Au lendemain du cri de détresse de M. Mahmoud Abbas qui a décidé de ne pas briguer un nouveau mandat, lui dont la retenue et la patience sont légendaires, la Palestine occupée entre dans une phase d'incertitude qui présage un déchaînement des tensions et des passions à cause de l'obstination et l'intransigeance du gouvernement israélien d'aller jusqu'au bout de ses desseins. Pendant plus d'une décennie, Israël a multiplié les conditions préalables et les faits accomplis réduisant le processus de paix à rien d'autre qu'un processus sans fin. Mais avant que le Président Abbas ne quitte ses fonctions, il doit déclarer unilatéralement la création d'un Etat palestinien indépendant, n'en déplaise à Israël et ses traditionnels alliés qui trouvent l'initiative effrayante et quelque peu prématurée. Une solution désespérée qui ne verrait jamais peut-être le jour mais qui donne libre cours à un rêve caressé depuis 60 ans. Sur les 192 Etats membres des Nations Unies, plus de 150 reconnaîtraient une Palestine libre. Que pourrait faire alors le premier ministre israélien ? Envahir et reconquérir la Cisjordanie ? Et que fera alors le Président de la première puissance mondiale, reconnaître son impuissance ? Jamais aucun autre pays sur la planète n'a mis les Américains en difficulté. En d'autres points chauds, l'Amérique prend un ton différent. Elle bombarde en Afghanistan, elle envahit l'Irak, elle menace l'Iran et la Corée du Nord de sanctions. Israël, l'occupant, le contrariant entêté qui continue à se moquer du monde en construisant des colonies et en maltraitant les Palestiniens, lui, a droit à un traitement différent, un traitement de faveur. Israël est un pays gâté, arrogant, convaincu que tout lui est dû et permis. C'est pourquoi il faut un tournant. Washington doit enfin dire NON à Israël. Un non sans équivoque, un non digne de Barack Obama. Avec Israël, il ne faut plus parler de paix, tout au plus de détente car le fond du problème réside dans le fait que la détente, ce sont les Israéliens qui gardent le doigt dessus.