Les amoureux du jazz retrouveront cette année leur festival dans sa sixième édition, ( du 9 au 18 avril 2010). Une édition qui devrait être comme le souhaiterait Mourad Mathari, directeur de Scoop Organisation, à la hauteur de l'hommage rendu chaque printemps à Carthage, à l'universalité du jazz. Une musique qui se nourrit aux sources les plus diverses et se refuse à tout cloisonnement. Encore une fois, selon les organisateurs, il est difficile de trouver un fil conducteur qui relierait les artistes qui nous font l'honneur de participer à Jazz à Carthage. A l'instar d'autres festivals internationaux de jazz, on a opté pour l'ouverture sur les genres ; une orientation et un choix fondamentaux dans la programmation d'une manifestation qui s'installe désormais dans le paysage culturel tunisien, au grand bonheur des mélomanes. Quinze formations de huit pays La sixième édition de jazz à Carthage présentera un panorama riche et diversifié d'une musique qui se prête à toutes les interprétations avec la participation de quinze formations provenant de huit pays : Belgique, Brésil, Cuba, Espagne, Etats Unis, Pays Bas, Portugal et Tunisie. Qu'il soit mâtiné de flamenco comme chez Tomatito et Buika, de rock, de folk comme chez Axelle Red ou Milow, qu'il soit électro ou qu'il croise le blues, que les influences soient orientales comme chez Dhafer Youssef ou Amine et Hamza M'raihi…le jazz reste cet éternel migrant, s'installant chez l'un et chez l'autre pour s'étoffer ou s'épurer sans jamais se dénaturer . Toutes les tendances et générations y seront représentées ; du Doyen Chucho Valdès du haut de ses 69 ans à Peter Cincotti qui est déjà un monument avant même la trentaine et qui à dix-sept ans à peine, a eu les honneurs du festival de Montreux, avec sa reprise de « Night in Tunisia » de Dizzie Gillespie. Une mosaïque d'interprétations et de créations qui trouvera échos auprès d' un public fidèle mais aussi fin connaisseur. « Songs of freedom » et « Perpetual motion », à l'ouverture A l'ouverture de cette nouvelle édition de jazz à Carthage, le Barcelo vibrera le 9 avril à partir de 20H30 sur les rythmes de « Songs of freedom » ( chants de liberté) de Jacinta Trio du Portugal. Une reprise des années soixante à quatre vingt et un panorama de titres d'artistes aussi divers que Ray Charles, Bob Marley, The Beatles ou U2. La voix de velours de Jacinta, accompagnée de Pedro Costa (piano) et Paulo Gravato (saxophone), cèdera la scène aux deux frères M'raihi, Amine (oud) et Hamza (kanoun). Ils nous inviteront, avec la complicité de musiciens d'horizons divers, aux pérégrinations dans un univers dont les frontières sont abolies, grâce au nouveau projet intitulé « Perpetual motion ». La Belgique quant à elle illuminera la soirée du 10 avril avec Axelle Red, auteur, compositeur interprète qui marque ainsi avec sa tournée « Coming home », son retour à la scène. Qu'elle chante en français, en flamand, en espagnol ou tout récemment en anglais, Axelle Red aime à prendre des risques et surprendre son public. Entourée de ses musiciens, Fritz Sundermann (guitare), Sascha Toorop (batterie -percussion), et Jeffrey Anderson (basse- contrebasse), elle saura nous livrer l'essence de sa musique. Du côté de l'Espace Virgile, Golden Tulip gammarth, John Lee Hooker Jr animera le traditionnel Club Jazz Papa Joe à partir de 23H00. Puis, place au Brésil auquel échoit l'honneur d'animer la troisième soirée de jazz à Carthage le 11 avril (à 18H30), en présentant le Duo 13, composé de Felix, à la guitare et Hamilton Pinheiro, à la basse. Deux musiciens qui comptent parmi les plus grands de la contrée latino- américaine et qui proposent un jazz d'inspiration plus brésilienne : samba, choro, etc…Leur premier album « Duo 13 » porte la marque de leur virtuosité et de leur talent de compositeurs et d'improvisateurs. Un autre concert et non des moindres, celui qui sera présenté au cours de cette même soirée par John Lee Hooker Jr, un bluesman issu d'une famille qui a suivi l'évolution de cette musique populaire, née sur les rives du Mississipi aux Etats Unis. Son dernier album « All odds against me » , nommé aux Grammy Awads 2009, le consacre comme bluesman contemporain, brassant avec brio ses racines blues et les sonorités modernes. « Abu Nawas Rhapsody » Le 13 avril à 20H30, nous serons conviés au Barcelo, à la soirée de Dhafer Youssef, artiste tuniso- autrichien, qui présentera son nouveau projet « Abu Nawas Rhapsody », où il amorce un retour aux sources acoustiques sur des