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Le musée des horreurs
Mossad israélien
Publié dans Le Temps le 21 - 02 - 2010

Décidément, certains peuples cultivent la phobie des grands mots. Tout comme pour le nom de Dieu qui n'est jamais prononcé par les juifs, le mot « Mossad » n'est jamais utilisé. Les employés du service se contentent du mot bureau, « Hamisrad » en hébreu, pour désigner le Mossad qui signifie « Institut pour les renseignements et les affaires spéciales »
Le Mossad est aussi chargé de faciliter l'aliyah (retour en Israël) lorsqu'elle est interdite. Crée en 1949, le Mossad est l'une des trois agences de renseignement de l'Etat sioniste, avec le Shabak, plus connu sous le nom de « Shin Bet » qui est le service de sécurité intérieure et le Aman, chargé de la sécurité militaire.
Le Mossad ne recule devant rien et n'a ni foi ni loi. Enlèvements et assassinats, parfois d'innocents dont le seul crime est la ressemblance physique avec les ennemis d'Israël, comme dans l'affaire du Marocain Ahmed Bouchiki tué en juillet 1973 en Norvège par erreur, à la place de Ali Hassan Salameh, infiltration dans les hautes sphères des Etats, mêmes amis, vols qualifiés, autant d'opérations dignes de la mafia que le service de renseignement israélien n'hésite pas à exécuter quitte à gêner ou même à faire très mal à ses plus précieux amis.
Lisons comment, entre autre, la grande France du Grand De Gaulle est devenue la risée des chancelleries dans l'affaire des vedettes de Cherbourg, et comment Jonathan Jay Pollard, citoyen des Etats-Unis d'origine juive a préféré la Terre Promise de la Torah à son propre pays en l'espionnant au profit d'Israël!
Voici une brochette du musée des horreurs du Mossad
L'espion qui a faillit être Président de la Syrie
Il s'agit du célèbre espion israélien Eli Cohen. Son père, Saul, né à Alep en Syrie, vécut en Egypte dès l'âge de 7 ans. C'est là que naît le jeune Eli en 1924 à Alexandrie en Egypte , pour mourir en Syrie, pendu sur la place publique en 1965.
En 1944, Eli Cohen rejoint le mouvement sioniste. Il est recruté par le Mossad dans les années 1960. En 1961, il est envoyé en Argentine pour y élaborer sa couverture en tant que marchand arabe syrien du nom de Kamel Amin Taabat. Eli Cohen entretient là-bas de nombreuses relations au cœur des communautés arabes locales. Moins d'un an plus tard, il « revient » à Damas sous ce nom et gagne progressivement la confiance de plusieurs militaires et officiels du gouvernement syrien. Il transmet des informations aux services israéliens par radio et lettres secrètes ou même occasionnellement, en se rendant en personne en Israël.
Il entretient des relations d'amitiés avec des personnalités au plus haut niveau du pouvoir syrien, incluant Hafez el-Assad. Quand celui-ci devient Premier ministre, Cohen-Taabat est même pressenti pour un poste d'adjoint au ministre syrien de la Défense.
Cohen réussit notamment à visiter les fortifications syriennes des hauteurs du Golan. Il rapporte ainsi aux services israéliens la disposition des bunkers et des bases de tir syriens organisés en trois lignes. Certains ajoutent qu'il aurait ainsi suggéré aux officiers syriens que des arbres à eucalyptus soient plantés autour des bunkers syriens pouvant viser le territoire israélien, prétendant officiellement que ces arbres pourraient servir d'abris naturels aux postes avancés. La plantation de ces arbres fut décidée par les autorités syriennes, suivant ses conseils. Cela permit surtout aux soldats de Tsahal de pouvoir facilement localiser les bunkers syriens lors de leur bombardement pendant la Guerre des Six Jours.
Cohen transmet également les identités de nombreux pilotes syriens, ce qui aura notamment pour effet d'empêcher le bombardement de Tel Aviv en 1967 par l'aviation syrienne.
