. Cela étant, une fuite de cerveaux causerait quoiqu'il en soit une perte, voire un manque à gagner à la Tunisie. Car souvent les entreprises étrangères profitent au maximum des compétences tunisiennes et quand bien même elles les laisseraient retourner dans leur pays d'origine, le savoir faire acquis deviendrait dés lors dépassé ou inadéquat. M. Hédi Djilani ajoute : « nous souhaitons que nos jeunes tunisiens diplômés soient utiles et utilisables dans notre pays ; et que s'il y a émigration autant qu'elle soit de qualité mais qu'il ne faut pas tomber dans le piège que tout le monde craint : c'est que l'élite quitte le pays et que la classe technologique moyenne reste. Là aussi, l'échange, au même titre que le partenariat, doit être intelligent ». Aujourd'hui, la Tunisie est en passe de devenir elle-même exportatrice de savoir-faire. Pourquoi devrait-on céder nos compétences alors que nous disposons de foyers de développement de celles-ci, de surcroît avec la présence, sur nos marchés, d'entreprises étrangères dotées de procédés modernes ?