Les derniers jours du mois Saint de Ramadan se passent généralement dans la joie. Dans la nuit du 27, tous les musulmans célèbrent le destin et les jeunes s'apprêtent à préparer l'Aïd. Un couple appelé à fêter l'Aïd a été frappé par le mauvais sort . L'époux en prison, l'épouse avec un pansement plâtré sur le nez. Pourtant, en voyant l'époux au box des accusés, on se demande s'il est capable d'être l'auteur d'une quelconque agression. Il n'en a pas l'air. Avec ses cheveux blancs, il force le respect. Est-ce une apparence trompeuse ?? Difficile d'y répondre. Deux jours avant l'Aïd, soit le 18 septembre alors qu'il était submergé de travail dans sa boutique, voilà que sa femme lui envoie sa fille pour lui rappeler qu'il doit s'approvisionner en fruits secs permettant de préparer des gâteaux Tunisiens Etant très occupé, et ne pouvant se rappeler avec exactitude ce que désire sa femme, il demande à sa fille âgée de huit ans de lui ramener une liste détaillée des achats à effectuer. Sa fille n'a pas tardé à le faire. Il s'est rendu accompagné de cette dernière chez deux vendeurs de fruits secs, mais il n'a pas pu se procurer la totalité de la commande. Pensant bien faire il décida d'acheter des gâteaux tout prêts chez un pâtissier de sa connaissance. C'est à partir du moment où il rentré chez lui que les choses ont mal tourné. L'épouse contrariée, a lancé des propos outranciers ; l'époux sous l'emprise de la colère lui a répondu, Ainsi d'une simple dispute, les insultes ont pris de l'ampleur pour aboutir à l'agression physique. Chacun des deux époux donne une version. La plaignante : l'épouse Elle déclare lors de sa déposition avoir été contrariée par l'achat effectué par son mari. Elle le lui a reproché. Sous l'emprise de la colère, ce dernier l'a sauvagement agressé, lui causant une fracture du nez, et plusieurs lésions ce qui lui a valu d'être transportée à l'hôpital. Le médecin après lui avoir porté les soins nécessaires, lui a prescrit 20 jours de repos. Elle a déposé plainte contre son mari. Ainsi l'époux a été arrêté et incarcéré inculpé d'agression à l'encontre de sa femme L'époux inculpé, donne évidemment une version totalement différente. Devant le juge qui lui a permis de prendre son temps pour s'expliquer, l'inculpé a déclaré qu'une fois rentré chez lui après une dure journée de travail et après avoir effectué les achats qui lui ont pris assez de temps, son épouse contrariée s'est permise de traîner son mari du salon où ils étaient jusqu'à la chambre de sa fille où elle l'a poussé sur le lit et a essayé de l'agresser avec un couteau. D'après l'époux, c'est une femme très forte, assez musclée capable d'agir de la sorte. C'est en voulant se défendre qu'il l'a d'abord maîtrisée puis asséné un coup de poing au niveau du visage. L'avocat de l'époux a essayé de convaincre la cour que son client n'est pas habitué à ce genre de situations. Il ne s'est jamais présenté devant un tribunal. De par son tempérament assez connu de ses proches, il n'est pas agressif. S'il est aujourd'hui au box des accusés c'est parce qu'il s'est défendu. Comment pouvait-il désarmer son épouse qui voulait lui porter des coups de couteau si ce n'est de la mettre hors d'état de nuire. C'est elle qui aurait du être au banc des accusés. L'avocat a prié la cour d'approfondir l'enquête, d'écouter les témoins surtout une cousine de l'épouse qui lors de la dispute lui a demandé de jeter le couteau. L'avocat a essayé de convaincre la cour que la responsabilité de ce drame incombe à l'épouse qui, au lieu de remercier son époux, a essayé de l'agresser en utilisant une arme blanche. C'est selon l'homme de loi un grave délit. La cour épousera-t-elle cette thèse ? Le verdict le dira Conciliant, le président a demandé à l'inculpé s'il désire que la cour reporte l'affaire afin qu'il se réconcilie avec son épouse, ce dernier a répondu qu'il n'est plus question pour lui de vivre avec elle sous le même toit. L'affaire a été mise en délibéré.