Il est rare qu'un chef d'Etat soit chaleureusement félicité pour n'avoir pas gagné des élections et accepté un second tour. Hamid Karzaï, le président afghan, c'est de lui qu'il s'agit, a dû serrer le poing dans sa poche avant de déclarer que le deuxième tour représente un progrès pour la démocratie. Et depuis les donneurs de leçon en l'occurrence, les occupants occidentaux ont salué la poursuite du processus électoral. Qu'attendre du second tour ? Le peuple afghan veut emprunter la voie de la démocratie pour sortir vainqueur de ces années de guerre, pour qu'il ne soit plus l'éternel otage pris en étau entre des taliban oppresseurs et des puissances étrangères incapables d'améliorer la vie quotidienne de la population. A chaque taliban tué correspond un nouveau taliban qui naît. Chaque victoire provoque humiliation et vendetta. Les taliban exècrent la démocratie. Depuis le premier tour, l'élection présidentielle a été la cible de toute leur attention terroriste. Pendant ce temps, Obama donne l'impression de croire qu'on peut faire la guerre à moitié. Il hésite encore à envoyer des troupes supplémentaires mourir à Kaboul. Voilà une guerre que l'occident, Etats-Unis en tête, ne peut gagner et encore moins perdre. Le conflit afghan altère la détermination de Barack Obama, lauréat d'un Nobel encombrant, un Obama empêtré dans une guerre inexorable. On ne peut donc ne pas parler de danger des urnes en Afghanistan. La présidentielle afghane relève de l'aventurisme. Cela en dit long sur le ratage de la mission internationale. Huit ans de guerre, sans gagnant ni perdant.