M. Hassen Messaoudi : Le directeur régional de l'Education et de la Formation à Ben Arous : « Un phénomène appelé à disparaître » Nous avons souvent traité des problèmes de violence en milieu scolaire. Nous avons en l'occurrence consacré des reportages et avons donné la parole aux responsables pour éclairer notre lanterne. A la veille de la rentrée scolaire, le ministre de l'Education et de la Formation professionnelle a répondu à quelques questions posées dans ce sens. L'école reste, en effet, un lieu sécurisé mais si, comme dans ce cas que nous allons exposer, des « petits faits divers » peuvent survenir. Or, si des débordements de violence ou des cas d'indiscipline extrême sont enregistrés dans quelques lycées c'est que quelque part, la famille se désengage sur le plan de l'éducation civique des enfants. Voyons plutôt ce qui s'est passé au lycée Ibn Rachq à Ezzahra et la réponse « responsable » et pragmatique du directeur régional de l'Education. Le premier jour de la rentrée, le Lycée Ibn Rachik à Ezzahra a enregistré un incident regrettable. En effet, un élève de 16 ans a été tabassé par une bande de neuf individus étrangers au lycée en pleine récréation. Mésaventure que nous avons fait paraître sur nos colonnes le 24 septembre avec cette ultime phrase : « ....On aime bien admettre que ce cas anodin reste isolé et qu'il donnera à réfléchir, et très vite, à ceux qui ont la charge de l'Ecole car il y va de la sauvegarde et de la sûreté de nos enfants, rien que moins. » Samedi 10 octobre à 10h, soit juste 18 petits jours après, ce fut autour d'une bataille rangée d'éclater toujours dans le même Lycée. Elle se poursuivit juste aux confins du portail de l'institution éducative avec le renfort et la rentrée dans la danse d'autres individus ameutés par leurs pairs à l'occasion. Vous décrire la panique qui a régné ce samedi dans cet établissement scolaire ( ?) serait illusoire tellement la confusion y régnait. Un Lycée pionnier de la région, qui avait sous l'ère de Sidi Abdelkrim Azaiez son proviseur à l'époque, avait connu ses heures de gloire avec une kyrielle de brillants élèves occupant pour l'heure des postes clé et participant activement à l'essor de la Tunisie nouvelle. Faire un tour dans les salles de classe voire dans celle des professeurs est des plus affligeants : manque évident de propreté. Pareil pour les toilettes où l'hygiène aussi bien pour celles des élèves que pour celles des enseignants est souvent aux abonnés absents. Des élèves circulant librement dans les couloirs alors que les instits s'échinent à dispenser leur leçon et perturbant la concentration de ceux qui sont là pour étudier sans que l'on s'en soucie outre mesure. En un mot, un Lycée quasi livré à lui-même, et il est grand temps qu'une reprise en main énergique, ferme et responsable y voie le jour avec instauration d'une discipline de fer et d'une sécurité sans faille en son sein. Mohamed Sahbi RAMMAH ÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜ M. Hassen Messaoudi : Le directeur régional de l'Education et de la Formation à Ben Arous : « Un phénomène appelé à disparaître » « Je me dois de souligner, d'emblée, que cette vague de violences au sein de nos institutions éducatives n'est nullement spécifique au Lycée Ibn Rachiq. D'ailleurs, l'année dernière une circulaire émanant du ministère de tutelle a été envoyée à tous les proviseurs et directeurs les incitant à plus de vigilance notamment lors de l'ouverture des portes avec interdiction absolue aux intrus de pénétrer dans les enceintes scolaires. Nous nous employons à sensibiliser nos enfants à bannir le recours à la violence. Pour ce faire, nous travaillons sur le moyen et le long termes avec la création de clubs anti-violence dans les Lycées, la tenue de journées de sensibilisation impliquant toutes les parties prenantes : élèves, enseignants, administration, parents et médias. Je suis persuadé qu'avec le dialogue, la responsabilisation et les conseils assidus, cette vague finira à coup sûr par disparaître à jamais de nos horizons. Faut-il souligner que ce phénomène est totalement étranger à nos habitudes, à notre culture, à nos traditions. Bien sûr, la loi est là pour sanctionner toutes les exactions, tous ceux qui persistent à tenter de nuire à la bonne marche de notre noble mission éducative ».