C'est le très beau film « Très loin, très proche » de Ridha Mirkarimi qui a ouvert la sixième semaine du cinéma iranien, lundi dernier à la maison de la culture Ibn Rachiq à Tunis. Organisée par le comité culturel national, en collaboration avec l'ambassade de la République Islamique d'Iran, dans le cadre de l'échange culturel entre les deux pays, cette semaine du cinéma iranien est devenue une tradition puisque chaque année depuis six ans elle se déroule à la même période attirant un public de cinéphiles curieux de découvrir les dernières nouveautés de ce cinéma dont la réputation est internationale. La cérémonie d'ouverture de cette manifestation présidée par M. Abderraouf El Basti, ministre de la Culture et de la sauvegarde du patrimoine en présence de l'ambassadeur d'Iran en Tunisie et d'autres diplomates accrédités à Tunis, a drainé un public nombreux et assoiffé de films qu'on ne trouve ni dans les salles commerciales, ni dans le commerce des DVD. Ce sont des films tout à fait inédits. La soirée a été tout d'abord marquée par le vernissage d'une exposition intitulée : «Trente ans de cinéma iranien à travers la photographie». Les clichés exposés donnent à voir des scènes de films primés aux festivals de Cannes, Locarno, et Montréal. Ils montrent également d'autres thèmes en l'occurrence, la relation homme- femme dans la société iranienne, ainsi que la présence active de la femme iranienne dans la promotion du septième art, à tous les niveaux : production, mise en scène, écriture du scénario, interprétation etc. D'autres photographies mettent en exergue des comédiens et comédiennes qui ont marqué de leurs empreintes, le cinéma iranien. Ensuite, place a été faite à la projection d'un court métrage documentaire «Voici l'Iran», et d'un long-métrage «Très loin, très proche». «Voici l'Iran» de Hamid Mojtahidi, met en lumière certains monuments phares de l'Iran, notamment la splendeur de l'architecture islamique. Le film «Très loin, très proche», co-écrit par Mohamed Ridha Koheri et Ridha Mirkarimi, et réalisé par ce dernier, est tourné en perse et sous-titré en arabe. Il raconte les mésaventures d'un neurologue qui découvre que son fils, un passionné d'astronomie parti au désert pour être plus proche des étoiles, est atteint d'une maladie grave. Il décide alors de partir à sa recherche et rencontre plusieurs obstacles sur son chemin. Le film aborde des thèmes sociaux et intimes en adoptant un ton narratif poétique. L'autorité paternelle exacerbée, le rêve d'un monde meilleur, la foi sont autant de questions philosophiques et mystiques qui jalonnent le parcours initiatique du père et du fils. Un fils tiraillé entre l'envie et la peur de grandir. L'approche est certes contemplative qui montre aussi bien la beauté de la terre que celle du ciel mais elle est aussi critique dans la mesure où elle oppose la raison représentée par le père neurologue et l'utopie incarnée par le fils passionné d'astronomie. Imagination et fraîcheur caractérisent ce film profond qui recourt pour certaines scènes à des effets spéciaux lui donnant un caractère merveilleux. « Très loin, très proche » a été récompensé en 2004 par notamment le prix du meilleur film au Festival « Al Fajr» de cinéma de Téhéran. A l'issue de la projection, il a été procédé à la remise du prix du Faucon d'Or au réalisateur Darioush Ghrib Zadah pour son court-métrage primé lors de la vingt-quatrième édition du festival international du film amateur de Kélibia. Six autres longs-métrages, produits au cours des cinq dernières années, sont projetés lors de cette sixième session de la semaine du film iranien qui se déroule à Tunis et Kairouan. Parallèlement aux projections, un colloque ayant pour thème ''le cinéma iranien à travers trois décennies'' se tiendra le 5 février 2010 à la maison de la culture maghrébine Ibn Khaldoun à Tunis à 15h avec la participation des membres de l'association tunisienne pour la promotion de la critique cinématographique, de la Fédération tunisienne des clubs de cinéma et de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs. Du coté iranien, seront présents trois réalisateurs Hudjat Kassem Zadeh Asl et Muslim Dahkani, spécialiste du cinéma iranien et un représentant de la société ''Cima film'' pour la production cinématographique et télévisuelle relevant de l'Etablissement de la radio et de la télévision iranienne ainsi que Majid Sabegh Bahrouz, producteur, réalisateur et photographe.