M est une jeune dame, mère de trois enfants encore élèves, son mari, sans travail vit à sa charge. Elle a trouvé en effet un emploi chez une famille en tant qu'aide ménagère. La propriétaire des lieux la traitait avec tous les égards en lui venant en aide pour subvenir aux besoins de ses enfants . Tout allait bien quand, par on ne sait par quel instinct, l'aide ménagère profitant de l'absence de la maîtresse de céans fit irruption dans la chambre à coucher de celle-ci, pour dérober ses bijoux qu'elle écoula séance tenant à un apprenti bijoutier pour la somme de 150 Dinars. Lorsque la dame rentra chez elle, elle fut étonnée de ne pas trouver M puis en pénétrant dans sa chambre, elle constata que le tiroir où se trouvait son coffret à bijoux était ouvert ce qui l'incita à vérifier le contenu du coffret. Elle se rendit compte de la disparition de deux colliers et une bague. Le lendemain, M n'a pas donné signe de vie. Ce qui a poussé la Dame à informer son mari, qui sans attendre est allé déposer une plainte en suspectant l'aide ménagère. Arrêtée, cette dernière a nié les faits dans un premier temps puis se rétractant a avoué son forfait. Elle a été traduite devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. Eclatant en sanglots elle a déclaré qu'elle avait été incitée à agir de la sorte afin de satisfaire aux demandes d'argent de son époux qui à défaut allait jusqu'à la battre. Interrogée sur ses antécédents judiciaires, elle a déclaré qu'elle a été condamnée dans une autre affaire à 6 ans de prison ferme pour le même motif. Son avocat a prié les juges de prendre en considération la situation de cette dame. Battue par son mari, obligée de nourrir ses enfants, elle a commis en deux fois l'irréparable. Toutefois elle a été condamnée à 4 ans de prison.