* Mr Mohsen Mabrouk (Directeur de la CNAM à Hammam-Lif) : « Ces produits de confort ne sont pas pris en charge par la caisse » Les médicaments sont classifiés selon leur famille d'appartenance en trois tableaux : (A), (B) et (C). Ceux appartenant au tableau (B) bénéficient d'une procédure rigoureuse et très stricte. Au niveau de la pharmacie tout d'abord, ils sont gardés sous clé et répertoriés au comprimé, à l'ampoule. Il va sans dire que seul le pharmacien en détient les clés pour plus de sécurité. A l'hôpital ou dans les cliniques privées, l'auxiliaire paramédical une fois ayant injecté ce produit à un malade, doit impérativement restituer l'étui ou l'ampoule vides aux responsables tenanciers de la pharmacie. Il s'agit de produits toxiques et morphiniques, leur prescription par les médecins est soumise à une réglementation draconienne. Le conseil de l'ordre des médecins délivre aux médecins des carnets à souches spéciaux spécifiques pour la prescription des produits du tableau (B), régis par le décret du 30 juillet 1939 et complétés par le décret du 26 novembre 1942. Un ordonnancier composé de trois parties : deux à garder par le médecin (à l'intention de l'inspection de la santé) et la troisième à délivrer aux malades. Cette dernière est à son tour soumise à l'inspection au niveau des pharmacies qui la gardent chez elles à cet effet. Et les ordonnances A signaler que ces ordonnances sont à remplir à l'encre et en toutes lettres (même la date) et devant être exécutées dans les 48h sous peine de nullité. Il en ressort que les malades ne peuvent en aucun disposer de l'original de l'ordonnance pour le présenter à la CNAM. Tout juste une copie avec le cachet du médecin attestant de l'authenticité du document. Mais la CNAM non seulement exige l'ordonnance originale, mais en plus elle ne rembourse pas les produits classés au tableau (B) selon les patients. S'agissant de malades souffrant terriblement, au moral très atteint par une maladie très lourde, devant subir stoïquement les effets indésirables de la chirurgie mutilatrice ,de la chimiothérapie,de la radiothérapie, de l'hormonothérapie, leur faire endurer pareil refus n'est pas de nature à les aider à surmonter leur calvaire quotidien. Par ailleurs, la CNAM « reconnaît » ces malades et prend en charge leurs multiples cures à coup de millions parfois, rechigner et refuser à rembourser les médicaments appartenant au tableau (B), et dont les prix oscillent entre 5 et 35 dinars peut paraître paradoxal. Autre petite remarque, plusieurs officines (pharmacies) pourtant affiliées à la CNAM refusent désormais d'honorer les ordonnances des malades affiliés eux aussi à la CNAM. Renseignements pris, les pharmaciens accusant un retard de 4 mois voire plus dans le paiement de leurs factures ont décidé d'arrêter les frais en attendant de trouver une solution radicale à ces défaillances et à ce contre-temps. Du coup, c'est aux malades de trinquer dans l'affaire se démenant aux quatre coins de la ville en quête d'un pharmacien preneur. Et des fois, la tâche incombe au médecin prescripteur qui sur la demande de ses patients se met au téléphone à la recherche d'une officine consentante...
Mr Mohsen Mabrouk (Directeur de la CNAM à Hammam-Lif) : « Ces produits de confort ne sont pas pris en charge par la caisse » Nous avons pris contact avec le directeur de la CNAM à Hammam-Lif qui nous a confirmé que ces produits de confort ne sont pas pris en charge par la caisse et ne figurent pas sur les écrans. Il nous a toutefois prié d'entrer en contact avec le responsable de ce dossier au niveau de la direction générale. A cet effet, M. Abdelaziz Sbaii nous affirma qu'il saisirait la commission médicale responsable de l'affaire pour la sensibiliser sur l'acuité de la question tout en nous promettant de nous rappeler. Nous attendons sa réponse...