Les forces de l'OTAN en Afghanistan ont lancé une offensive qu'ils qualifient de majeure contre les Taliban dans la province de Helmand, dans le Sud. L'OTAN a engagé ses soldats dans de nombreuses offensives par le passé, sans jamais arriver à éradiquer la menace talibane ni à rétablir l'autorité gouvernementale dans les zones tenues par la rébellion. Cependant, cette dernière offensive se distingue par le nombre de soldats engagés dans la bataille (15.000) et se présente comme la première depuis l'annonce par le président américain de l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires. Il s'agit, en quelque sorte, d'un test pour la nouvelle stratégie anti-insurrection élaborée par l'administration Obama. Si les informations provenant du front font état d'une " résistance minime ", il n'est, cependant, pas acquis qu'une victoire soit à portée de main, les taliban n'ont que très rarement résisté frontalement, se repliant dans les zones montagneuses inexpugnables ou se fondant dans la population. Et Helmand est bien trop importante. Elle est l'un de leurs principaux fiefs et " grenier " à opium, source de leur financement. Il est trop tôt, donc, de crier victoire, car il faut s'attendre à une résistance farouche de leur part. Mais pour l'OTAN, les enjeux sont grands et de l'issue de cette bataille dépendra l'avenir de la stratégie américaine. Washington cherche à rétablir l'autorité du gouvernement avant le début du retrait de ses troupes annoncé pour 2011. Et pour y parvenir, elle est disposée à négocier avec des chefs talibans qui accepteraient de se détacher d'Al Qaïda.Car, le mouvement terroriste représente la plus grande menace pour les intérêts occidentaux dans cette partie névralgique du monde.