Washington condamne l'attentat et nie toute implication Le Temps-Agences - Trente-cinq personnes, dont plusieurs hauts commandants des Gardiens de la révolution, ont été tuées hier dans un attentat suicide dans le sud-est de l'Iran, à la frontière pakistanaise, décapitant le commandement local de l'armée. Sept commandants des Gardiens de la révolution dont "le général Nour-Ali Shoushtari, l'adjoint du commandant de l'armée de terre des Gardiens de la révolution, le général Rajab-Ali Mohammad-Zadeh, commandant pour le Sistan-Balouchistan, ainsi que le commandant pour la ville d'Iranshahr (sud-est) et celui de l'unité Amir-al Momenin ont été tués" dans cet attentat sans précédent, a précisé l'agence Fars. Selon un nouveau bilan, 35 personnes ont été tuées, a rapporté cette agence. Téhéran a dénoncé un acte "terroriste" et accusé les Etats-Unis dans cet attentat, qui selon un responsable du pouvoir judiciaire a été revendiqué par le groupe rebelle sunnite Joundallah (soldats de Dieu). Les Etats-Unis ont condamné l'attentat, niant toute participation. "Nous condamnons cet acte de terrorisme et pleurons la perte de vies innocentes", a indiqué dans un communiqué un porte-parole du département d'Etat, Ian Kelly, niant toute "participation américaine". Les accusations iraniennes contre les Etats-Unis interviennent alors que des experts iraniens, français, russes et américains doivent se retrouver aujourd'hui à Vienne pour parler du nucléaire iranien. Mohammad Marzieh, procureur général de Zahedan, chef-lieu de la province de Sistan-Balouchistan, a déclaré pour sa part qu'"aucun suspect n'a été arrêté (mais) le groupuscule de Abdolmalek Righi (Joundallah, ndlr) a assumé la responsabilité de cette action terroriste". L'attentat s'est produit à 08H00 (05H30 HT) dans la ville de Pishin, dans le Sistan-Balouchistan, alors que les commandants des Gardiens de la révolution participaient à une réunion avec les chefs de tribus de la province destinée à renforcer "l'unité entre les chiites et les sunnites", selon Fars. Des chefs de tribus ont également péri dans l'attentat. "Un homme portant des explosifs sur lui les a fait exploser lors d'une réunion des chefs de tribus" de la province avec les commandants des Gardiens de la révolution, a précisé l'agence Irna. Le président Mahmoud Ahmadinejad a demandé "une action rapide contre les responsables de ce crime terroriste" et promis que "les criminels recevront bientôt une réponse". La population iranienne, forte de 71 millions d'habitants, est composée à plus de 90% de chiites, mais la province du Sistan-Balouchistan, située à la frontière avec le Pakistan et l'Afghanistan, abrite une forte minorité sunnite. Elle est considérée comme la province la moins sûre d'Iran en raison de la présence de rebelles mais aussi de trafiquants de drogue. Le groupe rebelle sunnite Joundallah a notamment revendiqué l'attentat suicide du 28 mai qui a fait 25 morts dans une mosquée chiite de Zahedan.