"La résistance à l'oppression" est un concept qui a toujours posé problème depuis l'Antiquité. Le christianisme est allé jusqu'à la légitimer et la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 l'affirme de manière explicite comme un droit fondamental de l'Homme dans son article 2 : "Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont : la liberté, la propriété la sûreté et la résistance à l'oppression". Or y a-t-il de plus oppressif que l'occupation par la force de territoires, de villes, et même d'un pays tout entier. Cependant et afin de limiter les effets pervers et négatifs de la violence armée, les théoriciens du Contrat social ont essayé depuis Hobbes en passant par John Locke et Jean Jacques Rousseau de codifier les rapports de domination et de puissance et d'éviter la loi du Talion. La "victime" renonce en quelque sorte à se faire justice elle-même et les juridictions prennent le relais pour dire le droit et imposer les réparations. Au niveau du droit international l'évolution a été plus lente mais des percées ont été réalisées par l'ONU, assemblée générale et conseil de Sécurité, prix par les cours internationales de Justice à La Haye jusqu'au tribunal pénal international qui occupe le plus ces derniers temps le devant la scène médiatique, surtout après les guerres des Balkan et le Darfour au Soudan. Mais malgré l'existence de tout cet arsenal juridique et des cours spécialisées qui sont tout à fait opérationnelles, l'exécution des décisions restent tributaire de la bonne volonté des Etats signataires et des rapports de force entre les puissances et leurs alliés, protégés. Pour le Proche-Orient les territoires tombés en 1967 sous la domination israélienne sont bel et bien des "territoires occupés" au regard du droit international. Leur libération a été sanctionnée par des décisions de l'ONU toutes structures confondues même celles traditionnellement protectrices des invasions israéliennes. Des arrêts de la cour de Justice internationale à La Haye ne souffrent d'aucune équivoque quant à l'appartenance de ces territoires et la nécessité de les restituer à leurs ayants-droit. Mais ce qui fait gravement défaut, hélas ce sont les mécanismes de mise en exécution de ces décisions et les moyens de coercition, s'il le faut, quand les usurpateurs sont récalcitrants. Cette situation de "non droit" ouvre la voie à la "résistance à l'oppression" légitimée de fait. Qui peut affirmer, aujourd'hui, que la résistance française ou britannique ont été "illégitimes" pendant l'occupation nazie. Les Palestiniens vivent aujourd'hui un dilemme ardent, d'un côte ils appellent à un choix stratégique pour la Paix et à la résistance pacifique. De l'autre ils savent pertinemment que la libération des territoires occupés et de Jérusalem Est ne se fera pas sans résistance armée. Car jusque-là aucune puissance n'a été capable de convaincre Israël d'appliquer la loi ! Pas même ses meilleurs amis !