Les enjeux du derby de la capitale sont importants et l'on en convient totalement. Il ne décidera pas pour autant du nom du futur champion même si, victorieuse, l'Espérance aura accompli un pas-de-géant sur la voie menant au titre. Une victoire du Club Africain ne ferait pas seulement son propre bonheur mais celui aussi du Club Sfaxien et de l'Etoile du Sahel qui pourraient ainsi se repositionner dans la lutte pour la plus haute marche du podium. Ce sont là deux hypothèses auxquelles, il faudrait ajouter celle d'un match nul, synonyme elle de statu quo. Mais au-delà des spéculations et des aspirations des uns et des autres, il y a lieu surtout de dépassionner les débats à tous les niveaux dans les milieux des supporters et sur le terrain du match. Notre football est bien malade depuis la grosse déception essuyée à Maputo jusqu'à cette vague grandissante de protestations, de vindicte et de suspicion à l'égard des structures régissant notre sport roi, objet de toutes les polémiques a besoin plus que jamais dans l'état actuel des choses d'une véritable bouffée d'air pur. En attendant de voir les parties prenantes et en premier lieu l'autorité de tutelle, qui sont à son chevet, prendre les décisions et autres mesures courageuses et opportunes à la fois et susceptibles donc de le dégager de maux qui le rongent, deux de nos plus prestigieux clubs sont en mesure de le secouer un tant soit peu de sa léthargie. Il suffirait que l'Espérance et le Club Africain, deux authentiques écoles de civisme fassent de leur derby une véritable fête qui nous fera oublier nos frustrations, une réelle kermesse qui nous réchauffera le cœur par ces temps de grisaille.
Perpétrer l'union sacrée Déjà " Sang et Or " et Clubistes, ont indiqué la bonne voie, celle de l'union sacrée ou du moins celle devant conforter des relations réciproques régies par un sens profond d'humanisme du respect mutuel et du bon voisinage par leur noble initiative en rendant conjointement visite aux patients de l'Institut Azaïez leur procurant cet amour et ce réconfort moral dont ils ont grandement besoin. Les deux publics ont certainement perçu le message de leurs responsables et joueurs respectifs. Dépassionner le derby c'est à la fois important et impératif et que les uns et les autres s'inspirent du dernier "Classico" espagnol entre la Barça et le Real Madrid. Vainqueur et vaincu se sont quittés en se donnant des accolades et le public du club madrilène bien que frustré par une défaite bien sévère s'est résigné à la loi du sport. Le derby de la capitale se doit de nous valoir un beau duel à la loyale avant de se retrouver en bons amis et voisins.