* Tâtonnements de l'Etoile * Audace de l'Espoir Avant de disputer le derby, l'Etoile restait sur deux nuls concédés à l'ESZ à Sousse et à l'OB chez lui. L'Espoir de Hammam Sousse occupait la peu enviable dernière place au classement. C'est dire qu'aussi bien les uns que les autres avaient besoin de points à rajouter à leurs actifs. Mais c'est l'ESHS qui se trouvait dans l'obligation de gagner pour entamer un peu tôt l'opération sauvetage. L'Etoile quant à elle devait prouver la progression dont parle son entraîneur Piet Hamberg. Si pour les voisins de l'ESS, la tâche paraissait claire, celle des Etoilés n'en était pas de même du moins dans l'esprit des joueurs. En effet, on a longtemps vu les hommes du Néerlandais cafouiller et opérer sans fil conducteur quasiment le match durant. Comme pour s'en convaincre, l'Etoile abandonnait à l'occasion de ce match le jeu que lui inculquait Hamberg dès son arrivée à la tête de l'équipe, la monopolisation du ballon. Un jeu très controversé car manquant terriblement de percussion donc inefficace. Et l'on se résout à reprendre une bonne partie du jeu de l'équipe en recherchant les longues passes à destination surtout de Akaichi, isolé et de Tembo Fwayo très prompt dans le couloir de droite. Jedaid arrière droit, surprenant ! Hamberg est encore à l'expérimentation. C'est un fait. Le départ définitif de Berradhia et la blessure de Ben Mansour donne l'idée à l'entraîneur d'essayer l'attaquant Slim Jedaid au poste de latéral droit. Erreur! Du coup, l'essai se transforme en échec puisque l'Etoilé, en évoluant à contre coeur à ce poste y a paru très mal à l'aise et n'a pu se rendre utile par absence de métier, évidemment. Les attaquants Bachouch et Bouchâala se sont relayés dans ce couloir car ayant saisi l'opportunité d'y opérer. Le choix pouvait être dicté si Nafâa Jebali n'était au banc des remplaçants. Cela étant, Hamberg pourrait revoir ses plans si, bien sûr, il a apprécié à sa juste utilité l'apport de Jedaid. L'autre remarque concerne aussi le compartiment de la défense où la nouvelle recrue togolaise ne parvient pas encore à faire preuve de calme et de sobriété dans ses interventions, de complémentarité avec Ammar Jmel et d'efficacité dans la couverture qu'il devait assurer à Jedaid surtout. On ne reparlera pas de Hatem Béjaoui qui "moisit" sur le banc des remplaçants alors qu'il devait être utilisé pour s'assurer de son degré de forme et en définitive de son utilité. Un match disputé à domicile demeure tout à fait indiqué pour s'édifier sur l'apport que pourrait ajouter un remplaçant et par là même savoir s'il est capable ou non de tenir la concurrence au titulaire du poste. La blessure de Nafkha. Très tôt dans le match, à la 14ème minute, le milieu étoilé Mohamed Ali Nafkha se tord la cheville et quitte le terrain. Issam Jebali est replacé au poste et Sassi de faire son entrée. Paradoxalement, l'animation offensive devient plus intense grâce à la vivacité du jeune étoilé. A la même minute, Tembo réussit à ouvrir la marque. Six minutes plus tard, le même Mossâab Sassi double la note. Est-ce à dire que l'Etoile a besoin de plus de mordant en attaque pour pouvoir matérialiser sur le terrain ses intentions? En l'absence d'autres attaquants, l'association de Tembo et de Sassi à Akaichi semble le choix dont s'obligerait l'entraîneur, pénurie oblige née du départ de Bukari et de Gilson ajouté à la désertion du Ghanéen Eric Karikari Poufong. Et c'est comme pour affirmer que deux pivots (Meïté et Nafkha ou Zouaghi) suffisent à l'entrejeu même si Habib Meïté gagnerait à se montrer plus entreprenant et plus explosif dans son rôle de récupérateur. Et puis ce Akaichi qui se tait depuis quelques matchs? L'Etoilé, esseulé devant, n'hérite pas suffisamment de ballons jouables. Ses tentatives quoique sporadiques ne sont pas très souvent réussies car, aussi, hanté par une éventuelle reproche s'il venait à ne pas servir un équipier proche et démarqué tel a été le cas lors du match livré contre le ST à El Menzah. Le joueur a sûrement besoin de davantage de sérénité, d'encouragement et de liberté à prendre souvent, très souvent seul à tenter un tir au but ou un dribble ou une action individuelle. Et c'est le propre d'un attaquant de pointe. Face à l'ESHS, Akaichi a paru fébrile et comme enchaîné par les incessantes consignes d'opérer à tous les coups de manière collective (?!). Et pourtant, l'Espoir n'a pas démérité! Quoiqu'on dise, l'Etoile a tremblé devant un ESHS bien organisé, calme et entreprenant. Il aurait certainement suffi aux hommes de Chiheb Ellili de prendre l'avantage à la marque pour brouiller toutes les cartes (dont quelques unes en désordre) de Hamberg. Les voisins de l'Etoile auraient dû et pu identifier plus tôt le trou béant dans la défense du côté de Jedaid. Même si les deux buts de Dhahri et de Bouchâala se sont dessinés de ce côté, il appartenait à l'un des attaquants de ne jamais quitter ce couloir où Jedaid souffrait le martyre. Le mérite de l'Espoir a été de remonter les deux buts en l'intervalle de dix sept minutes et de ne rien encaisser en deuxième mi-temps. D'ailleurs, Chiheb Ellili bien qu' amer trouve que son équipe n'a pas démérité et aurait bien pu aspirer à mieux si elle avait été plus audacieuse. Pour l'Etoile, la progression ne parait pas évidente et l'on craint désormais que l'impatience des supporteurs se transforme en grogne. Cercle vicieux. Plus cartésien, Hamberg devra s'abstenir de parler de progression et de période indéterminée pour rebâtir l'équipe car, de toute évidence deux mois auraient suffi pour conférer à l'équipe une manière de jouer autrement plus cohérente et efficace. D'autant que l'Etoile compte des joueurs gavés de titres et suffisamment expérimentés et d'autres jeunes prometteurs capables de s'adapter rapidement. Le premier tour de la Coupe de la CAF approche à grands pas et le sprint final du championnat local sera incessamment engagé. Alors?!