Le ministère de l'Education et de la Formation avait annoncé, début février, l'instauration d'un examen national à la fin de la 4ème année du premier cycle de l'école de base. Cet examen comporte, dans sa première version, à quatre épreuves (Arabe, Français, mathématiques et éveil scientifique) auxquelles l'élève est tenu d'avoir la moyenne (dans chaque matière) pour réussir. Le rachat intéresse les élèves ayant obtenu la moyenne dans trois des quatre matières, ou même dans seulement deux matières à condition d'obtenir 8/20 dans les deux autres. Un mois plus tard, le ministère de l'Education et de la Formation revient sur sa première formule et propose que cet examen s'étale sur quatre jours (et non deux) et que le rachat soit accordé aux élèves ayant obtenu à l'examen des moyennes entre 8/20 et 9,99/20. La décision du rachat revient au conseil de l'école. L'épreuve sera la même au niveau national et permettra d'évaluer les élèves dans une phase intermédiaire de leur scolarité de base. Une telle évaluation entreprend de mettre les bases d'une restructuration de l'enseignement et de l'amélioration du niveau intrinsèque des connaissances acquises par les élèves.
Consternation des parents Personne ne peut ignorer l'importance de la scolarité dans la vie sociale. Les familles vivent pratiquement au rythme de la scolarité de leurs enfants. La scolarité a un budget important et elle est considérée par plusieurs comme étant la priorité. Ainsi, plusieurs parents n'ont pas apprécié la façon dont l'examen de 4ème a été introduit. Mohamed, père de deux jumeaux, explique : « nous sommes pour l'instauration d'une évaluation pour les élèves du cycle de base et pourquoi pas une autre à la fin de l'école préparatoire. L'absence de tout contrôle extérieur a entraîné une baisse du niveau général de la scolarité. Seulement, ce n'est pas normal que l'on introduise cet examen au milieu de l'année scolaire. L'angle d'approche n'est pas le même lorsque l'élève a un examen au sein de son école ou une évaluation extérieure. Il est possible que ce que j'avance ne soit pas rationnel mais, c'est la réalité. Les parents se trouvent parfois obligés de payer à leurs enfants des cours particuliers uniquement parce que tous les élèves les poursuivent et non pas par souci d'apport scientifique. Lorsqu'il s'agit d'un examen extérieur, on cherche aussi à garantir un meilleur niveau à l'élève pour éviter les mauvaises surprises.»
Contestation des enseignants A la consternation des parents sont venues s'ajouter les contestations des enseignants. Ceux-ci déplorent un manque d'esprit de concertation de la part du ministère. Un groupe d'enseignants dans une école de Tunis sont unanimes : « le corps enseignant n'a pas été informé de ce projet d'examen de fin de 4ème année, ni de celui de la 6ème année qui permet l'accès aux collèges pilotes. Les enseignants pourraient donner leurs avis du moment qu'ils sont les réalisateurs de la politique éducationnelle et qu'ils ont leurs mots à dire pour réussir cette réforme. Le pire, c'est que le ministère de l'Education et de la Formation parle de concertation. De quelle concertation parle-t-il lorsqu'il se trouve obligé de rectifier le tir un mois plus tard. Et puis, une évaluation du niveau de la 4ème année de l'école de base exige un niveau minimum dans chaque matière. L'option initialement adoptée paraît plus adéquate avec les exigences de la qualité que l'on ne cesse de clamer. Un véritable débat est souhaitable si l'on veut éviter l'improvisé et concevoir une réforme de l'enseignement qui le fasse sortir de sa torpeur et permette de relancer son niveau intrinsèque. »