Outsourcing, offshoring, externalisation ou sous-traitance, des mots qui renvoient à une même définition. Il s'agit du transfert de toute ou d'une partie de la production d'une société vers un autre partenaire. Pour les entreprises et industriels tunisiens, l'outsoursing est un créneau porteur. Pour des objectifs de compétitivité et de rentabilité, les entreprises étrangères, lorgnent de plus en plus chez nous en quête d'avantages et profits. Les industriels mécaniques et électriques, les composants automobiles, les produits de câblage, les composants aéronautiques..., sont les chantiers de prédilection des équipementiers européens qui cherchent à minimiser leurs coûts et accroître leurs marges bénéficiaires. Aujourd'hui, une nouvelle aubaine s'offre aux industriels tunisiens à travers « Bombardier Transport » : le chef de file mondial du secteur des technologies ferroviaires. L'opérateur international mène une mission de prospection auprès des industriels tunisiens. L'objectif est de dénicher des opportunités de sous-traitance. De fait, et après trois mois de préparation et de coordination entre l'opérateur international et les autorités tunisiennes compétentes, une journée d'information a été organisée hier par Bombardier Transport et ce en collaboration avec le CEPEX, la FIPA, l'API et l'UTICA. Plusieurs entreprises tunisiennes ont pris part à la journée d'information. Environ une centaine d'industriels tunisiens ont participé à l'événement. M. Jean Bergé, vice-président de Bombardier Transport a exprimé la volonté de la compagnie d'élargir et d'accroître son sourcing auprès des fournisseurs tunisiens afin de satisfaire ses besoins, notamment après la signature de grands contrats internationaux de par le monde. Les principaux besoins exprimés par l'équipementier international concernent essentiellement : les systèmes d'air climatisation, sièges, fenêtres pour train et double vitrage, systèmes d'affichage barres de maintien ...etc. Ainsi, des opportunités de partenariat s'offrent aux industriels et aux bureaux d'études et d'ingénierie tunisiens qui peuvent satisfaire aux exigences de Bombardier Transport notamment en terme de qualité et de prix. Par ailleurs, les exigences et la stratégie de sourcing adoptées par l'opérateur international en matière de sélection et d'établissement des devis d'achat et de suivi des livraisons ont été présentées aux entreprises intéressées. Des rencontres « one to one » ou « B to B » ont été prévues l'après midi entre les entreprises tunisiennes et les responsables de Bombardier Transport. Par la même occasion, une conférence de presse a été tenue hier par M. Jean Bergé, Vice président de Bombardier Transport et Stephane Downes, Directeur En Charge de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). M. Bergé a mis l'accent sur le professionnalisme et l'expérience acquis par Bombardier transport de par le monde. Un degré de professionnalisme qui lui a permis de contracter des contrats internationaux notamment auprès de SNCF France, de la Chine et autres pays européens, contribuant ainsi au développement du réseau de transport à grande vitesse. Le dernier joyau de Bombardier Transport mis en circulation au mois de décembre dernier dans la région de l'Ile de France, a été présenté hier lors de la conférence de presse. Il s'agit de promouvoir la qualité du produit final fourni par le chef de file mondial du secteur des technologies ferroviaires. D'où les exigences de qualité réclamée par l'opérateur en matière d'in-put. Les fournisseurs tunisiens et les bureaux d'ingénierie qui seront short-listés devront répondre aux exigences de qualité et de perfectionnement de l'opérateur international. M. Bergé affirme à ce titre que de par son esprit de partenariat, Bombardier Transport poursuivra une politique de suivi et de développement auprès de ses fournisseurs sélectionnés. De toutes les manières, cette opération de prospection ou d'approvisionnement de services et de produits tunisiens ouvre de nouvelles portes pour l'outsourcing en Tunisie et contribuera au dynamisme de l'activité industrielle tunisienne après une période de morosité et de repli sur fond de crise. Yosr GUERFEL AKKARI ----------------------------------- M.Jean Bergé, Vice-Président de Bombardier Transport : « Une présence directe en Tunisie n'est pas pour aujourd'hui » Le Temps : Si vous nous présentiez le groupe Bombardier Tranpsort ? M.Jean Bergé : Bombardier Transport est le leader mondial de l'industrie ferroviaire. Avec des capitaux canadiens, le siège social du holding est situé à Berlin. Bombardier emploie 37.000 employés dont 75% d'origine européenne. Notre chiffre d'affaires est estimé à 7 milliards d'euro. Nous sommes présents dans 35 pays et dans 58 sites industriels. Pourquoi le choix de la Tunisie pour une mission de prospection auprès d'entreprises ou de sous-traitants tunisiens ? D'abord le dynamisme de l'industrie ferroviaire tunisienne, nous a incités à développer des relations de partenariat fructueuses en Tunisie. Déjà nous avons une expérience réussie avec SICOR, une société tunisienne spécialisée dans le câblage. Ensuite, le projet de mise en place d'un réseau Ferré Rapide en Tunisie constitue un stimulant pour notre entreprise qui compte un parc de plus de 100.000 véhicules à travers le monde. Le site tunisien présente une main d'œuvre qualifiée et des entreprises compétitives. En lorgnant un pays dont la main-d'œuvre est à bon marché. Cherchez-vous à réduire vos coûts de production et à accroître votre rentabilité? Effectivement, nous sommes toujours à la quête d'une meilleure compétitivité qualité/prix. Nous envisageons des partenariats dans l'ingénierie en Tunisie même si on n'a pas vraiment expérimenté ce créneau en Tunisie. Sur 5000 fournisseurs, des sous-traitants tunisiens seront notamment retenus. Tout dépendra des contacts et des profils des entreprises intéressées. Y a-t-il d'autres projets de partenariat. L'idée d'une implantation ou d'une présence directe en Tunisie est-elle envisageable ? Nous sommes toujours ouverts à toute possibilité de coopération. Toutefois l'idée d'une implantation directe en Tunisie n'est pas dans l'immédiat. En fait, nous sommes plutôt présents dans les pays où l'industrie ferroviaire est très développée. Les chaînes où nous assemblons nos trains se trouvent dans les grands pays ferroviaires dont la France qui investit 1 milliard et 600 millions d'euros. Ce qui n'est pas le cas en Tunisie. Pour l'instant, nous commencons par des partenariats industriels de sous-traitance. Propos recueillis par Yosr GUERFEL AKKARI