Le Temps-Agences - Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a entamé hier ses entretiens à Beyrouth sur la crise libanaise, le tribunal sur l'assassinat de Rafic Hariri et la résolution de l'ONU qui a mis fin à la guerre de l'été 2006 entre Israël et le Hezbollah. M. Ban, qui poursuit au Liban sa première tournée au Proche-Orient, a été reçu par le président du Parlement Nabih Berri, un des chefs de l'opposition qui conteste la légitimité du gouvernement de Fouad Siniora, soutenu par les Occidentaux et l'Arabie saoudite. "J'ai encouragé M. Berri à poursuivre le dialogue avec (le chef de la majorité parlementaire anti-syrienne) Saad Hariri car le dialogue est le seul moyen de préserver l'unité nationale des Libanais", a-t-il déclaré à l'issue de ce premier entretien avec les dirigeants libanais. "J'ai insisté sur la nécessité d'appliquer entièrement la résolution 1701 et d'entériner le tribunal ainsi que sur la coopération excellente entre la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) et l'armée libanaise", a-t-il ajouté. A propos du projet de tribunal international pour juger les assassins de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, qui divise opposition et majorité et a été le détonateur de la crise actuelle, M. Ban s'est dit "pour un accord libanais à ce sujet dans le respect des règles constitutionnelles". M. Ban, qui est accompagné par le chef du département juridique de l'ONU, Nicolas Michel, doit s'entretenir aussi avec le ministre libanais de la Justice Charles Rizk des suites à donner à l'accord entre le Liban et l'ONU sur la création du tribunal international. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, soutenu par l'Arabie saoudite et l'Egypte, a entamé une médiation qui n'a pas abouti. Ryadh a également pris langue avec Téhéran de peur que la crise ne dégénère en un conflit entre sunnites et chiites. M. Ban a aussi indiqué que l'application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité était une de ses "priorités", saluant le soutien du gouvernement libanais à cette résolution et sa coopération avec la force de paix de l'ONU. M. Ban devait rencontrer en soirée un représentant du Hezbollah, le ministre démissionnaire Mohammad Fneich. Il se rend aujourd'hui au quartier général de la Finul à Naqoura, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël.