* Talabani s'en prend à des députés liés au Baas Le Temps-Agences - Vingt cinq personnes soupçonnées de planifier des attaques à Bagdad ont été arrêtées hier par les forces de sécurité irakiennes qui ont saisi de grandes quantités d'explosifs et bouclé de larges portions de la capitale, ont indiqué des sources officielles. Les entrées de la capitale ont été fermées, les grands axes bouclés et des raids menés dans plusieurs quartiers tôt hier matin après des renseignements sur l'imminence d'attaques à la voiture piégée contre des bâtiments et lieux publics. Le centre-ville de Bagdad a été paralysé et plusieurs hélicoptères survolaient le ciel de la capitale. A la mi-journée, la situation était redevenue à la normale et la circulation était de nouveau autorisée. Au total, 400 kg d'explosifs et 250 kg de nitrate d'amonium ont été saisis dans les raids, a affirmé un assistant du porte-parole du commandement militaire de Bagdad, Qassem Atta. Le porte-parole du gouvernement, Ali Dabbagh, a fait état de "menaces potentielles venant de groupes terroristes et visant des sites sensibles de l'Etat et des lieux de rassemblement", se refusant toutefois à donner plus de détails. "Le commandement (militaire de Bagdad) a reçu des informations sur l'intention de groupes de terroristes de faire exploser des voitures piégées à Bagdad mardi matin (hier, Ndlr)", a précisé Qassem Atta. Ces renseignements "ont forcé (les autorités) à prendre d'importantes mesures pour protéger les citoyens, comme la fermeture de nombreuses avenues, la conduite de raids ou de larges opérations de fouille afin de trouver les voitures suspectes", a-t-il expliqué Face à ces mesures exceptionnelles qui ont surpris les habitants de Bagdad au réveil, la rumeur d'un coup d'Etat de l'armée irakienne s'est propagée dans la capitale et les autorités ont dû publier un démenti officiel. Ces rumeurs sont "risibles" et "sans fondement", a indiqué lors d'une conférence de presse Mohammed al-Askari, le porte-parole du ministère de la Défense. Affaiblis, les insurgés et le réseau Al-Qaïda ont récemment changé de stratégie et décidé de viser les symboles du pouvoir plutôt que d'attaquer les communautés du pays et tenter de relancer une guerre confessionnelle. "Selon des rapports de renseignements, les combattants d'Al-Qaïda à Bagdad continuent de planifier des attaques pour tenter de faire dérailler le processus politique en Irak", a affirmé l'armée américaine dans un communiqué publié hier. "Les forces de sécurité irakiennes et des conseillers américains ont fouillé plusieurs endroits appartenant à des membres d'Al-Qaïda soupçonnés d'être directement impliqués dans la planification et la conduite d'attaques à la voiture piégée contre des responsables du gouvernement", a-t-elle souligné. Elle a ajouté qu'un membre d'Al-Qaïda soupçonné de construire des véhicules piégés avait été arrêté le 7 janvier. Les 19 août, 25 octobre et 8 décembre, des voitures piégées souvent conduites par des kamikazes ont attaqué les ministères des Affaires étrangères, des Finances, de la Justice, le gouvernorat de Bagdad et un grand tribunal, faisant au moins 386 tués et 1.500 blessés. Après ces attaques, le gouvernement irakien a décidé de renforcer la sécurité dans la capitale en réinstallant des dizaines de barrages à des points stratégiques et bloquant de nombreuses rues. Les hauts murs de béton anti-explosions qui avaient commencé à disparaître de Bagdad après une amélioration de la sécurité ont fait leur réapparition. ---------------------------------------------- Talabani s'en prend à des députés liés au Baas
Le Temps-Agences - Le président irakien Djalal Talabani a demandé au parlement de lever l'immunité de certains députés accusés de propager des idées proches du Baâs, l'ancien parti au pouvoir sous le régime de Saddam Hussein.
Le chef de l'Etat, un Kurde, estime que ces parlementaires, issus de la minorité sunnite qui dominait le pays jusqu'à l'invasion anglo-américaine de 2003, nuisent au processus de normalisation politique, à moins de deux mois des élections législatives de mars.
En vertu de la Constitution adoptée sous la houlette de l'occupant américain après 2003, les députés irakiens jouissent d'une immunité judiciaire pour leurs déclarations politiques et le président n'a pas les pouvoirs de les en priver.
Dans un communiqué diffusé lundi soir, la présidence ne s'est pas référée directement au Baâs, interdit, mais demande au parlement d'agir contre des députés qui "portent atteinte à la base du système actuel".
L'initiative du président Talabani intervient quelques jours après les recommandations de la commission ad hoc chargée de passer au crible les candidatures en faveur de l'inéligibilité d'une quinzaine de partis soupçonnés de liens avec le baassisme.
Ces recommandations, si elles sont ratifiées par la commission électorale, peuvent être contestées devant les tribunaux, comme compte le faire la Liste iranienne dirigée par le vice-président sunnite Tarek al Hachémi.
Ce mouvement laïque à dominante sunnite, qui compte dans ses rangs d'autres personnalités influentes comme le député sunnite Saleh al Moutlak, considéré comme proche du défunt Baas, et l'ancien Premier ministre chiite Iyad Allaoui, menace de boycotter le scrutin.
Un tel boycottage reproduirait une situation qui avait grevé politiquement les législatives de 2005, risque de relancer les tensions intercommunautaires, alors que la participation de la communauté sunnite, cette fois, était censée couronner un retour à la normale.
"Nous confirmons une nouvelle fois que la réconciliation nationale est indispensable. Mais nous disons que cela ne veut pas dire pour autant un retour au passé ou une réconciliation avec ceux qui veulent ramener le pays à l'ère du crime et de la tyrannie", a déclaré Djalal Talabani dans son communiqué.
S'il ne cite pas le Baas dissous, Talabani épingle nommément le député sunnite Dhafer al Ani, l'accusant d'avoir fait l'éloge de la guerre Irak-Iran de 1980-88, du massacre de Kurdes durant la même décennie et de l'invasion du Koweït de 1990 comme des accomplissements de l'ancien régime.
"Nous constatons qu'Ani et ses amis, au lieu de s'efforcer de stabiliser le processus démocratique et de participer à la lutte contre le terrorisme et la criminalité, consacrent toutes leurs forces à porter atteinte à la situation actuelle", affirme-t-il.
Ani a pour sa part accusé Talabani de s'en prendre à lui parce qu'il avait appelé à son remplacement. "Demander au parlement de lever l'immunité de députés parce qu'ils expriment librement leur opinion est une violation constitutionnelle caractérisée", a-t-il ajouté.
Alors que les tensions politiques s'avivent à l'approche du scrutin de mars, le Premier ministre chiite Nouri al Maliki a estimé dimanche que les baasistes devaient "exclus du processus démocratique".
"Ils veulent ramener la violence et la dictature. Croyez-moi, si nous ne faisons pas le bon choix à cette élection, nous en reviendrons à la case départ.