Le Temps-Agences - L'Iran, sommé de s'expliquer sur l'existence d'un second site d'enrichissement d'uranium, a assuré hier que celui-ci serait placé sous la supervision de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avec laquelle il fixera une date d'inspection. La révélation vendredi de l'existence de ce site situé à une centaine de km de Téhéran a accentué la pression internationale sur l'Iran, menacé de nouvelles sanctions à cause de son programme nucléaire controversé, à quelques jours d'une réunion le 1er octobre à Genève avec les six grandes puissances. "Le nouveau site sera placé sous la supervision de l'AIEA et nous allons y enrichir de l'uranium à un maximum de 5%", a déclaré le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Ali Akbar Salehi, à la télévision, semblant vouloir rassurer les inquiétudes internationales. Il a démenti tout caractère "militaire" à ce site, qui vient s'ajouter à celui de Natanz (centre), et affirmé qu'il serait "pleinement opérationnel dans environ deux ans". Plus tôt, M. Salehi a affirmé que l'Iran fixerait avec l'AIEA une date pour inspecter le site. "Le président (Mahmoud Ahmadinejad) a affirmé que nous n'avions pas de problèmes pour une inspection conformément aux règles. Nous discuterons avec l'Agence et la date de l'inspection sera annoncée ultérieurement après accord avec l'AIEA". Les Occidentaux ont sommé l'Iran de faire toute la lumière sur ses activités nucléaires à la réunion du 1er octobre avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et l'Allemagne), faute de quoi il ne pourra plus échapper à de nouvelles sanctions. La Russie, disant que les sanctions pourraient finir par devenir une option, a appelé l'Iran à donner une "preuve convaincante" de ses intentions pacifiques en matière nucléaire. La Chine a demandé à Téhéran de coopérer avec l'AIEA. M. Ahmadinejad a affirmé depuis New York que le site était "parfaitement légal" et Téhéran a dit qu'il était en conformité avec les règles de l'AIEA. Pour les Occidentaux en revanche, non seulement la construction d'une seconde usine à cet effet aurait dû être déclarée dès sa construction aux organismes internationaux, mais ses caractéristiques ne sont pas cohérentes avec une finalité civile. Le président américain Barack Obama a refusé d'écarter un recours à la force militaire contre l'Iran et a ensuite appelé Téhéran à "prouver ses intentions pacifiques". Pour le chef de la diplomatie d'Israël, Avigdor Lieberman, , les nouvelles révélations "prouvent sans le moindre doute que ce pays veut s'équiper de l'arme atomique, et nous espérons qu'une réponse sans équivoque sera donnée le 1er octobre". Parallèlement aux annonces de M. Salehi, les Gardiens de la révolution ont annoncé le début aujourd'hui de manoeuvres impliquant des tirs de missiles pour "améliorer" les capacités de dissuasion des forces armées.