D'après son frère, Maurice Cohen, Eli est au troisième rang des prétendants au titre de Président de la Syrie quand il est découvert par des spécialistes du contre-espionnage soviétique ayant localisé les ondes radio émises depuis son appartement.
Malgré les interventions de nombreux chefs d'Etat (France, Belgique, Canada), et du Pape Paul VI qui demandent au gouvernement syrien de revenir sur la sentence de mort, Eli Cohen est pendu publiquement le 18 mai 1965. Les autorités syriennes ont toujours refusé de renvoyer le corps de Cohen à sa famille pour qu'il soit enterré en Israël. Les demandes de sa famille sont ignorées par le gouvernement syrien.
Cohen est considéré comme un héros par Israël et ses contributions ont été admises comme décisives pour l'issue de la Guerre des Six Jours. Un film, The Impossible Spy, qui fait le récit de sa vie, est projeté au musée international de l'espionnage à Washington.
L'affaire des « Vedettes de Cherbourg »
Une des affaires les plus rocambolesques de détournement de matériel militaire français. Il s'agit de sept vedettes dérobées par le Mossad. L'opération fut popularisée comme l'affaire des vedettes de Cherbourg.
La France passe un contrat avec Israël pour la vente de 12 vedettes lance-missiles en 1965. Un chantier naval de Cherbourg est chargé de l'exécution de la commande. Mais après la Guerre des Six Jours, le général de Gaulle décrète un embargo sur la vente d'armes à destination d'Israël.
Cinq de ces vedettes sont livrées avant l'embargo, deux sont récupérées de justesse et cinq autres sont gardées dans le port de commerce de Cherbourg.
Une ruse est alors mise au point : une société norvégienne, créée pour la circonstance, demande à la France et à Israël de récupérer les vedettes car ces navires, sans armement, l'intéressent, prétendument pour faire de la recherche pétrolière en mer du Nord. L'Etat hébreu accepte d'autant plus facilement qu'il est à l'origine de la manœuvre par le biais de ses services secrets. Il fournit même les équipages. Dans la nuit du 24 au 25 décembre 1969, vers 2 heures du matin, les vedettes prennent le large. Elles arrivent à Haïfa le jour de l'an.
L'affaire est révélée le 26 décembre par une dépêche de l'Agence centrale de presse (ACP). L'information connaît un retentissement mondial.
Le ministre français de la Défense Michel Debré, pressé de trouver des responsables, sanctionne le général Gazelles et l'ingénieur général Bonte, qui président le comité interministériel chargé de garantir l'exportation régulière des matériels de guerre. Cela n'empêche pas la France d'être la risée des chancelleries.
Selon l'historien Pierre Razoux, le gouvernement français fut informé des intentions israéliennes par l'intermédiaire de ses services de renseignements mais laissa faire, saisissant ce prétexte pour officialiser des contrats d'armements préalablement conclus avec certains Etats arabes. La politique de neutralité mise en place par De Gaulle fut ainsi sauvegardée, l'armée israélienne et les armées arabes ayant toutes deux été fournies avec du matériel français.
Quand Israël espionne les USA
Jonathan Jay Pollard, né en 1954 au Texas, est un citoyen des Etats-Unis d'origine juive qui, en 1987, a été condamné à perpétuité aux Etats-Unis pour espionnage au profit d'Israël.
Pollard travaillait depuis novembre 1979 pour la marine américaine en tant qu'officier de renseignement. En 1985, les supérieurs de Pollard s'en méfient, car des piles de renseignements protégés et sans lien avec son travail sont régulièrement trouvés dans son bureau. Les Etats-Unis lui reprocheraient en particulier d'avoir livré à Israël le manuel des codes d'accès et de cryptage des écoutes de la NSA dans le monde, manuel qui aurait été ensuite livré (en pleine guerre froide) aux Soviétiques en échange de l'émigration vers Israël d'un million de juifs présents en URSS.
Le FBI est mis sur sa piste et l'interroge. Il tente de fuir avec son épouse en réclamant l'asile politique, qui leur sera refusé, auprès de l'ambassade israélienne. Ils sont appréhendés par le FBI. Il plaide coupable à l'accusation d'espionnage, et est condamné à la prison à vie en 1987.
