Le Temps-Agences - Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Mohamed ElBaradei est arrivé hier à Téhéran dans la foulée des pourparlers de Genève, au moment où la pression monte sur l'Iran pour une plus grande coopération sur le dossier nucléaire. M. ElBaradei, qui a déjà effectué six visites en Iran depuis 2003 sans parvenir à débloquer la question du nucléaire iranien, est arrivé en milieu d'après-midi à Téhéran, où il a été accueilli par Ali Asghar Soltanieh, le représentant de l'Iran auprès de l'AIEA. Le diplomate égyptien doit avoir aujourd'hui des discussions avec le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi, a indiqué un responsable de l'OIEA sous couvert de l'anonymat. Il doit quitter l'Iran ce soir. M. ElBaradei a été invité jeudi en Iran, le jour où se tenait à Genève une rencontre, la première depuis juillet 2008, du négociateur en chef iranien Saïd Jalili avec les représentants des grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, Russie, France, Allemagne) et le diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana. Lors de ces discussions-marathon, les Iraniens ont accepté une visite "d'ici deux semaines" des inspecteurs de l'AIEA sur leur second site d'enrichissement d'uranium près de Qom (centre). L'Iran et les grandes puissances ont aussi convenu d'"intensifier" leurs négociations, dont une prochaine série est prévue avant la fin octobre. Après les discussions de Genève, le président américain Barack Obama a demandé à l'Iran de prendre des mesures "concrètes", prévenant que la patience de la communauté internationale "n'est pas illimitée". Selon des responsables américains à Genève, les avancées de Genève, si elles se concrétisent, devront permettre de faire baisser l'inquiétude, notamment au Proche-Orient, à propos du stock d'uranium enrichi que possède l'Iran. Les délégations à Genève se sont mises d'accord pour que l'Iran livre une partie de son uranium enrichi à moins de 5% à un pays tiers pour l'enrichir à 19,75% en vue de son utilisation pour son réacteur de recherche à Téhéran, sous contrôle total de l'AIEA. Selon l'accord, qui doit être finalisé lors d'une réunion le 18 octobre, le stock d'uranium faiblement enrichi doit être envoyé en Russie pour être enrichi à 20% avant d'être acheminé en France pour être transformé en combustible. En attendant, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a défendu l'honnêteté de son pays. "Nous n'avons aucun secret concernant nos activités nucléaires puisque nous avons donné les informations (sur le nouveau site) à l'avance" à l'AIEA, a-t-il dit à la télévision. Il a affirmé que M. Obama avait "commis une erreur historique" en disant que l'Iran avait caché l'existence de l'usine.