Les personnes à risque susceptibles de développer une maladie rénale chronique ou une insuffisance rénale, notamment les diabétiques, les hypertendues, les obèses et celles issues de familles affectées par ces maladies, sont invitées par la Société tunisienne de néphrologie, à profiter de la célébration de la 5ème journée mondiale du rein, en Tunisie, le 11 mars, pour s'assurer de l'état de leurs reins, et ce en allant subir gratuitement les examens médicaux nécessaires à cet effet, dans les cliniques privées de dialyse et les unités de dialyse des hôpitaux régionaux. Le programme des manifestations prévues dans ce cadre comporte également des consultations gratuites organisées à cet effet dans certains grands complexes commerciaux de la Capitale Tunis. L'objectif de la Journée mondiale du rein tend justement à inciter les individus à haut risque de maladie rénale chronique et les professionnels de la santé à la détecter précocement. La Société tunisienne de néphrologie est aidée et soutenue dans cette action par le ministère de la Santé publique et les autres Sociétés scientifiques et associations concernées, en l'occurrence la Société tunisienne d'endocrinologie, la Société tunisienne de dialyse, la Chambre syndicale nationale des cliniques de dialyse et l'association tunisienne des insuffisants rénaux.
Dégénérescence M. Taïeb Ben Abdallah, président de la Société tunisienne de néphrologie et les responsables des Sociétés et associations signalées ont tenu, hier, à Tunis, un point de presse au cours duquel ils ont présenté les objectifs de la Journée mondiale du rein, le programme des manifestations prévues dans ce cadre et la situation prévalant en Tunisie dans le domaine des maladies rénales chroniques et de l'insuffisance rénale. Outre les consultations gratuites destinées à détecter les maladies rénales chroniques, le programme des manifestations comporte l'organisation d'une Conférence scientifique sur les progrès accomplis par la médecine dans ce domaine, le 12 mars à Tunis. Comme les précédentes sessions, cette 5ème Journée mondiale du rein est une manifestation célébrée dans les différents pays du monde dont la Tunisie, à l'initiative des Sociétés médicales et scientifiques nationales spécialisées, sous l'égide de la Société mondiale de néphrologie, en vue de sensibiliser les personnes à risque de maladie rénale chronique et leur offrir l'occasion de s'assurer de l'état de leur rein, en les faisant bénéficier des examens médicaux gratuits à cet effet. La Société tunisienne de néphrologie fête cette année son 25ème anniversaire, tandis que la Société mondiale de néphrologie fête son 50ème anniversaire. Le but est de détecter précocement cette maladie et de la soigner avant qu'elle ne dégénère en une insuffisance rénale chronique nécessitant des séances de dialyse lourdes et coûteuses ou une greffe rénale. Le dépistage précoce et la prévention de la maladie rénale chronique permettent de réduire les décès précoces par cause cardio-vasculaire, de ralentir la progression vers l'insuffisance rénale chronique et de réduire ainsi les dépenses de santé pour les personnes, pour l'Etat et pour tous les autres intervenants, principalement les Caisses sociales et d'assurance maladie. Les individus cibles de la prévention sont les diabétiques, les hypertendus, les obèses, les fumeurs, les personnes âgées de plus de 50 ans, des personnes ayant des antécédents personnels de maladie rénale chronique ou des antécédents familiaux de diabète et d'hypertension. Le nombre des cliniques privées de dialyse en Tunisie atteint 130, alors que les hôpitaux publics sont dotés d'unités de dialyse.
Opportunité de la sensibilisation Dans leurs interventions, les responsables ayant animé ce point de presse, ont insisté sur les liens étroits entre le diabète, l'hypertension, l'obésité d'une part et le risque de maladie rénale chronique d'autre part. Il existe actuellement en Tunisie quelque 8000 insuffisants rénaux. Or, 30% des cas sont causés par le diabète, alors qu'en 2005, la part du diabète était seulement de 15%. Aussi, le nombre de personnes souffrant d'insuffisance rénale chronique augmente chaque année de quelque 200 cas, en Tunisie, parce que le progrès de la médecine permet d'allonger la vie des diabétiques, des hypertendus et des personnes à risque en général. La part des infections microbiennes et des parasitoses comme la bilharziose dans la maladie rénale chronique, en Tunisie, s'élève aujourd'hui à 11%, contre 15% en 2005, de sorte que la cause principale de la maladie rénale chronique est devenue la nouvelle maladie de société ou maladie dégénérative, comme le diabète, l'hypertension, l'obésité, aggravés souvent par le tabagisme. La sensibilisation devient ainsi très opportune et un facteur principal de prévention, puisqu'il s'agit, dans beaucoup de cas, de mauvaises habitudes individuelles et collectives contractées dans diverses conditions et circonstances. En Tunisie, environ un demi million d'individus sont des personnes à risque. Les chiffres à l'échelle mondiale sont inquiétants. Plus de 500 millions d'individus présentent une maladie rénale chronique dans le monde, dont 1,5 million atteints d'insuffisance rénale chronique qui vivent grâce à la dialyse ou à la greffe rénale. La maladie rénale chronique cause annuellement dans le monde le décès de quelque 12 millions d'individus.