L'affaire Pollard a causé un dommage considérable aux relations américano-israéliennes, car des journalistes ont régulièrement pris sa défense dans les médias israéliens ces dernières années. Pollard a reçu la citoyenneté israélienne en 1998. Cette même année, il est admis, dans une déclaration du premier ministre d'alors, Benjamin Netanyahu, que Pollard est un espion israélien.
Ces dernières années, la sévérité de sa punition a été reconnue par plusieurs personnalités, dont le Secrétaire à la Défense, Caspar Weinberger, qui avait au départ fortement insisté sur la gravité de ses actes. D'autres, au contraire, soutiennent que sa peine est juste, tel l'ancien chef de la CIA, George Tenet, qui avait menacé de démissionner en cas de libération de Pollard.
Son histoire a directement inspiré le personnage de Jeremy Pelman dans le film Les Patriotes d'Eric Rochant.
La malédiction des prises d'otages des Jeux olympiques de Munich
C'est l'opération Colère de Dieu, aussi connue sous le nom d'opération Baïonnette dirigée par le Mossad contre les membres de l'organisation « Septembre Noire » responsables de la prise d'otages et du massacre de 11 sportifs aux Jeux Olympiques de Munich en 1972.
Golda Meir décide qu'aucun de ceux qui ont participé, de près ou de loin au massacre de Munich ne devaient échapper à la vengeance d'Israël.
Voici la liste des condamnés à mort.
1)Wahil Zouaiter (tué à Ronce en octobre 72).
2)Mahmoud Hamshari (tué à Paris en décembre 72).
3)Bashir Abdel Hir (tué en janvier 73 à Chypre).
4)Ahou Zeid (tué en avril 72 à Athènes).
5)Al Qubeisi (tué en avril 73 à Paris).
6)Kamal Adwan (tué en avril 73 à Beyrouth).
7)Abou Youssouf (tué en avril 73 à Beyrouth).
8)Boutros Nassir (tué en avril 73 à Beyrouth).
9)Mohamed Boucha (tué en juin 73 à Paris).
10)Hassan Salameh (tué en janvier 79 à Beyrouth).
11)Khalil AI Ouazir dit Abou Jihad (tué en avril 88 à Tunis).
12)Wadi Haddad (mourut d'une leucémie foudroyante à Berlin Est).
13)Ahou Iyad (tué en janvier 91 à Tunis, opposant au soutien d'Arafat aux irakiens durant la guerre du Golfe, on dit que ces derniers se chargèrent de l'exécuter).
14) Atef Bseisso (tué en juin 92 à Paris).
L'opération dura plus de 20 ans et comme on le voit, les tueurs israéliens, furent efficaces dans presque tous les cas. Seul le N°12 ne peut leur être catégoriquement attribué (quoique...).
Le plus célèbre est Ali Hassan Salameh, dénommé le prince rouge, et qui était Marié avec Miss Univers 1971, la Miss Liban Georgina Rizk, IL est considéré comme l'instigateur principal de la prise d'otages des Jeux Olympiques de Munich.
Abou Hassan a crée pour Arafat la fameuse Force 17. Il organisa des opérations fortes, comme le détournement d'un avion de la Sabena à Lod, ou l'attentat contre les installations pétrolières de Trieste, coupant ainsi l'accès au pétrole d'un grand nombre de pays européens. Il va même devenir l'interlocuteur privilégié de la CIA.
Auparavant, le 7 janvier 1974, à Lillehammer (Norvège), dans le cadre de l'opération Colère de Dieu, le Mossad assassine par erreur Ahmed Bouchiki, un serveur marocain, présentant une ressemblance frappante avec Ali Hassan Salameh. En 1996, Israël versa à la famille Bouchiki des dommages-intérêts.
Cette histoire est adaptée au cinéma dans les films L'Epée de Gédéon sorti en 1986 et Munich, film de Steven Spielberg, relatant l'Opération Colère de Dieu du Mossad.


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