Certaines affaires nous laissent perplexes devant la monstruosité des actes commis. Des énergumènes sans foi ni loi qui ne reculent devant rien pour aboutir à leur fin et gare à celui qui essaye de les en empêcher. Les principaux acteurs de ce drame, sont trois individus de la région de Chaouat. Cette petite localité située entre la ville de Jedaïda et la ville de sidi Thabet. Au cours de la soirée du 1er Mai 2008, ils se sont rencontrés au domicile de l'un d'eux. Après avoir ingurgité une bonne dose d'alcool, ils ont mis au point un plan d'action leur permettant de subtiliser le contenu du coffre de l'usine qui produit de la nourriture de bétail situé dans la localité. Vers le coup de 23H ils ont décidé de mettre leur plan en exécution. Arrivés sur les lieux, ils ont pu facilement s'introduire dans l'usine. Alors que tout allait comme prévu voilà que le gardien, qui était installé à l'intérieur d'une cabine de conduite d'un camion, leur faisait obstacle. En les voyant, il a quitté le camion et s'est dirigé en leur direction afin de leur barrer la route. Pouvait-il à lui seul leur tenir tête ? Malheureusement ce n'était pas le cas. A peine commençait-il à leur parler qu'ils l'ont roué de coups, lui ont ligoté les mains et les pieds, et devant sa grande résistance, ils l'ont étranglé à l'aide d'un tee-shirt appartenant à l'un d'eux, jusqu'à ce que mort s'en suive. Une fois assurés que la victime a quitté ce monde, ils l'ont replacé dans le camion et se sont dirigés vers le bureau qui contenait le coffre. Ils ont d'abord fracturé la porte à l'aide d'un marteau de gros calibre, ont forcé la serrure du coffre et ont fait main basse sur la somme de 7000 dinars. 5800 d en espèces et le reste en chèques. Une fois leur sale besogne accomplie ils sont rentrés chez eux comme si de rien n'était. Ils se sont donnés rendez-vous le lendemain afin de partager le butin. Le lendemain matin à l'heure d'ouverture de l'usine, un des chauffeurs, fut surpris et ahuri en découvrant le pauvre gardien , inerte, les mains et les pieds ligotés. Il a crié et fait appel aux responsables de l'usine qui, à leur tour, ont alerté la police. Les investigations des agents de l'ordre, ont permis de mettre la main en un laps de temps sur les coupables. L'enquête a duré plusieurs semaines. Après avoir essayé d'induire en erreur les enquêteurs les trois inculpés ont fini par avouer leur crime en donnant les détails des actes commis par chacun d'eux. Ils ont été traduits devant la cour criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre de leur forfait. Le président de la cour, après avoir lu l'acte d'accusation, a procédé à l'interrogatoire des trois accusés. Un seul accusé a reconnu les faits qui lui sont reprochés, les deux autres ont nié complètement leur participation au crime malgré les preuves irréfutables citées dans l'acte d'accusation et leurs déclarations devant le juge d'instruction. Les trois avocats qui se sont relayés pour défendre les accusés, ont essayé grâce à leurs brillantes plaidoiries, de disculper les accusés du crime prémédité. Chacun a essayé à sa manière de trouver des circonstances atténuantes en faveur de son client. Les arguments présentés ont été longuement discutés avec le président de la cour qui à chaque fois a intervenu pour demander soit des clarifications soit pour rappeler certains points juridiques définis dans le code pénal. Pour les avocats le crime a eu lieu certes, mais la préméditation est inexistante puisque, ils avaient projeté uniquement l'acte de vol. C'est au moment de l'exécution de leur plan que le gardien a fait apparition. Arriveront-ils à convaincre la cour ? C'est ce qu'on saura prochainement au prononcé du verdict.