Quelles sont les 10 interdictions imposées au Président Américain pour raisons de sécurité ?    Le Liban a-t-il reçu des "pot-de-vin européen" pour garder les réfugiés syriens sur son territoire ?    Arrestation en Afrique du Sud d'un Allemand impliqué dans un réseau de trafic d'êtres humains    Palmarès des Comar d'Or 2024    2 pays arabe dans le classement mondial de la consommation de thé par habitant en 2022    Tunisie – La migration clandestine au centre d'un entretien entre Nabil Ammar et son homologue Gabonais    28e édition des Prix littéraires COMAR D'Or 2023-2024 : Les prix décernés aux meilleurs auteurs    Des spécialistes mettent en garde contre les idées promues par des formateurs en développement personnel    Prix Khalifa pour l'éducation 2024 : Une tunisienne récompensée    Tunisie – La Marsa : Evacuation manu militari du complexe des jeunes squatté par les subsahariens    Tunisie – Nabeul : Démantèlement d'un réseau d'organisateurs d'opérations de migration clandestine    Transport - Sarra Zaâfrani Zenzri appelle à assurer la préparation de la saison estivale    Mobilisation étudiante mondiale croissante : Situation pays par pays    Ligue 1 pro (play-offs et play-out) : résultats des matches du samedi et classements    L'AMT dénonce des pratiques visant à restreindre ses activités    Sousse: Arrestation d'une femme faisant l'objet de 95 avis de recherche    Le chef de l'ONU "choqué par le nombre de journalistes tués" à G-a-z-a    Korba: Les producteurs de pommes de terre lancent un cri d'alarme [Vidéo]    Pluies torrentielles dans le sud du Brésil: Au moins 37 morts    Journée nationale de la diplomatie : Défendre plus que jamais les intérêts nationaux    Forum économique Tuniso-Turc : Pour un partenariat gagnant-gagnant entre les entreprises tunisiennes et turques    Zarzis Smart Center-Université : De nouveaux liens s'établissent    Un juge menace les membres du conseil de discipline du collège de Bouficha    Médicaments : La pénurie, un enjeu de santé publique    Accidents de la route : Les dangers de la distraction au volant !    AVIS D'APPEL D'OFFRES N° 05/2024    Fatma Thabet Chiboub : le déficit énergétique est devenu un fardeau pour l'Etat    CONDOLEANCES : Feu Brahim HAMDI    Météo : Ciel clair à peu nuageux sur la plupart des régions    Le Pentagone commente l'entrée des forces russes dans une base américaine au Niger    Jalel Ben Tkaya et Zied Tlemcani font appel contre la décision de rejet de leurs listes : Un baroud d'honneur, pas plus    Anouar Ayed n'est plus l'entraîneur de l'ESS    Le taekwondoïste tunisien Khalil Jendoubi sacré meilleur sportif arabe pour la saison 2023-2024    La CAF dévoile les dates de la finale entre l'EST et Al Ahly    Prix FABA de littérature 2024 : ouverture de l'appel à candidature    Tunisie: Ce dimanche, accès gratuit aux musées    Section VR de GCFen : Un RDV fixe qui explore des histoires de drames et d'espoir en 2024    «La Quête de l'Espoir Sublime» de Héla Jenayah Tekali comme récit de voyage    Exécution du budget de l'Etat : le point sur les résultats provisoires à fin décembre 2023    La Tunisie veut protéger et sauver son patrimoine architectural avec une loi    Le CA reçoit le CSS ce dimanche : Le cœur à l'ouvrage...    Le CSS accroche l'EST dans son arène : Un premier pas important    En bref    USA : un campement d'étudiants dénonçant l'agression sioniste contre la Palestine démantelé    Les écoles et les entreprises ferment de nouveau aux Emirats    Giorgia Meloni reçoit le roi Abdallah II de Jordanie au palais Chigi à Rome    Palestine: Pour un simple statut d'observateur aux Nations Unies!    Adhésion de la Palestine à l'ONU: La Tunisie regrette l'échec du projet de résolution porté par l'Algérie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'or ne brille plus
Grogne chez les artisans bijoutiers
Publié dans Le Temps le 22 - 11 - 2009

Les artisans bijoutiers de Sfax et de toute la région du Sud tunisien viennent d'adresser une pétition au Ministre des Finances dans laquelle les cent-trente-neuf signataires demandent audience «dans les plus brefs délais possibles» pour lui exposer la situation «pénible et extrêmement mauvaise» dans laquelle se débat la corporation, du fait «de la taxe imposée sur les quotas fournis par la Banque Centrale, des préjudices causés par le marché parallèle à travers l'usage du poinçonnage frauduleux et d'autres facteurs »
Si le style est sciemment laconique, le contenu est chargé de sens et la mention claire du poinçonnage frauduleux doit être prise avec le sérieux qui convient pour diligenter une enquête et prendre les mesures qui s'imposent à la lumière des conclusions auxquelles cette enquête pourrait aboutir.
Nous croyons savoir que ladite pétition a été précédée par des lettres précédentes émanant de la Chambre Syndicale artisans-bijoutiers et faisant état des doléances de ces derniers et de la situation problématique dans laquelle se débat le secteur, à tel point que « Les 2/3, de l'effectif des 600 artisans-bijoutiers de Sfax et du Sud tunisien, réunis sous la bannière de la Coopérative « Le Croissant d'or » ont déserté leurs ateliers. Il y en a même une bonne dizaine qui ont officiellement remis leurs poinçons de maître à l'administration. ». Propos corroborés par un interlocuteur de Tunis qui affirme : « Sur les 300 adhérents à la coopérative « L'Etoile d'or », le nombre d'artisans qui continuent à exercer se situe autour de 25 à 30 ». Ce serait « La même chose pour le reste des 1300 artisans bijoutiers disséminés sur l'ensemble du territoire national » nous dit-on et d'ajouter : « C'est d'autant plus préoccupant qu'au-delà de ces artisans soutiens de familles, cela touche également quelques milliers d'employés du secteur acculés au chômage »