compositions polyrythmiques, inspirées des musiques du monde . Il sera accompagné dans cette nouvelle aventure par Tigran Hamasyan, connu pour être le pianiste le plus doué de sa génération ainsi que par Chris Jennings, ( contrebasse ) et Mark Guiliana, ( batterie). Nous trouverons par ailleurs dans cette présente édition de jazz à Carthage, d'autres grands calibres du genre, comme Tomatito Sextet, dirigé par José Fernandez Torrès qui est l'un des représentants du nouveau flamenco, mélange d'influences, gitane jazz et world. Le Tomatito Sextet proposera à la soirée du 14 avril ( à 20H30), un concert « tout feu, tout flamenco », car quel que soit le standard qu'il s'approprie, jazz, tango… ce qu'il crée sonne flamenco ! Prendra la relève au cours de cette même soirée, Buika de l'Espagne née à Palma de Majorque, de parents africains de Guinée Equatoriale. Bercée dès son enfance par des airs aussi riches que divers, Buika compose avec tant de grâce et de fraîcheur, un mix de copla, de tango, de buleria, de bolero, de musique cubaine et de jazz. De nouveaux sons nous proviennent encore une fois des Etats Unis à l'occasion du passage sur scène, le 15 avril (à 20H30), de Kyle Eastwood , fils de Clint Eastwood et l'un des meilleurs compositeurs et bassistes de sa génération. Dans cette tournée intitulée « Metropolitain », du nom de son dernier album enregistré à Paris en 2009, il sera accompagné d'autres artistes dont le pianiste britannique, Andrew Mc Cormack, vainqueur en 2006 des BBC Jazz Awards, catégorie espoir. Kyle Eastwood sera relayé dans une deuxième partie de la soirée, par Chucho Valdés Quintet de Cuba qui s'intéresse tout particulièrement dans sa musique, à l'apport africain en y intégrant le courant de jazz afro- cubain, né dans les années quarante et qui a des parrains prestigieux comme Dizzie Gillespie ou Charlie Parker . Le 16 avril à 20H30, c'est autour du pianiste, auteur et compositeur américain, Peter Cincotti, de tisser des mots et des mélodies pour raconter une histoire singulière sur les relations entre les hommes et les femmes, solitude, absence, etc …Une histoire qui nous fera découvrir un univers sans de frontières, fait de divers styles blues, jazz, rock, pop, funk… Candy Dulfer Band et Milow, à la clôture Les concerts se suivent mais ne se ressemblent pas car le 17 avril (à 20H30), nous aurons le plaisir de veiller avec Vaya Con Dios de Belgique. Ses membres, sept artistes à leur tête, Dani Klein au chant, reviennent à Jazz à Carthage après leur concert événement de 2008 qui s'est joué à guichets fermés. Les tubes qui leur ont valu une reconnaissance internationale, sont emblématiques de cette facture qui mêle le blues, le pop latino et la soul. La même soirée à 23H00, mais dans un autre cadre, celui de Jazz club Papa Joe, prévu à l'Espace Virgile, Golden Tulip, se produira le groupe américain, The Sherman Robertson, pour un spectacle où se mêlent le Rythm'n'Blues, la Soul, le Swamp Blues et le Blues Texan. A la clôture enfin, le 18 avril (à 18H30 ) au Barcelo, les organisateurs nous concoctent deux spectacles ; Candy Dulfer Band des Pays Bas, et Milow de Belgique, ce pays dont la participation à notre paysage culturel et artistique, prend de plus en plus de l'ampleur. Programmée pour la première partie de la soirée, Candy Dulfer fille du saxophoniste Hans Dulfer, (venu en 2006 à Jazz à Carthage et avec lequel elle enregistre l'album « Dulfer et Dulfer »), est habituée des plus grandes scènes consacrées au jazz. Son jeu impeccable la place parmi les meilleures saxophonistes de smooth-jazz au monde. Elle sera accompagnée de Ulco Bed, Chance Howard, Manuel Hugas, Ronald Kool, Oscar Kraal et Jan Van Duikeren. La seconde partie de la soirée de clôture sera quant à elle assurée par Milow, de son vrai nom, Jonathan Vandenbroeck. Chanteur, interprète mais aussi, auteur de la plupart de ses chansons. Il puise ses thèmes dans son vécu, comme : la vie, l'amour, les ados perdus… des morceaux qui alternent les rythmes pop/rock et les ballades folk. Il sera entouré de Nina Babet, Joris Caluwaerts, Jasper Hautekiet, Van Den Berghe et Tom Vanstiphout. Et cerise sur le gâteau, « Citizen jazz Expo : à la lumière du jazz » qui se tiendra du 03 au 18 avril 2010 au grand hall de l'hôtel Barcelo, Gammarth ; une exposition de photos, signée Samy Snoussi qui joue sur la lumière et sur l'instant pour faire de cet événement, un superbe hommage aux artistes. Jazz à Carthage , c'est la classe ! Et cela va sûrement, nous faire swinguer !