Des routes dans un état piteux, des bennes d'ordures par terre, des déchets partout, des espaces verts délaissés, des chiens et chats errants...c'est là le spectacle désolant que nous offrent plusieurs communes au Grand Tunis comme dans toutes les régions du pays. Municipalités et citoyens se renvoient souvent la balle pour désigner le responsable de cette situation. Les agents municipaux estiment qu'ils font bien leur travail. Le citoyen, lui, pense toujours qu'il est la victime et qu'il n'est pas responsable de la propreté de sa ville. La situation est la même dans presque toutes les villes. Les artères principales sont souvent bien éclairées et l'état des routes y est presque parfait. Les espaces verts à l'entrée des villes sont bien entretenus et tout paraît propre. Il suffit de traverser quelques rues internes pour constater l'insalubrité des lieux. Quelques gouttes de pluie et toute la ville est inondée. Des habitants n'arrivent même plus à accéder à leurs foyers tellement les routes sont submergées de pluie. Pourtant à chaque début de saison d'hiver, les responsables municipaux annoncent qu'ils se sont bien préparés à la saison des pluies. En été, on doit supporter les odeurs nauséabondes des ordures ménagères et l'invasion des moustiques qui empêchent de dormir.
Des budgets qui dépassent les réalisations La participation de l'Etat au plan d'investissement communal s'élève à 46%. Et pourtant dans certaines villes, les années passent et on remarque très rarement des améliorations ou des projets qui voient le jour pour justifier ces sommes colossales dépensées par le Conseil municipal. Dans plusieurs villes, l'action municipale est complètement absente. Des dépassements sont tolérés et bien des citoyens agissent à leur guise. Partout on trouve des terrains nus et non clôturés, des maisons en chantier pendant des années causant pollution sonore et environnementale durant de longues périodes, le sable et le gravier sur le trottoir public réservé normalement aux piétons, les tabias en pleine zone communale. Il est vrai qu'il existe environ 120 municipalités dont les ressources sont limitées et qui sont assistées matériellement partiellement ou totalement pour accomplir leurs missions. Ces municipalités couvrent 44 délégations et concernent prés de 2 millions d'habitants. Faute de moyens, bon nombre de municipalités doivent choisir entre le recrutement supplémentaire de personnel et le financement des projets. C'est pour cela qu'il faut trouver des ressources fixes pour les municipalités. A cet effet, une commission mixte entre le ministère de l'Intérieur et du Développement local et celui des Finances se penche actuellement sur la recherche de ressources supplémentaires pour les communes. Mais ceci n'empêche que la propreté des villes doit demeurer une priorité.
La responsabilité du citoyen De son côté, le citoyen ne cesse de se lamenter et d'accuser la municipalité de nonchalance oubliant qu'il est lui-même responsable quelque part. Lui aussi doit veiller à la propreté de sa ville en jetant ses ordures uniquement dans les bennes même si celles-ci sont situés parfois loin. Il ne doit pas non plus, pour se débarrasser d'un chien ou d'un chat, l'abandonner dans la rue et mettre la vie des gens en péril. Le citoyen doit aussi assister aux différentes réunions du Conseil municipal pour faire des propositions et être au courant de ce qui se passe dans sa ville. La responsabilité est donc partagée entre citoyens et municipalités notamment lorsqu'il s'agit de propreté. Mais, quand il s'agit de routes défectueuses, de projets qui tardent à être réalisés ou encore de la délivrance d'autorisation de bâtir ou d'autorisation d'ouverture de salons de thé, de cafés et de salle de jeux dans des zones inappropriées, c'est la municipalité qui est tenue pour responsable.