La taxe sur l'or, cause majeure de la récession
Comme indiqué dans leur pétition, les destinateurs placent la taxe sur l'or à la tête des facteurs de la récession pour ne pas dire la crise que traverse leur secteur : « Les chiffres sont là, bien têtus : à la Coopérative de Sfax et du Sud , les quotas retirés à la Banque Centrale par l'ensemble des 600 adhérents s'élevaient auparavant à 120 kg par mois, à raison de 200grammes par mois pour chaque artisan. En 2009, nous n'avons été en mesure d'effectuer que des retraits irréguliers et à des quantités variables, soit en tout 88 kg totalisés sur cinq mois. A cause de la taxe sur l'or : de 445 DT par quota de 200g, elle est passée à ...09 mille dinars ! Le problème, c'est que la taxe n'est pas forfaitaire mais prélevée sous forme de taux et, donc fonction des cours mondiaux de l'or qui connaissent depuis quelque temps une envolée déroutante. Cette hausse vertigineuse des taxes prélevées sur l'or brut entraîne des conséquences préjudiciables à l'ensemble de la chaîne et affecte terriblement tout le secteur de la bijouterie, car il ne faut pas oublier que nous faisons face à des concurrences de toute sorte. La plus déloyale parmi toutes vient de personnes qui, par le recours, à des moyens illicites et détournés, pratiquent des prix qui défient toute concurrence et détournent la clientèle. »

Haro sur les faux poinçons
Le secteur de l'orfèvrerie est selon les artisans bijoutiers en proie à des pratiques commerciales illégales qui portent atteinte à la crédibilité voire même à l'intégrité morale de l'ensemble de ses acteurs qu'ils soient fabricants ou commerçants. Ces pratiques concernent essentiellement l'usage des faux poinçons, qui à en croire les déclarations des uns et des autres, a tendance à devenir monnaie courante. A ce propos, le fait divers rapporté par notre consœur Assabah dans sa livraison du 20 octobre courant vient d'apporter de l'eau au moulin desdits artisans dans la mesure où il s'agit de l'arrestation, par la brigade de la police judiciaire à Sfax, de quatre artisans-bijoutiers et de la saisie, par la même occasion, de sept poinçons suspects ainsi que d'une quantité de bijoux de plus de deux kilos de poids. Ce fait divers apparemment anodin, ne serait pas, selon nos interlocuteurs un cas isolé mais un fait symptomatique d'une situation confuse où cette pratique dolosive aurait sérieusement pris racine. « C'est ce qui explique, dit-on, les écarts flagrants entre les prix proposés au marché parallèle et ceux que nous pratiquons soit respectivement 37 DT et 42 DT le gramme ! Le client, généralement peu connaisseur en matière de qualité et motivé essentiellement par le prix nous plante carrément pour faire ses achats chez nos concurrents. »

L'unification des estampilles
« Les bijoux portaient deux estampilles différentes en fonction des carats. Pour le carat 09, c'était le scorpion, pour le carat 18, c'était la tête de bélier. Or la nouvelle loi datant de 2005 a unifié les deux estampilles. Voilà un facteur de confusion qui pourrait être à l'origine d'opération d'escroquerie ! Or, on ne semble pas avoir retenu la leçon de la mesure prise il y a quelques années lorsqu'on avait aboli le poinçonnage pour l'argent. A l'époque, des artisans peu scrupuleux en ont profité pour orner les meubles de fabrication artisanale de motifs faits d'aluminium ! Conséquence : une mauvaise réputation pour notre artisanat aussi bien à l'échelle nationale qu'à l'étranger ! », fait remarquer un bijoutier.

Marchands itinérants
Il s'agit d'un autre phénomène qui serait en train de prendre une certaine ampleur, celui des vendeurs ambulants de bijoux : « Certains, par exemple à Tunis et ailleurs, circulent avec des valises, d'autres, particulièrement des femmes, surtout dans la région du Sahel accrochent les articles à leur tunique traditionnelle en guise de vitrine et font du porte à porte pour proposer leur marchandise à leur clientèle féminine, à domicile »

Réclamations
Pour parer au plus urgent, sortir de l'état de crise et permettre à la profession d'amorcer un regain de vitalité, les artisans bijoutiers, demandent à être fournis en or par le Laboratoire Central, même à titre provisoire, à l'instar de ce qui s'est passé l'année dernière lorsqu'ils se sont vu octroyer 16 kg d'or exonérés d'impôts.
Leur deuxième requête porte sur la nécessité de mettre en œuvre les directives présidentielles émanant du Conseil des Ministres du 21 avril 2009, présidé par le Chef de l'Etat qui a ordonné « La mise en place d'une stratégie articulée autour d'axes en relation avec le régime de fiscalité qui prévaut dans ce secteur (artisanat ) et l'approvisionnement en matière première. »
La troisième requête a trait à la taxe qu'ils payent jusqu'à présent sous forme de taux et qu'ils espèrent devenir forfaitaire, dans la mesure où son abolition pure et simple relèverait de l'utopie, les taxes et impôts représentant la plus importante source de revenus de l'Etat.
La quatrième requête concerne la nécessité d'intensifier les opérations de contrôle en vue de mettre fin aux pratiques illicites qui portent atteinte aussi bien à la profession au client qu'aux recettes du trésor public.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.