Le Temps-Agences - Le sénateur Charles Pasqua a été condamné hier à 3 ans de prison, dont 2 avec sursis, et 100.000 euros d'amende pour "trafic d'influence" par le tribunal correctionnel de Paris au procès de l'Angolagate, une affaire de vente d'armes de guerre à l'Angola dans les années 90. Jean-Christophe Mitterrand, le fils de l'ancien président, a été condamné pour sa part à deux ans de prison avec sursis et 375.000 euros d'amende pour recel d'abus de bien sociaux. De son côté, le consultant Jacques Attali a été relaxé hier des chefs de "trafic d'influence" et "recel d'abus de biens sociaux". Le parquet avait demandé la relaxe, estimant qu'Attali avait bien touché de l'argent, mais que les sommes étaient liées à un "travail effectif", une étude sur le microcrédit. Le président du tribunal, Jean-Baptiste Parlos, qui a entamé la lecture du jugement vers 14H00 HT, a ainsi suivi ces réquisitions, estimant que "le doute bénéficie au prévenu". M. Attali, 65 ans, ancien conseiller de François Mitterrand, était accusé d'avoir reçu 160.000 dollars pour, de 1997 à 1999, user de son influence auprès de Bercy et du ministre des Affaires étrangères de l'époque, Hubert Védrine, afin de résoudre les ennuis fiscaux des deux associés. Un autre prévenu, Georges Fenech, magistrat et président de la Miviludes (mission contre les sectes), a aussi été relaxé hier du chef de recel d'abus de biens sociaux, contre l'avis du parquet qui avait requis 6 mois de prison avec sursis. L'Association professionnelle des magistrats, que dirigeait cet ancien député UMP, âgé de 55 ans, était soupçonnée d'avoir perçu indûment une somme de 15.000 euros. Au total, 42 personnes étaient accusées d'avoir, soit participé à l'organisation d'un "trafic" de 790 millions de dollars, soit bénéficié de "pots-de-vin" distribués par les deux associés ayant mis ce commerce sur pied, Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak.